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Mahmoud

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Catégorie : Spectacle

Genre : Humour

Année : 2010

Public : Tous Publics

Durée : 1H14

Nation : France

Mise en Scène:Dieudonné M’Bala M’Bala

Interprète : Dieudonné M’Bala M’Bala

Sujet :Dieudonné revient sur sa rencontre polémique avec le président iranien Mahmoud Ahmadinejad. Il explique les évènements qui l’ont amenéà rencontrer le personnage mais évoque aussi des tas de sujets tabous tels que le terrorisme, le révisionnisme, les attentats du 11 septembre, la politique israélienne, L’esclavage, le pape Benoît XVI, Michael Jackson et même le cancer.  

Analyse critique :

(Attention SPOILERS!)

Attention ! Là on est sur du très lourd, du très très lourd même ! Comme dirait Dieudo « Au dessus c’est le soleil », aujourd’hui je vous propose d’aborder ce qui est sans conteste la prestation la plus sulfureuse et piquante de l’humoriste, j’ai nomméMahmoud, spectacle écrit, mis en scène et interprété par Dieudonné en 2010.

Il faut dire que cette année là, Dieudo franchit un nouveau cap en terme de provoc. Ce qui est au final assez logique. On souvient que l’humoriste y’était allé fort en 2008 avec son spectacle J’ai fait L’Con. Suite à la polémique engendrée par ce one-man-show, il s’était retrouvéà jouer dans un bus. Les médias évitaient de parler de lui pour le faire tomber dans l’oubli. C’est pourquoi en 2009, il avait fait Sandrine, un spectacle plutôt léger qui semblait avant tout être là pour calmer le jeu. Cela dit, les médias qui ont un peu parlé du spectacle l’ont décrit comme un show antisémite (alors qu’il n’y avait pas un seul propos sur les juifs dedans) et une incitation à la haine (là encore faut pas chercher à comprendre).

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L’humoriste comprend donc que quoiqu’il dise ou fasse, ce sera toujours considéré comme de « la haine ». Il sera toujours cataloguéà la case des infréquentables et on trouvera toujours à redire à son travail.

Dans ces conditions là, autant y’aller à fond. Après le calme, vient la tempête, après Sandrine c’est Mahmoud. Clairement on tient le spectacle le plus piquant de l’artiste qui déclare d’ailleurs « j’en ai plus rien à foutre maintenant ». Comme je l’ai déjà précisé, il avait franchi un cap en cette année 2010. Notamment via ses premières vidéos diffusées sur le net. C’est dans cette période qu’il compose sa chanson culte et sulfureuse « Chaud Ananas » ou « Shoahnanas ». Il s’agit bien entendu d’un détournement de la chanson « Chaud cacao » d’Annie Cordy, qui se moque de l’instrumentalisation et de l’industrialisation de la mémoire de la Shoah à des fins politiques et financières (pour ceux qui veulent creuser le sujet, lire le livre très connu de Norman Finkelstein L’Industrie de L’Holocauste). La chanson est rapidement devenue mythique et au fil des années on vit même apparaître des soirées à thème « Shoahnanas ». Pas de tenue exigée si ce n’est un ananas à présenter à l’entrée. Ce détournement parodique vaudra à l’humoriste une condamnation. 

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Ce sera d’ailleurs l’hymne de ce nouveau one-man-show qui s’inscrit dans la lignée de cette nouvelle vague polémique. On ne sera donc pas surpris de retrouver le sulfureux Daniel Conversano à la réalisation pour l’enregistrement du spectacle. Pour info, il existe deux versions de Mahmoud, une tournée au petit Théâtre de la Main d’or, le fief de l’artiste, et une au Théâtre de Marens à Nyon en Suisse.

Tout s’ouvre sur un discours du président iranien Mahmoud Ahmadinejad que Dieudonné détourne en un message appelant les spectateurs àéteindre leurs portables.

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Puis L’humoriste fait son entrée sur scène et introduit ce nouveau show avec un sketch sur l’affiche du spectacle. Cette affiche met en effet de façon humoristique les logos du Hezbollah et du Hamas en sponsor. Il en vient ensuite aux polémiques et notamment à BHL qui qualifia le spectacle d’antisémite (oui je sais c’est lassant ce refrain). Il évoque également la démarche du journal israélien pro-sioniste, et raciste anti-goy : JSS News, rebaptiséà juste titre « SS News ». Ce média propagandiste qui décrivait un spectacle « pro-terroriste » avait appelé les juifs français àécrire une lettre au ministre de la culture Frédéric Mitterrand afin de faire interdire Mahmoud. Mais comme le dit Dieudo, « on devrait être tranquille, à cette heure-ci l’autre il doit être en Thaïlande » faisant référence à la pédophilie assumée du gus en question. Il annonce ensuite sa « conversion au judaïsme ». Puis pose la question pertinente « Qui fixe les limites de la Liberté d’Expression ? », « L’Histoire » en conclut l’humoriste, mais qui écrit L’histoire ?

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Question là encore pertinente qui est d’ailleurs le titre du second sketch. Comme le souligne bien Dieudo, ce sont les vainqueurs qui écrivent l’histoire et qui l’utilisent pour justifier la politique qu’ils mènent par la suite. Il évoque bien évidemment l’endoctrinement à la shoah qu’on subit dés le plus jeune âge. Il évoque ensuite un ami de plus de 80 ans qui s’est lancé dans la recherche historique, ce qui est « Casse Gueule » comme le dit Dieudo. Surtout que l’homme en question s’est spécialisé dans la seconde guerre mondiale « La Zone Interdite ». On aura bien évidemment compris de qui il s’agit. Même s’il ne donne pas les noms, on comprend que Dieudo évoque la rencontre entre Robert Faurisson et Paul Rassinier, un résistant socialiste ancien déporté qui fut le premier révisionniste de l’histoire. Dieudo précise alors que cet ami en est venu à contester l’existence des chambres à gaz. C’est l’occasion pour l’humoriste d’en glisser une. Il déclare « Non moi oh ! Moi je crois en l’existence des chambres à gaz, j’y crois énormément parce que…beh déjà parce que c’est obligatoire, sinon tu finis en taule » taclant ainsi la loi anticonstitutionnelle Gayssot qui condamne à la prison ferme quiconque spécule sur ce sujet. Mais c’est surtout l’occasion d’évoquer le sujet houleux du révisionnisme et comme le précise l’humoriste « c’est le sujet interdit ! Moi dés qu’il y’a un sujet qui pue la merde, ça m’intéresse en général…mais le révisionnisme là je n’y touche pas ! ». Il affirme ensuite avoir écrit un sketch sur le sujet qu’il ne souhaite pas jouer, mais face aux appels du public, l’humoriste se lance.

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C’est donc « Dieudo chez Robert » où il rend visite à son ami Robert le révisionniste. Demandant le numéro de l’appartement à la concierge portugaise. « J’ai l’impression que je demandais la planque de Ben Laden ». Après avoir bien vérifié que tous les volets étaient fermés, il enguirlande alors son ami Robert en lui disant d’abandonner le révisionnisme et de se conformer à la version officielle pour éviter les ennuis. Sur le révisionnisme, il en vient également au cas du 11 septembre et notamment à celui de Bigard qui est passé du statut de populaire à celui d’infréquentable après avoir remis en cause la version officielle du 11 septembre. Il conclut en déclarant « la vérité, tu la prends, tu la bouffe et tu la ferme ! ». Il évoque également la folie aux vaccins de la grippe H1N1.

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C’est ainsi que l’humoriste en vient à parler des infréquentables. On arrive alors sur « DAMAS » ville dans laquelle a voyagé Dieudo et qu’il décrit comme le « Saint-Tropez de l’infréquentabilité ». On y trouve la plupart des dissidents politiques recherchés par le gouvernement américain. C’est là bas également qu’il a rencontré Hugo Chàvez qui était alors président du Venezuela. Il a également rencontré des dissidents français tels que Thierry Meyssan qui fut l’un des premiers à contester la version officielle des Attentats du 11 septembre, « lui le 12 septembre, il finissait son bouquin » déclare le comique. Il livre alors une imitation du polémiste et en profite pour tacler les tenants de la version officielle du 11 septembre et surtout la politique impérialiste américaine. Il en vient ensuite à sa rencontre avec certains cadres du Hezbollah au Liban pour enchaîner avec le conflit israélo-palestinien. Il revient notamment sur les massacres de 2006 et dénonce Tsahal comme les vrais terroristes. Il se moque également de l’hypocrisie des Droits de L’homme et de la Convention de Genève ainsi que de l’ONU. Là encore l’humoriste nous livre de l’humour très noir, très trash (notamment sur les massacres de Gaza), très piquant et très subversif. Mais ça fonctionne à merveille !

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Il évoque ensuite le chantage fait au nom de la notion de « crime contre l’humanité », notion qui ne prend pas en compte comme il le souligne le massacre des Amérindiens et la traite négrière. Cette notion est réservée à la Shoah. Dieudo comprend qu’il touche le sujet sensible et revient sur les accusations d’antisémitisme qu’on profère contre lui. C’est d’ailleurs là que naît sa fameuse phrase : « je ne suis pas antisémite, d’abord parce que j’ai pas le temps ». Il en vient alors à l’un de ses sketchs les plus cultes sur « le passant juif », évoquant sa rencontre (fictive bien sûr) avec un juif dans la rue terrorisé par la réputation de l’humoriste. Le tout est vraiment drôle. Il finit sur la notion d’antisémitisme en traitant du chantage à l’antisémitisme et en parodiant magnifiquement bien le trou du cul Olivier Besancenot qui avait fondu en larmes chez Ardisson après avoir été traité indirectement d’antisémite par Roger Cukiermann, alors qu’il défendait la cause palestinienne.  

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Il fait ensuite un sketch à nouveau hilarant sur le Hamas taillant au passage le Mossad avant d’enchaîner sur celui qui donne le nom à ce spectacle, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad. Il vante notamment son insoumission face à l’impérialisme américano-sioniste et en profite pour ridiculiser le roi d’Arabie Saoudite. Il décrit Mahmoud comme un « maître quenellier absolu » le renvoyant lui-même au statut de petit artisan. Il évoque ensuite le parcours du président iranien, et notamment sa jeunesse où il participa à la révolution et à la prise d’otage de l’ambassade américaine de Téhéran. Dieudo affirme avoir eu envie de prendre en otage l’ambassade des Etats Unis à Paris.

C’est donc le sketch suivant nous racontant cette prise d’otage avec comme toujours beaucoup d’humour. Il y met en scène une parodie de tribunal organisé par les preneurs d’otages envers les membres de l’ambassade.

 Craignant d’être accusé d’anti-américanisme, Dieudo avoue avoir apprécié la culture afro-américaine dans sa jeunesse et revient sur l’esclavage des noirs en Amérique. Ce sketch met en scène l’émission « vérité » (sur laquelle Dieudo fera plusieurs sketchs indépendants) qui revient sur l’esclavage. On assiste donc à un débat entre un maître esclavagiste qui est l’ancêtre de Bernard Henri Levy (ceux qui connaissent l’histoire de la famille de ce dernier auront évidemment compris le lien) et son esclave. Là encore humour noir et piquant garanti.

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Il termine son spectacle sur un thème houleux et surtout douloureux : le Cancer. L’humoriste explique qu’il a rédigé ce sketch après que le cancer ait emporté deux membres de sa famille, et notamment son oncle qui l’a beaucoup influencé. « Le Cancer » figure sans conteste sur le podium des sketchs les plus cultes de l’humoriste. C’est un sketch atroce d’une cruauté absolue. Un humour noir vraiment dur, mais pourtant ça fait rire aux larmes. Pourquoi ? Parce que si vous avez été confronté au cancer via des membres de votre famille ou par vous-même, vous serez estomaqué de voir à quel point ce sketch reflète la réalité du cancer et surtout du traitement de cette maladie. Dieudonné s’attaque ici au milieu médical et plus précisément à son élite qui fait des patients de véritables cobayes avant de les jeter à la poubelle. Ce sketch est le clou du spectacle et il est absolument magnifique. Ce n’est pas de l’humour au sens propre, ça a vraiment une dimension touchante. C’est avec ce sketch qu’on comprend tout l’humour transgressif de Dieudonné qui n’est jamais que le reflet d’un humanisme certain. Généralement, ce sketch parvient même à convaincre les détracteurs de l’humoriste. C’est l’un de ses plus grands chefs d’œuvres. C’est avec ce genre de sketch qu’on prend conscience de son énorme talent d’artiste.

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Ainsi se termine Mahmoud le spectacle le plus transgressif de l’humoriste mais peut être le meilleur aussi. Dieudo s’est lâché et comme il le répète tout au long du spectacle « j’en ai plus rien à foutre ».

Une fois encore le tout est remarquablement mis en scène, l’écriture est toujours magnifique (aussi belle que celle de Sandrine le show précédent).

Quant à la performance de l’humoriste, elle dépasse le génie. Dieudo s’en donne à cœur joie et montre son incroyable capacitéà faire rire sur des sujets graves, sombres et interdits. C’est à cela qu’on reconnaît un vrai talent d’humoriste.   

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Mahmoud est un uppercut humoristique. On est pris dans un rythme effréné qui ne vous ménage pas. Personnellement quand je le regarde avec d’autres personnes, c’est du rire non stop, ça frôle l’étouffement. Dieudonné nous a livré là un putain de festival d’humour transgressif et particulièrement piquant, mais tellement beau et plein d’humanisme sur le fond.

Il est d’ailleurs assez drôle de savoir que ce spectacle sera encensé par Yann Moix « l’antiraciste » ami de BHL.

Malgré le fait que ce nouveau one-man-show soit particulièrement sulfureux, la polémique restera assez cadrée, les médias ne voulant pas retomber dans le piège de J’ai fait L’Con. Comme pour les deux précédents spectacles, la tournée de Mahmoud s’est faite dans le bus de Dieudo « Le théâtre Rosa Parks ». Cela dit à l’époque, l’humoriste commence vraiment à jouer sur le phénomène internet et Mahmoud connaîtra un immense succès sur la toile permettant de ramener Dieudo vers le devant de la scène.

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Avec le temps, Mahmoud est devenu l’un des spectacles les plus cultes de l’humoriste. A noter aussi que Dieudonné ira remettre une « quenelle d’or » d’honneur à Mahmoud Ahmadinejad en Iran.

Mahmoud est tout simplement la performance la plus piquante et la plus transgressive de l’humoriste et l’un des sommets de sa carrière.

 

Note : 19,5/20

Note Quenellière : Quenelle de 10000 sur l’échelle de Faurisson


I Love Snuff

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Catégorie : Cinéma

Genre : Inclassable, pornographie

Année : 1995

Public : Interdit aux moins de 18 ans

Durée : 51 minutes

Nation : France

Réalisateur : Jean Louis Costes

Acteurs : Jean Louis Costes, Anzagoth, Rose, Pascal Keller

Synopsis : Rose est jetée à la porte par son mari impuissant suite à une dispute concernant un problème d’érection. Elle est ensuite kidnappée par un couple de chtarbés composé d’une maîtresse SM et d’un soumis travesti et sadique complètement déjanté. Nos deux dingues contactent ensuite le mari pour lui soutirer une rançon en  échange de Rose. Pour le faire céder, ils lui envoient une vidéo snuff montrant divers sévices cruels infligés à Rose. Mais en regardant la vidéo, le mari a une érection. Il décide alors de ne pas payer la rançon afin de recevoir de nouvelles vidéos. Un terrible engrenage de sadisme est en marche.       

Analyse critique :

(Attention SPOILERS !)

Continuation de notre cycle dédiéà l’artiste underground Jean Louis Costes et pour l’instant nous abordons avant tout le réalisateur. Costes avait déjà livré en 1992 un premier long-métrage intituléLe Fils de Caligula. Ce film mélangeait pornographie, violence extrême et scènes écœurantes avec un humour noir qui pouvait faire penser à du John Waters fait maison au fond d’une cuvette. Le Fils de Caligula s’inscrivait cependant bien dans la ligne artistique de Costes, auteur trash, radical et déjanté.

En 1995, il décide de récidiver avec I Love Snuff, un film qui s’inscrit dans la même tonalité et le même style que le précédent.

Cette fois-ci il est question du kidnapping d’une jeune femme dont le mari est impuissant. Ce dernier va connaître enfin l’érection après avoir vu sa femme torturée sur la vidéo des kidnappeurs.

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Une histoire complètement barrée bien dans le style de Costes. I Love Snuff est donc une fois encore une œuvre totalement inclassable porno-trash à prendre au second voir au troisième degré.

Le film va très loin dans certaines scènes de sexe, d’humiliations sexuelles, violences, tortures… C’est assez gratiné par moment. On retrouve le côté porno avec notamment les gros plans sur les organes. C’est vulgaire, abject, écœurant et d’un mauvais goût affligeant. Pourtant l’humour finit par l’emporter, un humour très trash et très décalé mais qui pourtant fonctionne à merveille. Et c’est là le génie de Costes car il fait rire de choses vraiment horribles et répugnantes. Rien à voir avec les films américains ou même avec C’est arrivé près de chez Vous, ici on est vraiment dans l’extrême.

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Concernant la réalisation, il y’a quelques idées originales de mise en scène et certains plans bien trouvés, mais ça reste avant tout du Costes. On notera cependant une scène complètement grotesque et surréaliste qui est celle du rêve avec le pénis. Après, la réalisation de Costes mise avant tout sur l’efficacité et un rythme infernal. On n’a donc pas le temps de s’ennuyer. Et clairement sur ce plan làI Love Snuff est de la bombe.

Bien sûr, le film dispose d’un très petit budget et ça se voit à l’œil nu. A un moment donné, je crois même que la maîtresse SM filme avec le cache sur l’objectif de la caméra.  

Concernant les acteurs maintenant, on retrouve généralement le même cabotinage de masse que sur Le Fils de Caligula.

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Seule Rose joue bien son rôle et est vraiment crédible par moment, notamment sur les séquences de tortures. Anzagoth est parfaite dans le rôle de la dominatrice maîtresse SM. Pascal Keller est quant à lui hilarant dans le rôle du mari impuissant. Il illustre parfaitement ce cabotinage de masse que j’évoquais plus haut.

Mais comme toujours, la palme revient à Costes lui-même. Il est totalement en roue libre et s’en donne à cœur joie. Sa prestation relève de la performance pure et honnêtement je n’ose même pas écrire ici ce qu’il fait lui-même dans le film. Costes est à 200 % comme d’habitude. Un vrai acteur enragé.  

I Love Snuff s’inscrit donc parfaitement dans l’ « art Costien ». C’est une vraie bombe atomique. Après que retirer d’un tel film ? On pourra y voir un constat sur la décadence totale de notre société ce qui quelque part est la base de l’œuvre de Costes qui fait remonter les parties inavouables de l’être humain.

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I Love Snuff n’est donc pas le genre de film à mettre sous tous les yeux et clairement ça ne plaira pas à tout le monde.

Il n’en reste pas moins un vrai OFNI underground du cinéma français.

   

 

Note : 16/20

Rendez Nous Jésus !

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Catégorie : Spectacle

Genre : Humour

Année : 2011

Public : Tous Publics

Durée : 1H14

Nation : France

Mise en Scène:Dieudonné M’Bala M’Bala

Interprète : Dieudonné M’Bala M’Bala

Sujet :Dieudonné nous parle de Jésus. Il en vient donc au sujet de la religion en abordant toutes les facettes. La religion constitue à nouveau un sujet d’actualité qui déchaîne les débats et l’humoriste veut apporter sa pierre à l’édifice. Cela ne l’empêche pas d’aborder d’autres sujets d’actualité tels que l’affaire DSK, la légion d’honneur ou encore la Gay Pride.

Analyse critique :

(Attention SPOILERS !)

Le cycle Dieudonné continue avec cette fois-ci la chronique de son douzième one man show, Rendez nous Jésus !

Depuis son spectacle J’ai fait l’Con en 2008, Dieudo est ostracisé et victime d’interdictions sévères. L’artiste en est réduit à jouer au petit Théâtre de la Main D’or et à faire ses tournées dans un bus. Les médias évitent désormais de trop parler de lui, craignant de lui faire de la publicité, ils préfèrent le faire oublier. Mais en ce début de nouvelle décennie, leur pouvoir est assez vain. Le géant Internet grandit et l’artiste sait l’utiliser à bon escient. Créant son site et postant assez régulièrement des vidéos ainsi que les enregistrements de ses spectacles, il regagne en popularité et démontre qu’il peut désormais s’en sortir sans promo.

Il renoue alors avec le succès et prévoit donc une nouvelle tournée sous le signe du triomphe avec son nouveau spectacle Rendez nous Jésus !

 

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Cette fois, cette tournée ne se fera plus uniquement dans le petit bus appelée symboliquement le « théâtre Rosa Parks ». Le succès est de nouveau là et la demande est de plus en plus forte, ce qui suffit largement à convaincre quelques grandes salles de laisser jouer le comique. Mais elles restent peu nombreuses, de plus, beaucoup de mairies prennent des arrêtés municipaux pour faire interdire les représentations de l’artiste. En l’occurrence le spectacle est enregistréà Nyon, la réalisation est signé une fois de plus Daniel Conversano.

Le spectacle s’ouvre alors avec une mise en scène assez sombre et flippante avant que l’humoriste ne fasse son entrée.

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Comme souvent pour introduire le spectacle, il revient sur les polémiques qui l’entourent. Il évoque notamment les arrêtés municipaux visant à le faire interdire. Peu importe le parti politique, tous prennent des mesures contre lui. Comme le dit à juste titre Dieudo, ça va de l’extrême droite à l’extrême gauche, « c’est la première fois qu’ils signent quelque chose en commun depuis 1945. Y’a une quenelle qui est pas passée ». Ainsi l’artiste montre le ridicule des mesures prises à son encontre.

Il arrive ensuite sur l’affaire qui à l’époque défrayait la chronique, L’affaire DSK, dont il avoue se sentir obligé de parler. Ce n’est pas forcément un sujet en or au final, puisque des tas de médias satiriques ou non étaient déjà passé dessus. Cela dit, avec le temps et les suites de cette affaire, c’est peut être le sketch de Dieudo qui s’est révéléêtre le meilleur sur le sujet. On a la caricature de DSK mais aussi celle de Nafissatou Diallo.

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Il évoque ensuite la légion d’honneur qui selon lui revient aujourd’hui aux gens qui n’ont plus d’honneur. C’est de là que va venir sa célèbre expression sur le « fion de hamster ». Il appelle même le public à ne plus venir le voir si jamais il est un  jour décoré de la légion d’honneur.  

Il revient ensuite sur l’affaire DSK pour en évoquer beaucoup plus les dessous. Il part sur un débat sur le pouvoir et les dérives qu’il procure, de même que le soutien dont a jouit DSK sur cette affaire, notamment celui de BHL.

On en vient ensuite au thème majeur du spectacle : Jésus. L’humoriste donne sa vision personnelle sur le Christ et son histoire la comparant même avec les composantes de la société actuelle ce qui est hilarant.

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Après quoi vient le gros sketch du spectacle l’ « Emission : Vérité historique » (que Dieudo avait déjà mise en scène dans d’autres sketchs). Ici, l’émission portera donc sur Jésus. Ce sketch où apparaît déjà une critique du monde du show-biz se divise en plusieurs « sous sketchs »

Le premier est le « Micro trottoir » qui, comme son nom l’indique, met en scène une équipe de journaliste interrogeant des gens sur Jésus. Dieudo interprète alors un interrogé déçu qu’on ne parle pas plutôt de la baisse des salaires ou des radars. C’est l’occasion pour l’humoriste de tacler le journalisme d’Etat et d’aborder quelques sujets sociaux qui sont les bienvenus. Il interprète ensuite un étudiant athée et laïc complètement illuminé et à la masse, un américain remarquablement bien caricaturé et pour finir un restaurateur asiatique comparant Jésus à Bouddha. 

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Puis retour sur le plateau de l’émission avec une belle palette d’intellectuels venus débattre la question. Tous sont évidemment interprétés par l’humoriste.

Le premier est Monseigneur M’Foudi, un archevêque camerounais. Evoquant l’histoire de l’Afrique par rapport à la religion, il en vient à traiter du policier camerounais ce qui donne lieu à un autre sous sketch.

De retour sur le plateau de l’émission la parole est donnéà Mustafa Béribi, imam musulman évoquant à son tour le cas de Jésus le considérant en fait comme un prophète islamique. Bien vite les choses dégénèrent et dérivent sur une brouille avec Monsieur Berheim le grand rabbin.

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Ce dernier constitue donc le sketch suivant. Il rappelle la judéité de Jésus et le fait que dans le Judaïsme, il n’est pas considéré comme un prophète. Tournant même en dérision de façon hilarante l’histoire du Christ, il part ensuite sur le débat de la collaboration de l’Eglise catholique avec le nazisme et veut lancer des poursuites contre Jésus près de 2000 ans après.

Ces propos provoquent évidemment le choc du père Bernardin un belge, qui nous explique la notion de Pardon. Il revendique ensuite une alliance avec l’imam Béribi.

Entre ensuite en scène un athée québécois (dont on ne connaît pas le nom) qui vient apporter sa pierre au débat. Il fait part de son ras-le-bol quant à l’éducation religieuse qu’il a subit depuis l’enfance. Il affirme ensuite que Jésus n’a rien à voir avec les religions.

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Puis on termine le débat avec Evelyne Lachatte représentante pour les droits des homosexuels. Rejoignant plus ou moins les propos du québécois, elle avance que Jésus appartient en fait à la communauté gay et lesbienne du monde. Pour elle, il ne fait pas de doute que Jésus était homosexuel : « Enfin Jésus et les 12 apôtres…Vous ne vous êtes jamais posé la question ? ». « Aimez vous les uns les autres, ça vous dit rien ? ». Sa crucifixion aurait donc été un acte homophobe. Elle affirme ensuite qu’un char Jésus sera présent à la Gay Pride.

C’est le sujet du prochain sketch que Dieudo hésite à jouer de crainte de se mettre cette fois-ci la communauté homosexuelle à dos. « Oh non ça suffit » déclare t’il lassé. Il précise que les éventuels spectateurs homosexuels présents dans la salle sont évidemment les bienvenus avant d’ajouter sur un air douteux : « levez la main pour voir ». Il précise ensuite à juste titre, que rire de la Gay Pride aujourd’hui « c’est devenu blasphématoire, au même titre que la Shoah ». L’humoriste traite alors de la fête de la Gay Pride et en évoque les dessous et l’hypocrisie, à savoir aucun militantisme ou mouvement culturel mais une partouze où tout le monde semble être venu pour se mettre une race et s’exhiber. Ici il joue un passant avec son fils devant le défilé de la Gay Pride. Il met ensuite en évidence le deux poids de mesure concernant l’impunité de la Gay Pride et l’arrestation de musulmans qui priaient dans la rue devant une mosquée qui était pleine.

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Il termine le spectacle avec « Oképi, le retour de Jésus ». Oképi un camerounais serait donc la réincarnation de Jésus. Il affirme être revenu vu l’état du monde actuel et donne sa vision spirituelle de la société. Sur la fin, l’humoriste reprend sa voie normale et conclut donc ce sketch final par la célèbre phrase du Christ « Aimez vous les uns les autres ».

Comme pour le précédent Show. Tout se termine en musique avec « Chaud Ananas ».

Voilà donc pour ce nouveau spectacle de Dieudo. Un spectacle très riche par ailleurs, car si on se balade plus ou moins autour des mêmes thèmes, on a droit à une sacré galerie de sketchs et de personnages. Je pense notamment au « super sketch » de l’ « émission : Vérité Historique » comprenant des tas de « sous sketchs ». On retrouve là un peu le même procédé que l’humoriste utilisait à ses débuts en solo, à savoir un fil conducteur autour duquel gravitent une multitude de sketchs et de personnages. On peut également penser au sketch « Le Conseil de Classe » de 1905.

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Sur le plan artistique, rien à dire comme d’habitude, La mise en scène est impressionnante et d’une grande beauté, l’écriture est toujours aussi exceptionnelle et la performance d’acteur hallucinante. Rendez Nous Jésus ! est d’ailleurs probablement le spectacle contenant le plus de personnages, permettant à l’humoriste d’étaler plus que jamais son talent extraordinaire.  

Rendez Nous Jésus ! est donc à l’instar des spectacles précédents une totale réussite. Concernant le fond, on y trouve évidemment de la subversion mais moins que dans beaucoup d’autres spectacles de l’humoriste. Ici, il aborde évidemment de gros sujets d’actualité et bien sûr le débat sur Jésus. Il montre à quel point tout le monde cherche à s’approprier le personnage du Christ pour servir ses fins personnelles. On notera aussi l’évolution de Dieudo par rapport à la religion. Il n’a plus l’athéisme assez primaire qu’on lui connaissait lors du second axe de sa carrière et a plus de recul sur le sujet. La fin de son spectacle montre même qu’il a fait du chemin et a acquis beaucoup plus de spiritualité et de respect envers la religion et la figure de Jésus.

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Rendez Nous Jésus ! sera donc là encore un énorme succès malgré les entraves et les arrêtés. Mais aussi les interdictions. En effet, lors d’une représentation de Rendez Nous Jésus ! le 9 mai 2012 à Bruxelles, la police encercla la salle de spectacle (200 CRS déployés) et somma l’humoriste d’arrêter immédiatement la représentation. Voilà donc où nous en sommes arrivés !

Cependant une fois encore, malgré cela, Rendez Nous Jésus ! obtiendra du succès et commencera même à marquer véritablement une nouvelle reconquête du public pour Dieudonné.

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Via le net de plus en plus de gens découvrent l’artiste interdit et son public grandit au grand dam de l’intelligentsia.

Rendez Nous Jésus ! est donc une fois encore un excellent spectacle à voir et à revoir.

  

    

 

Note : 17,5/20

Note Quenellière : Quenelle de 175

Morpho

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Catégorie : Cinéma

Genre : Aventure

Année : 1998

Public : Interdit aux moins de 18 ans

Durée : 26 minutes

Nation : France

Réalisateur : Jean Louis Costes

Acteurs : Jean Louis Costes, Marie Anne, Anne Van der Linden, Fred Goffin

Synopsis : Dans la forêt amazonienne, une jeune étudiante qui s’intéresse aux lépidoptères et plus précisément au morpho, fait la rencontre d’un aventurier primitif qui lui propose de la mener sur un territoire inconnu à la recherche du morpho noir, une espèce très rare. Mais au contact de la jeune étudiante, l’aventurier sent monter en lui des pulsions sexuelles primitives. 

Analyse critique :

(Attention SPOILERS !)

 Sur ce blog nous sommes en plein cycle Jean Louis Costes, artiste phare de l’underground français et nous abordons actuellement son cinéma. En 1998, Costes a déjà réalisé Le Fils de Caligula et I Love Snuff quand il se lance dans un nouveau film, un court métrage intitulé Morpho.

Une jeune étudiante en lépidoptères, parcourt la forêt amazonienne afin de capturer des papillons morpho. Elle rencontre alors un énigmatique aventurier primitif armé d’une machette qui lui parle du morpho noir : une espèce très rare.

Le Morpho noir vit sur un territoire dangereux et l’aventurier propose d’y mener la jeune femme. Attirée par le goût de la découverte, elle accepte. Ensemble ils s’aventurent alors au cœur de la forêt dans des zones dangereuses. Mais pour la jeune femme, outre la faune environnante, le danger vient également de l’aventurier qui n’a pas vu une femme depuis des années et qui sent des besoins se réveiller…

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Costes change donc littéralement de style avec ce nouveau film. Ici le réalisateur nous propose une révision des films d’aventures. Pour info, le film aurait réellement été tourné en Amazonie.

Je ne veux pas mettre en cause l’honnêteté de Costes, mais je me suis toujours pensé qu’en fait le film avait été tourné en Guyanne où il avait un pied à terre à l’époque.

 L’histoire est donc comme toujours assez basique mais paradoxalement originale. Pour la réalisation, Costes semble, volontairement ou pas, s’essayer au cinéma expérimental, en utilisant notamment une narration en écho et d’autres éléments visuels illicites. On peut cependant dire que la caméra est mieux maniée que dans les films précédents.

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Cela dit, plus que la réalisation, c’est la prestation des acteurs qui compte. On retrouve Marie Anne dans le rôle de l’étudiante naïve mais qui se révèlera désillusionnée sur la fin. Bien sûr la palme revient toujours à Jean Louis Costes lui-même, qui apparaît plus sobre que d’habitude mais toujours aussi terrible dans le rôle de cet aventurier primitif et désillusionné.

Au niveau des dialogues, l’artiste reste fidèle à son style avec des répliques sur mesure. On retient notamment :

« Ce sont les nègres qui ont fait ça.

-Pourquoi vous dites les nègres ? Vous pourriez les appeler les noirs !

-Les Hommes sont de la merde, les nègres sont des hommes, donc les nègres sont de la merde ».

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 Du Costes pur jus ! Cependant le tout est moins hystérique et dosé plus subtilement que dans ces précédentes œuvres. Ainsi le film est plutôt sobre pendant la première partie, puis petit à petit le sexe et la violence font leur apparition sur l’écran et comme d’habitude le réalisateur est très crue.

Quelque part Morpho est l’histoire typique et métaphorique de la jeune fille perdue dans la jungle et à la merci des prédateurs (étant ici symbolisés par la faune et les aventuriers).

Bref un bon cru de Costes qui reste fidèle à lui-même tout en étant plus retenu et en s’essayant à de nouveaux horizons. 

  

 

Note : 13/20

L'Antisémite

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Catégorie : Cinéma

Genre : Comédie

Année : 2012

Public : Interdit en France

Durée : 1H20

Nation : France

Réalisateur : Dieudonné M’Bala M’Bala

Acteurs : Dieudonné M’Bala M’Bala, Jacky Sigaux, Olivier Girard, Ophélie Montel, Juliette Montel, Ahmed Moualek, Olivier Sauton, Alain Soral, Robert Faurisson, Jo Damas

Synopsis :L’histoire du tournage d’un film fauché qui doit être réalisé en 8 jours sur le thème de l’antisémitisme. C’est donc l’histoire de Jean-Luc un antisémite et de sa femme. Cette dernière atteinte d’un cancer et sur le point de mourir demande à son mari de se faire analyser par un psy juif afin de guérir son antisémitisme. Une situation explosive. Sans compter que sur le plateau de tournage rien ne va plus et la guerre éclate entre les différentes communautés qui composent l’équipe.

Analyse critique :

(Attention SPOILERS !)

Nous continuons notre cycle Dieudo avec cette fois-ci, non pas un spectacle mais avec un film qui n’est ni plus ni moins que la première réalisation de l’humoriste polémiste. J’ai nomméL’Antisémite réalisé en 2012.

Dieudonné n’en est pas à son premier contact avec le cinéma. Depuis les années 90, son talent d’acteur l’avait amenéà jouer dans plusieurs films. Parmi les plus cultes, on citera Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre ou encore Les Onze Commandements.

A la suite des énormes polémiques qui l’ont entouré, l’artiste a vu les portes du septième art se fermer devant ses yeux. Pourtant Dieudo avait aussi des projets avec le cinéma, et en tant que réalisateur. Il souhaitait notamment réaliser un film sur l’esclavage.

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Cependant, sa carrière a pris une autre tournure. De plus, il semblait s’être détourné du cinéma et en dénonçait d’ailleurs l’aspect factice dans son one man show Sandrine en 2009.

Et pourtant, en 2012 à la fin de son spectacle Rendez Nous Jésus ! il annonce sa première réalisation, un film baptisé« L’Antisémite » et « d’ores et déjà interdit dans le monde entier, dans l’univers et dans les deux galaxies autour » déclare l’artiste sur scène. En effet L’Antisémite réussit l’ « exploit » d’être interdit avant même la fin du tournage. Le film ne dispose donc d’aucun visa d’exploitation et nous le visionnons « à nos risques et périls ». Le message d’intro avertit d’ailleurs :

« Ce film n’a obtenu l’agrément d’aucun organisme officiel. Il ne dispose d’aucune autorisation d’exploitation. Il est, par conséquent, interdit de le visionner sur le territoire français ainsi que dans tout pays ayant ratifié les conventions de Genève. La législation française reste cependant inopérante en zone internationale ce qui permet à ce film d’être visionné en haute mer ou dans l’espace… Bon visionnage… »  

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Bien évidemment avec un film titré« L’Antisémite » Dieudo est attendu au tournant, mais l’humoriste annonce la couleur, il compte répondre définitivement à la polémique qui l’accuse d’antisémitisme. 

L’Antisémite raconte donc l’histoire du tournage d’un film baptisé« L’Antisémite » et qui met en scène un couple dont le mari est antisémite et la femme cancéreuse. Cette dernière se sentant mourir lui demande de soigner son antisémitisme en allant voir un psy juif.

On a donc un film dans le film. Et en tenant compte du court métrage du début, on peut même dire qu’on a un film dans le film, dans le film. Ce court métrage muet en noir et blanc fait office d’intro et met en scène de façon comique (dans le vieux registre muet donc), la libération du camp d’Auschwitz. Evidemment l’artiste égratigne le sacré et le tabou absolu s’amusant à flirter avec les limites de la loi (Fabius) Gayssot.

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Cependant, ce court métrage servira avant tout à introduire le personnage de Jean Luc qui est particulièrement enthousiasmé par ce petit film.

Après cela, le long métrage débute vraiment et c’est un vrai foutoir. On alterne donc entre les scènes du « film » et celle du tournage.

Celles du « film » sont donc tournées en couleurs et plutôt bien filmées et mises en scène par ailleurs. Puis celles du tournage sont en noir et blanc et filmées de façon underground avec un côté volontairement mal foutu.

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C’est donc le parti pris de la réalisation. Cette façon d’alterner pourra en gêner plus d’un. Cela dit la partie du tournage est essentielle car elle permet de dresser une féroce critique de l’industrie du cinéma que Dieudonné a jadis côtoyé.

Le tout est donc filmé de façon simple et directe misant avant tout sur l’efficacité.

Bien que la réalisation ne manque pas d’originalité donc, L’Antisémite n’a pas réellement d’ambitions esthétiques ou techniques, ce qui se comprend vu son format de comédie populaire.

Concernant l’écriture et les dialogues, le scénario est assez basique au final et il n’y a pas tellement de rebondissements et de chutes. On sent que l’humoriste s’est avant tout amusé et s’en est donnéà cœur joie. D’un côté on retrouve bien là une bonne critique du cinéma occidental.

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Au niveau des dialogues donc, on reconnaît la plume de Dieudonné et clairement c’est un point fort du film.

Mais ces dialogues sont aussi servis par de très bons interprètes. Interprètes qui jouent surtout dans un registre décalé et un cabotinage volontaire.   

Le casting est d’ailleurs assez hétérogène et piquant au vu de certaines personnalités.

Dieudo joue donc le rôle de Jean-Luc, de lui-même et d’un soldat américain au début du film. L’artiste s’amuse avant tout à incarner à l’écran l’image que les medias donnent de lui. Ainsi il se déguise en nazi et se lâche complètement. Il n’y a là rien de surprenant quand on connaît le personnage qui répond ici à ses ennemis sur le terrain de l’humour, de l’ironie et de la dérision. Evidemment l’artiste est égal à lui même et est absolument parfait, ses talents d’acteur n’étant plus à prouver. Cela dit, il reste tout de même meilleur sur scène à mon sens.

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Jacky Sigaux le célèbre régisseur de Dieudo, joue lui le psychologue juif. On retrouve ici toute la bonhommie de Jacky qui s’accorde très bien avec ce rôle, un psy juif qui va tout faire pour tenter de comprendre l’antisémitisme de Jean Luc. A la fin, les deux hommes deviendront amis ayant notamment le même point de vue sur l’homosexualité. Jacky Sigaux ne varie pas vraiment de d’habitude et joue avant tout du Jacky Sigaux ce qu’il sait faire de mieux.    

Olivier Girard joue quant à lui le réalisateur du film, un gay hystérique. Evidemment il force le trait à 200 % brisant les tabous et s’en donnant à cœur joie en jouant une image hyper caricaturale.

Ophélie Montel incarne quant à elle la femme de Jean-Luc atteinte du cancer. C’est sans doute la plus sobre de tout le casting et elle ne s’en sort ma foie pas trop mal.

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Puis on a également Juliette Montel qui interprète la femme du psy qui, au contraire de son mari, est une juive extrémiste et hystérique. Là encore l’actrice (qui par la suite collaborera beaucoup avec Dieudonné) se lâche et livre une performance déjantée.

Olivier Sauton, joue quant à lui un acteur chaud lapin qui drague tout ce qui bouge (sans grand succès d’ailleurs). Avec son côté Kakou, il est parfait dans le rôle du cancérologue cynique et joyeux drille. Pour info, l’acteur sera, suite à ce film, victime d’une attaque de la LDJ (alors qu’il sortait d’un cours de théâtre avec une de ses élèves). Une agression qui se terminera plutôt bien puisqu’il parviendra à mettre en fuite ses agresseurs par ses appels. Sauton tient donc très bien son rôle et lui aussi sera amenéà collaborer à nouveau avec Dieudonné.

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Puis nous avons Ahmed Moualek dans le rôle du caméraman musulman (voir islamiste radical). Lui aussi joue très bien et suite à ce film, il aura d’ailleurs, bien malgré lui, une carrière d’humoriste involontaire par ses vidéos sur Internet, bien qu’assez pathétique il faut le reconnaître.

Enfin, Jo Damas (humoriste, neveu de Dieudonné) qui est encore crédité sous le nom de Jonathan Damas a un petit rôle d’accessoiriste gay.

Nous arrivons à la partie piquante du casting. Notamment avec l’essayiste polémiste Alain Soral qui tient ici le rôle du producteur juif du film. Jouant un personnage cynique et antipathique. Soral s’en sort très bien (il avait d’ailleurs lui aussi touché au cinéma dans les années 90).

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Mais le clou reste évidemment la présence du professeur Robert Faurisson, dans son propre rôle. Lui aussi, à l’instar de Dieudonné, joue l’image que l’on donne de lui et il y’a une scène particulièrement transgressive, dans laquelle lui et Dieudonné rencontre « La Shoah » au bord d’une route.

Pour en finir avec la partie subversive du casting, on évoquera la présence du sulfureux Daniel Conversano en tant qu’assistant réalisateur.

Un casting de choix donc, sur lequel repose l’essentiel du film. D’ailleurs le générique final remercie les interprètes prometteurs ou pas qui en choisissant de jouer dans ce film ont probablement anéanti toutes leurs chances de faire une belle carrière.

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Que dire donc de L’Antisémite ? Au final, ce film se révèle assez jouissif et amusant. Au niveau du fond, on comprend que Dieudo répond avant tout aux polémiques par l’autodérision la plus totale. Mais L’Antisémite s’accompagne également d’une sévère critique du monde du cinéma et plus précisément de l’Industrie cinématographique, de sa cruauté et de sa décadence. Mais il évoque aussi le clash des civilisations, notamment à travers une équipe composée de juifs, de musulmans, de révisionnistes, de gays, d’athées… Le tout avec humour. On retrouvera également une critique du milieu médical et notamment du traitement du cancer (thème sur lequel Dieudo avait livré un sketch formidable dans son spectacle Mahmoud en 2010, et qu’il développera dans son film suivant).

Cela dit, soyons clairs et honnêtes, L’Antisémite démontre aussi que Dieudo est tout de même bien meilleur sur scène qu’au cinéma. Pour autant, le film n’a visiblement aucune prétention et ça sent avant tout le trip fait entre potes. Etant la première réalisation de Dieudonné, ce dernier a attaqué avec un registre assez léger.

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Cependant, L’Antisémite reste sans doute bien mieux foutu que la plupart des comédies populaires françaises de sa génération.

Malgré certains aspects transgressifs, L’Antisémite reste une comédie inoffensive et on rira d’ailleurs de son interdiction en France.

De même qu’on rira du fait qu’Alain Juppé s’inquiète de l’aura de ce film. En effet il déclara : « C’est inacceptable que l’on trouve en deux clics sur le net des films comme l’Antisémite de Dieudonné ». Bientôt vers une censure totale d’internet Alain ?

Un petit film sympa à défaut d’être transcendant.

 

        

Note : 14/20

Note Quenellière : Quenelle de 300 

Alice au Pays des Portables

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Catégorie : Cinéma

Genre : Comédie dramatique

Année : 2001

Public : Interdit aux moins de 18 ans

Durée : 1H40

Nation : France

Réalisateurs : Jean Louis Costes, Darline Monfort

Acteurs : Darline Monfort, Medina, Znort, Jean Louis Costes

Synopsis : Déçue par ses amants, Alice finit par se réfugier dans une histoire d’amour téléphonique avec son portable. En effet elle reçoit des textos romantiques d’un mystérieux « Prince » sur lequel elle va faire plus que fantasmer.    

Analyse critique :

(Attention SPOILERS !)

Dans le cinéma, Jean Louis Costes a souvent offert des œuvres, trash, vulgaire et radicales. On pourra notamment citer Le Fils de Caligula et I Love Snuff qui ont d’ailleurs été abordés sur ce blog.

Cependant en 2001, l’artiste change plus ou moins de registre en s’attaquant à un film avec Darline Monfort. Cette dernière, réalisatrice de 25 ans issue de parents haïtiens,  reste une artiste très peu connue, même dans les milieux underground. Mais elle est réputée pour son romantisme exacerbée. On a donc un mélange de styles complètements opposés. De cet étrange mix naît Alice au pays des Portables. « Un Film trash love »« Un film racaille romantique » comme le définit Costes. Et il le définit aussi justement comme un film sortant des clichés habituels : « Une histoire de banlieue romantique, et pas une histoire de banlieue racaille…une histoire de filles de banlieue et pas une histoire de mecs de banlieue ».

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La radicalité et le côté trash de Costes alliés donc au romantisme de Monfort. Aussi paradoxal que ça puisse paraître, le mélange fonctionne plutôt bien.

Au niveau de la réalisation, on peut évidemment reconnaître la patte de Costes, mais c’est plus calme et techniquement mieux foutu, on doit sans doute cela à Darline Monfort. Certes on a toujours le montage enragé de Costes et quelques scènes violentes trashs, mais ça reste bien en deçà des œuvres précédentes.

Il faut bien reconnaître que certaines scènes de sexes virtuelles sont vraiment réussies et marquantes.

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Il y’a certains effets de styles totalement undergrounds mais qui se révèlent vraiment géniaux. Clairement, sur le plan technique et artistique, Alice au pays des Portables est sans aucun doute le film le plus abouti de Costes.

Concernant le casting, on retrouvera bien évidemment Darline Monfort dans le rôle principal d’Alice. Honnêtement l’artiste livre une très bonne performance mixant cabotinage et moments dramatiques. C’est étrange dit comme cela, mais ça fonctionne là encore vraiment bien.

Jean Louis Costes interprète quant à lui un prof de philo déjanté et il est vraiment extraordinaire comme d’habitude. Bien qu’il soit dans un registre beaucoup moins trash et radical, il joue du Costes 100% pur jus, et est absolument hilarant dans son rôle.

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Le reste du casting ne démérite pas non plus et les acteurs sont tous crédibles. Certains voyous de banlieues notamment. On retrouve une vraie authenticité par moment. On se doute qu’il ne s’agit pas d’acteurs professionnels et ça fonctionne mieux ainsi. Il y’a vraiment quelque chose de naturel chez chacun de ces protagonistes.

Alice au pays des Portables est donc une assez jolie réussite, mine de rien. Certes, c’est un film underground bourré de défauts techniques et narratifs mais ça fonctionne à merveille.

Au fond, le film pourrait montrer à quel point notre société est devenue dépendante à la technologie. Mais pourtant dans Alice aux Pays des Portables, le rapport que l’héroïne entretient avec son amoureux virtuel ne semble pas être montré comme négatif. Au contraire, Alice semble se libérer de la violence et du côté malsain du milieu qui l’entoure et vivre dans un rêve idyllique.    

    

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Au final Alice au Pays des Portables est un beau mélange de styles et donne lieu à une œuvre étrange, totalement underground, à la fois déjanté drôle et touchante            

 

 

Note : 14,5/20

Foxtrot

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Catégorie : Spectacle

Genre : Humour

Année : 2012

Public : Tous Publics

Durée : 1H25

Nation : France

Mise en Scène:Dieudonné M’Bala M’Bala

Interprète : Dieudonné M’Bala M’Bala

Sujet :La « Foxtrot » qui signifie « Pas de renard » est une vieille danse des années 20 qui reflète l’époque du « rêve américain ». Pour Dieudonné cette danse est un formidable témoignage social. Qu’en est-il vraiment du rêve américain ? L’artiste aborde la question en traitant également des sérials killers, de la danse sous toutes ses formes, de la guerre, du terrorisme, de l’écologie, de la morale laïque, de la compétition victimaire et même des extraterrestres ! Dieudo nous entraîne donc dans une vraie danse d’humour par laquelle il impose le rire comme « le dernier rempart de la raison ». 

Analyse critique :

(Attention SPOILERS !)

Continuation du cycle Dieudonné avec le spectacle Foxtrotécrit et mis en scène en 2012.

A cette époque Dieudo est en plein renouement avec le grand succès. Les médias ont bien tenté de le détruire artistiquement, mais c’était sans compter L’Internet qui a permis à l’humoriste de s’exprimer librement et aux gens de découvrir qui il était réellement. Son succès atteint donc des proportions comme jamais il n’en a connu.

On essaie donc de le taper au portefeuille, il est entre autres condamnéà une très lourde amende pour sa chanson « Chaud Ananas » (ou « Shoahnanas »). Une campagne médiatique de diabolisation commence également déjàà se mettre en place pour tenter de contrer sa nouvelle popularité et son nouvel audimat sur le net. Mais ce chantage semble avoir sérieusement pris du plomb dans l’aile et les gens sont devenus méfiants envers des médias qu’ils savent menteurs et manipulateurs.

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Le dernier spectacle de Dieudo est donc attendu de pied ferme. Il s’agit de Foxtrot.

Ce titre est en fait le nom d’une danse américaine des années vingt qui se traduit par « Pas de renard ». Le spectacle fut enregistré au grand Théâtre de Marens à Nyon.

Dieudo fait alors son entrée sur scène accompagné de la célèbre musique « The Entertainer » composée en 1902 par l’afro-américain Scott Joplin. Musique qui sera remise au goût du jour avec le film L’Arnaque de George Roy Hill en 1974.

L’artiste se sert de cette musique pour introduire le thème de la danse « Foxtrot » qui symbolise l’époque du « rêve américain » au Etats-Unis. « Rêve américain » dont il égratigne bien vite le mythe rappelant que tout le monde n’avait pas sa chance, contrairement à la légende de ce pseudo rêve. Il se moque également de la censure télévisuelle et notamment le CSA qui s’insurge contre certaines choses mais qui diffuse pour tous public la mort atroce de feu Mouammar El-Kadhafi. Il taille aussi l’armée américaine « dont la cruauté fait la force » revenant sur les exactions de cette armée à côté de laquelle l’Armée allemande nazie était « trop tendre et humaniste ».

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En parlant des USA, il en vient à l’un de ses plus grands mythes : Les Serials Killers. Un sketch rempli d’humour noir vraiment excellent dans lequel l’artiste revient sur la fusillade lors de l’avant première du film Batman : The Dark Knight Rises de Christopher Nolan. Cela dit, il reconnaît que le phénomène existe aussi en Europe, notamment avec Anders Breivik le tueur franc-maçon, sioniste revendiqué et suprématiste racialiste, qui a abattu 77 personnes musulmanes. Il livre d’ailleurs une imitation du tueur dans sa cellule. Mais il revient également sur le « Dépeceur de Montréal » Luka Rocco Magnotta (de son vrai nom Eric Clinton Newman) qu’il imite aussi en plus du père de la victime. Il finit avec « le Cannibale de Miami », un afro-américain qui avait dévoré le visage d’un SDF. Sur ce sketch, il rit aussi du voyeurisme des gens concernant ces faits. Il ne s’exclut d’ailleurs pas de ce jugement, loin de là même ! Humour noir et trash garanti !

Il enchaîne avec « C’est N’importe quoi » où il critique la politique française aussi bien intérieure qu’étrangère, sa corruption et les mensonges des médias. Il revient aussi sur ses condamnations et l’arrêt par 200 CRS d’une représentation de son spectacle Rendez nous Jésus !  à Bruxelles. Image iconique comme il le note de l’arrêt des rires par la force. Voilà où nous en sommes arrivés.

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« La Danse » qui est donc le cœur du sujet de ce nouveau spectacle. L’humoriste se demande comment ce phénomène est né et comment il s’est développé. Il vanne également Gangnam Style à ce sujet, qui faisait carton à l’époque. Il vanne aussi la culture de la danse en Afrique, prenant l’exemple du Cameroun, où il a de la famille. Il en vient au mouvement des fesses des danseuses africaines et embraye sur le sujet de la « Vénus Hottentote ».

La « Vénus Hottentote »était une africaine du sud dont on exhiba les fesses en France au début du XIXème siècle. Son corps fut ensuite empaillé et exposé dans un musée La dépouille sera récupéré par l’Afrique du Sud en 2002.

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Après cet aparté, il revient sur la danse en Afrique. Toujours aussi drôle.

Puis vient « Le service Militaire », auquel l’artiste a en partie échappéà l’époque, ce qui ne l’empêche pas de jouer un immigré recruté.

Plus piquant avec « L’affaire Merah » très médiatisée. Comme le souligne l’artiste « heureusement qu’ils n’ont pas retrouvé un DVD de ma gueule dans l’appartement ! ». Il revient sur le terrorisme et sur Al-Quaïda « une maison assez sérieuse, c’est une boîte américaine d’ailleurs ». Dieudo conseille à ceux qui veulent tuer dans la légalité de rejoindre l’OTAN qui massacre au nom des droits de l’homme. Il revient notamment sur l’opération/boucherie en Libye, taclant sévèrement BHL l’instigateur de cette guerre. Là encore humour noir et trash.

  

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On arrive ensuite au sujet de l’écologie avec deux sketchs complémentaires : « L’Ancien Ecologiste » où l’artiste interprète un ancien écolo désillusionné (cela pourrait d’ailleurs être lui-même, puisqu’il a milité chez les verts au début des années 2000). Puis il enchaîne avec « Le Trou dans la Couche d’Ozone », un des plus grands mensonges du siècle dernier, aujourd’hui reconnu par une grande partie de la communauté scientifique.

Vient ensuite « La Morale Laïque », une sorte de continuité de son spectacle 1905. Dieudo se moque de cette doctrine et la définit telle qu’elle est vraiment, à savoir une nouvelle forme de religion basée sur le matérialisme et à laquelle on doit se soumettre. Il montre également la haine de la religion construite par notre système. Pour illustrer le tout, il cite le cas de la pièce « Golgotha Picnic ». Pièce subventionnée par le domaine public et dans laquelle des artistes à demi-nu s’amuse à jeter de la merde sur un portrait du Christ. Pièce défendue par Messieurs Valls et Delanoë et approuvée haut la main par la bienpensance. Idem pour les caricatures du prophète représentant la « liberté d’expression », par contre Dieudonné…. L’artiste pose la question : « comment on sait ce à quoi on a le droit ?» il donne la réponse : « Apelle le CRIF ». La laïcité est donc paradoxalement devenue sacrée elle-même.

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L’humoriste en arrive alors à un autre sujet tabou : Le Mariage Gay. Il évoque un ami Karim qui est allé manifester et qui déclare « Y’a plus de boulot, c’est la crise financière, tout se casse la gueule, on est au bord de la troisième guerre mondiale. Je pense quand même que le mariage gay c’était pas une priorité ». L’artiste en vient alors à l’homoparentalité et à la PMA mais aussi à la perte d’identité sexuelle chez l’individu. Là encore c’est du lourd et du piquant  

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Puis arrive l’un des sketchs les plus cultes de ce nouveau one-man-show « La Compétition Victimaire ». En premier lieu, Dieudo interprète le présentateur de ce soixante-troisième championnat du monde de la victimisation. Compétition réunissant les quatre plus grandes équipes du monde avec un total de 75 millions de personnes génocidées sur le plateau. Le continent américain est représenté par l’équipe des amérindiens qui arrivent avec un score hallucinant de 40 millions de morts ! Suit le continent africain avec 20 millions de personnes génocidées. La troisième équipe représente l’Australie, il s’agit des aborigènes, civilisation qui a totalement disparue et dont le chiffre de morts est indéfinissable (aucune sources). Puis arrive la grande favorite du championnat, soixante deux fois championne du monde, représentant Israël, c’est bien sûr la Shoah et ses 6 millions de morts. Dieudo livre une imitation parodique de « l’entraîneur de la Shoah », monsieur Elie Wiesel prix Nobel de la paix. A travers le personnage d’Elie Wiesel (qui est fortement soupçonné d’être un escroc usurpant l’identité d’un déporté), Dieudo dresse une satire féroce de la sacralité de la Shoah, « souffrance au dessus de toutes les autres » qui est quasiment devenue une religion. Son personnage de Wiesel n’hésite d’ailleurs pas à réviser à sa sauce la traite négrière. Mais le débat ne se porte pas que sur la Shoah, puisque l’artiste interprète également l’altercation verbale entre un africain et un antillais qui se disputent pour savoir qui est le plus à même pour représenter la souffrance noire. Au final l’humoriste se moque avant tout du business que certaines élites communautaires font sur la souffrance de peuples ou de communautés.

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On en vient ensuite à« L’extra terrestre de Jupiton ». Il évoque l’histoire d’un ami qui lui affirme avoir été enlevé par des extras terrestres de Jupiton. Ces derniers l’auraient chargé de collecter un impôt dans le monde pour les terriens. Mais ces extraterrestres utilisent le « sestrelle », soit la monnaie de Jupiton. L’homme doit donc faire le change et demande à Dieudo de s’en charger auprès de sa banque. Ce sketch très fin sur l’escroquerie est absolument magnifique. Mais surtout, il en fait une métaphore sur la façon dont le système bancaire nous la met toujours plus profond et à ce niveau là l’euro a été une étape majeure.

C’est ainsi que se termine ce nouveau show.

Un show par ailleurs très bien foutu.

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La mise en scène est impeccable comme d’habitude et « réglée comme une montre suisse ». Les dialogues savoureux et l’artiste principal toujours aussi fantastique. Il n’a désormais plus rien à prouver mais est toujours aussi hallucinant de talent. Sans parler de son don inné pour l’impro.

On saluera au passage la petite performance de Jacky Sigaux le régisseur.     

On notera évidemment le côté piquant et transgressif de ce nouveau spectacle qui est assez gratiné. L’humoriste étale là encore son talent pour faire rire de sujets vraiment tabous qui sont les nouvelles sacralités de notre société matérialiste, cosmopolite, mondialiste, libérale et libertaire. Il remplit donc parfaitement sa fonction d’humoriste et s’impose vraiment comme l’un des seuls artistes français réellement subversifs.

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Foxtrot est donc une totale réussite. C’est d’ailleurs un one-man-show très complet, puisque l’humoriste aborde une multitude de sujets (il y’a 15 sketchs en tout). Le comique en profite également pour régler ses comptes avec la classe médiatique et notamment l’humoriste Patrick Timsit qui l’avait comparéà Hitler et avait demandéà ce qu’on l’interdise. Autant dire que la réponse de Dieudo sera cinglante.

En ce sens, Foxtrot s’impose probablement comme l’un des sommets de l’œuvre de Dieudonné. Ce spectacle rencontrera par ailleurs un énorme succès. La tournée de Foxtrot fut tout simplement triomphale. On n’avait pas vu ça depuis longtemps. L’humoriste remplira les zéniths de toute la France et jouera souvent à guichet fermé. Il atteint là ce qui est sans doute la vraie apogée de sa carrière.

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Foxtrot est souvent cité comme l’un des meilleurs spectacles de Dieudonné et c’est clairement le cas. L’un des meilleurs et des plus piquants. Un humour intelligent, tranchant, brillant et transgressif. Du grand Dieudonné !          

           

    

    

 

Note : 19,5/20

Note Quenellière : Quenelle épaulée !

Viva la Merda !

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Catégorie : Littérature

Genre : Roman, Road-trip, Inclassable

Année : 2003

Nombre de pages : 162

Nation : France

Auteur :Jean-Louis Costes

Sujet : L’histoire d’un couple marginal et scatophile qui part en virée sur les routes de la France et qui va se retrouver confrontéà une multitude de péripéties et d’histoires trashs. 

 

Analyse critique :

(Attention SPOILERS !)

Après avoir abordé une partie de la filmographie de Jean Louis Costes, j’aborde désormais ses œuvres littéraires. Je ne les aborderai cependant pas toutes loin de là.

Costes est un artiste underground touche-à-tout et il a aussi donné dans les bouquins. Quand il rédige un livre, Costes balance tout ce qu’il a sur un papier, sans espace et sans ponctuation. Il envoie ensuite le tout à l’éditeur qui décrypte le contenu et le rend abordable.

Pour ses premiers pas dans l’écriture, Costes rédige un roman au titre évocateur : « Viva La Merda !».

En réalité, Viva La Merda ! pourrait se voir comme un scénario de film avorté. Il a toutes les caractéristiques du road movie. Mais comme Costes n’a que peu de moyens il a choisit de se contenter de l’écrit et c’est ainsi qu’a éclaté son talent d’écrivain.

Viva La Merda ! est donc une œuvre qui s’inscrit dans l’art de Costes. Même si vous ignorez qui est l’auteur, vous comprenez d’emblée que c’est du Costes.

Concernant le style de ce premier bouquin, il est assez éclatant. Le tout est très direct et très efficace. La structure est composée d’une multitude de chapitres en général très courts.

Sur le style d’écriture en lui-même c’est du Costes pur jus. Il y’a un petit côté Céline dans son écriture, mais Céline du pauvre en l’occurrence. Un style trash et radical fidèle à l’univers de Costes.

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Ce qui est dingue, c’est que tout ici ressemble à une impro littéraire non réfléchi. Les évènements s’enchaînent avec une grande fluidité. Honnêtement on ne peut nier que le style d’écriture de Costes relève du grand art. On est littéralement entraîné par la lecture du bouquin.    

On ne manquera pas non plus de noter une certaine poésie (certes trash et scato) dans les lignes de ce livre underground.

Au niveau des thèmes abordés, on évoquera bien évidemment la scatologie mais également le racisme, les sociétés secrètes, la politique…

Au final, mine de rien, Viva la Merda ! se révèle être une satire « costienne » féroce de la société moderne et de ses fantasmes. Comme toujours chez Costes, il y’a donc un contenu social.

La force de Viva la Merda !est que ce livre vous fait passer par plusieurs stades de sensations et d’émotions, le choc, le dégoût, l’hilarité et même un peu de tristesse sur la fin. A ce niveau là il est donc très représentatif de l’œuvre complète de Costes.

Evidemment, Viva La Merda ! n’est pas à mettre entre toutes les mains. C’est une œuvre trash et assez extrême malgré le second degré permanent revendiqué par l’auteur. Mais clairement ça ne plaira pas à tout le monde.

Pour autant, pour sa première incursion dans la littérature, Costes nous pond une fois encore un petit chef d’œuvre underground fait maison.

Une vraie bombe à lire pour tous les fans de l’artiste.   

             

Note : 16/20


Métastases

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Catégorie : Cinéma

Genre : Comédie

Année : 2013

Public : Tous Publics

Durée : 1H30

Nation : France

Réalisateur : Dieudonné M’Bala M’Bala

Acteurs : Olivier Sauton, Juliette Montel, Dieudonné M’Bala M’Bala,

Synopsis :Bruno et Olivier sont tous deux atteints du cancer. Le premier va se soumettre à la médecine occidentale et accepter d’être traité par chimiothérapie. Le second, sur les conseils de son ami Dieudo, va choisir de partir au fin fond de l’Afrique pour se faire soigner par un guérisseur.

Analyse critique :

(Attention SPOILERS !)

Aujourd’hui, nous allons donc évoqué le second long métrage de Dieudonné, j’ai nomméMétastases réalisé en 2013. Depuis 2012, l’artiste semble également vouloir se lancer dans le cinéma.

Son premier long métrage L’Antisémite avait fait parler et avait même été interdit avant d’être terminé. Il s’agissait d’un film potache sans prétention qui semblait surtout être un coup d’essai pour l’artiste.

Avec Métastases, on est donc en mesure d’en attendre davantage. Métastases annonce la couleur avec son titre, il s’agira d’une comédie dramatique sur le sujet douloureux du cancer.

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Evidemment, le postulat de départ ne manque pas d’intérêt. Faire rire du cancer dans un film c’est ambitieux. Mais là ou ça attise vraiment la curiosité, c‘est que c’est Dieudonné aux commandes. Et l’artiste avait déjà réussi un sketch formidable sur le cancer en 2010 dans son spectacle Mahmoud.

Métastases peut donc s’annoncer sous les meilleurs hospices.

Il s’agit ici d‘opposer avec satire et humour deux médecines rivales. La médecine officielle et occidentale qui prône la chimiothérapie contre le cancer et la médecine traditionnelle africaine des guérisseurs.

Le débat est donc très intéressant car de plus en plus de gens atteints de cancer sont désillusionnés concernant la chimiothérapie. Beaucoup tentent de se tourner vers des médecines traditionnelles et des guérisseurs. Généralement, on peut cependant plus évoquer les médecines traditionnelles asiatiques qu’africaines.  

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Une fois encore, le postulat de départ est très bon. Mais comment le tout est mis en scène ?

Concernant la réalisation, il paraît clair que Dieudonné a fait des progrès par rapport au film précédent et s’attache à obtenir une meilleure image. La mise en scène est donc beaucoup plus réussie. Pour autant elle n’a rien de transcendant et offre le minimum syndical. Etant donné le calibre du film, à savoir une comédie populaire, cela peut se concevoir. On comprend que c‘est surtout le casting qui doit faire la différence.

Pour autant, il y’a d’autres atouts. Certains dialogues sont plutôt bien rédigés. Le risque avec Métastases cependant, c’était que Dieudo nous resserve à la sauce cinéma les sketchs qu’il avait déjà fait sur le sujet. C’est à la fois vrai et faux. En réalitéà travers le film on peut retrouver les étapes de son sketch sur le cancer notamment avec le cas de Bruno qui opte pour la chimiothérapie. Cela dit, si le schéma reste le même, c’est totalement différent dans le sens où là le tout est étiré sur la longueur complète du film. Par là entendez que des tas de nouveaux personnages interviennent, les dialogues et le ton ne sont plus les mêmes. A ce niveau là, on peut donc dire que l’adaptation est plutôt réussie. Cela dit elle reste inférieure au sketch original.

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Mais là où c’est plus gênant, c’est quand Dieudo choisit de mettre littéralement en scène son sketch le plus trash concernant les pygmées. Ça n’a paradoxalement plus du tout le même charme qu’en sketch et même l’humour ne fonctionne plus trop je trouve sur cette séquence.

Quelque part cela illustre parfaitement la relation de Dieudo avec l’art. Il est largement meilleur sur scène qu’au ciné.  

Mais une fois encore Métastases mise avant tout sur la prestation de ces acteurs.

Dans le rôle principal d’Olivier, nous avons donc Olivier Sauton, interprétant le cancéreux. Détail assez drôle, il jouait un cancérologue dans L’Antisémite. L’artiste livre une performance tout à fait honnête.

Il est accompagné de Juliette Montel qui interprète sa femme. Cette dernière livre elle aussi une très belle prestation dans la lignée de celle de L’Antisémite.

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Mais bien sûr, le meilleur reste Dieudo lui-même. Il joue ici plusieurs rôles : Dieudonné l’ami d’Olivier, le Docteur M’Foudi (sans doute son meilleur rôle dans ce film) et le cancérologue allemand. L’artiste est égal à lui-même et s’en donne à cœur joie. Son talent d’acteur comique n’est plus à prouver et il assure le show.

Métastases est donc une comédie populaire tout à fait sympathique sur un sujet grave. Certes ici c‘est assez manichéen et la guérison finit par l’emporter là où la chimio échoue.

Mais le débat est d’actualité et ça fonctionne. Cependant une fois encore, ce qui saute aux yeux, c’est que Dieudo reste cent fois plus à l’aise sur scène.

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Tout comme L’Antisémite donc, Métastases n’a rien de transcendant.

Bref un film sympa mais sans plus.      

    

        

Note : 13/20

Un Bunker de Banlieue

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Catégorie : Littérature

Genre : Inclassable

Année : 2008

Nombre de pages : 264

Nation : France

Auteur :Jean-Louis Costes

Sujet : Jean Louis en a plein le cul de la cité Lénine ! Les dealers sodomites, les racailles, sa femme, les médias…. Il n’en peut plus ! Il craque et décide de déclarer la guerre au monde entier. Il transforme son appartement à un véritable Bunker de Banlieue. Les packs de Kro, la machette, une bonne connexion internet, de la drogue et son chat, Jean Louis est prêt. La guerre peut commencer !  

 

Analyse critique :

(Attention SPOILERS !)

Nous continuons notre cycle Costes en restant sur ses œuvres littéraires. Sur ce blog, j’ai abordé le premier livre de l’artiste, Viva la Merda !écrit en 2004. Suite à cette première expérience plutôt payante il continue avec Grand Père, que je n’ai pas encore lu, mais qui, paraît-il, est une tuerie. Mais c’est en 2008 qu’il nous livre un autre chef d’œuvre de son art, j’ai nommé Un Bunker de Banlieue.   

Avec un titre pareil, on en attend beaucoup. Tout simplement parce que Costes a longtemps vécu dans le 93 et qu’il n’y avait pas que des amis, loin de là. Le sujet des banlieues, il l’a surtout exposé dans ses chansons. Et il n’y allait pas de main morte !    

Alors forcément, tout un bouquin sur le sujet ça donne envie. Evidemment Costes ne l’aborde ni du point de vue des médias, ni du point de vue des rappeurs. Nous se sommes pas ici dans la peau de l’immigré tabassé par les flics qui deale « pour survivre ». Ici on est dans la peau du français blanc moyen blasé et qui en a plein le cul de toute la merde qui l’entoure.

Le style d’écriture de Costes est à l’image du sujet : brut de décoffrage. L’artiste envoie du lourd du très lourd même. Un Bunker de Banlieue fait partie de ses bouquins qui se lisent d’une seule traite. C’est du brutal ! Du radical ! On a presque l’impression d’être dans une chanson de Costes.

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Rien qu’en lisant les dialogues on peut l’entendre crier. Un Bunker de Banlieue est un livre terriblement enragé ! Costes se lâche littéralement. On est happé du début à la fin. C’est une œuvre hystérique dans laquelle il y’a zéro temps mort. On retrouve donc le rythme de lecture que Costes sait imposer à son lecteur. Sur ce point là il démontre son talent d’auteur.

Mais son style s’exprime par bien d’autres éléments. Premièrement sa façon de jongler entre les registres. On est au début dans une comédie dramatique socio-réaliste et puis à la fin on part dans un truc déjanté complètement surréaliste (je n’en dis pas plus mais le final est vraiment hallucinant à lire). 

Mais la force de Un Bunker de Banlieue est celle que l’on retrouve dans toute l’œuvre de Costes. Le mix des émotions qu’il parvient à véhiculer à travers son art (ici à travers l’écriture). On rit beaucoup, de l’humour très noir et trash dans ce livre. Imaginer Costes en train de massacrer avec sa machette en hurlant « RWANDA !!! », c‘est déjà hilarant. Il y’a aussi une scène atroce mais à se pisser dessus c’est le moment où il décapite un nombre incalculable de gamins et qu’il compare ça au célèbre passage de Tintin au Congo avec les antilopes.

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Mais Un Bunker de Banlieue est également touchant, beau et dramatique. Notamment à travers le personnage pathétique et paumé de Jean Louis, mais surtout dans les relations qu’il a avec sa femme et avant tout sa fille. Il y’a d’ailleurs une scène absolument horrible concernant sa fille morte, vraiment écœurante et gratinée, et pourtant dans ce sommet de trash Costes parvient à faire ressortir de la beauté et de l’amour. Honnêtement je n’ai jamais vu quelqu’un réussir un truc de ce niveau là. Il n’y a que Costes pour y parvenir. Emouvoir tout en étant ultra trash.     

Vous l’aurez compris, avec Un Bunker de Banlieue, Costes a signé un nouveau chef d’œuvre.

Sur le fond le bouquin est très intéressant. Il fut rédigé en 2008, à une époque où le sujet des banlieues faisait beaucoup débat à travers les médias. Costes décide de l’aborder à sa façon en se mettant dans la peau du blanc sans fric qui doit survivre dans cet univers hostile. Mais plus que ça, ici la Banlieue semble être avant tout la métaphore de notre société occidentale en pleine dégradation morale et sociale.

A cela viennent se greffer des tas de sujets, comme la drogue, Internet, le voyeurisme, la politique, les conflits raciaux, les religions les relations entre amants, le repli sur soi même…. Mais on parle surtout de l’aliénation des gens dans la société actuelle. Une fois encore, il suffit de voir le parcours de Costes pour comprendre qu’il y’a une part d’autobiographie dans ce livre. La vie d’un homme qui finit par craquer devant le spectacle désolant de la société moderne.  

 

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Un Bunker de Banlieue va donc à contre courant, et les esprits fermés pourront le taxer de réac, voir de « facho ». Difficile d’y croire vu le ton décalé de ce chef d’œuvre de littérature underground. Il faut d’ailleurs savoir que Un Bunker de Banlieue a tout de même été refusé par 24 éditeurs. Beau reflet du politiquement correct qui règne dans notre société actuelle.

Ce troisième livre de Costes est donc un chef d’œuvre et je pèse mes mots. Une bombe littéraire délirante, trash, hilarante, émouvante et absolument hallucinante.

 Du Grand Costes !

 

            

Note : 18/20

Le Mur

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Catégorie : Spectacle

Genre : Humour

Année : 2013

Public :Interdit en France

Durée : 1H12

Nation : France

Mise en Scène:Dieudonné M’Bala M’Bala

Interprète : Dieudonné M’Bala M’Bala

Sujet :« On y va droit dedans et pourtant on est dos à lui, alors plutôt que de se taper la tête contre, faisons le mur ! ». Ce Mur de séparation, qui sépare le monde réel de la liberté de celui du mensonge et de l’oppression. C’est de ce côté-là du mur que nous vivons actuellement et aujourd’hui Dieudonné nous invite à passer de l’autre côté. Abordant des sujets de société tabous tels que l’industrie sur la souffrance des peuples, le nazisme, le racisme, les tirailleurs sénégalais, la pédophilie, l’homoparentalité, la fin du monde et même le cancer.

 

Analyse critique :

(Attention SPOILERS !)

Aujourd’hui nous abordons sur E-Pôle-Art, ce qui est peut être le spectacle le plus culte de Dieudonné mais qui est clairement le plus polémique, j’ai nomméLe Murécrit et mis en scène en 2013.

Pourquoi s’agit-il du spectacle le plus célèbre et polémique ? Tout simplement car il fut tout bonnement interdit par décision du conseil d’état. Une première dans l’histoire de la Cinquième République et même depuis le début du vingtième siècle. Ainsi Dieudo est rentré dans l’histoire « par la cuvette des chiottes » comme il le précise mais il y’est entré.

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Le Mur fut en effet au cœur de très vives polémiques qui composèrent la une des journaux entre fin 2013 et début 2014. Cette gigantesque polémique commença avec une quenelle effectuée par le joueur de foot Nicolas Anelka suite à un but. Ce qui vaudra au joueur d’être viré de son club West Brom Albion. Les anglais n’y trouvaient rien à redire pourtant, mais c’est monsieur Platini qui fit un caca nerveux pour que le joueur soit sanctionné (on se doute qu’il devait avoir une sacrée pression derrière). Puis ce fut ensuite un reportage de Benoît Duquesne, qui avait déjà fait un reportage partial sur Dieudonné en 2004 et qui ici décida de subtiliser une phrase de ce nouveau one-man-show qui parlait de Patrick Cohen : « Quand je l’entends, je me dis les chambres à gaz, tu vois…dommage. ». Nous reviendrons plus loin sur cette phrase en la resituant dans son contexte et en précisant à quoi elle faisait réaction. Les images du spectacle furent d’ailleurs volées et publiés illégalement par les chaînes TV (l’artiste les attaquera d’ailleurs en justice et gagnera son procès).

Quoiqu’il en soit, la polémique prend une ampleur démesurée. Manuel Valls, à l’époque Ministre de l’intérieur, prend position et affirme vouloir tout faire pour interdire les spectacles de Dieudonné.

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Et cette interdiction, Manuel Valls l’obtiendra bel et bien.

Tout commença par la ville de Nantes, où l’humoriste commence toujours ses tournées annuelles et où cette année 5600 personnes s’apprêtent à venir voir le spectacle. Au début de l’année 2014, le maire de la ville fait interdire le spectacle par arrêté préfectoral pour « Trouble à l’Ordre Public ». Dieudonné fait appel via le Tribunal administratif qui annule l’arrêté du maire de Nantes, estimant que le risque de trouble à l’ordre public n’est « pas justifié ». C’est alors que va se passer une chose extraordinaire. Valls va saisir le conseil d’état le soir même où Dieudo doit jouer son spectacle à Nantes. En seulement quarante minutes, le Conseil d’état va faire interdire le spectacle. Du jamais vu dans l’histoire du droit ! Une telle vitesse de jugement est absolument inconcevable, surtout quand le juge qui prend la décision n’a même pas vu le spectacle concerné. D’ailleurs, assez ironique, Bernard Stirn, le juge en question, est l’arrière petit neveu du capitaine Dreyfus. Philippe Bilger un magistrat invitéà la télévision affirmera lui-même que cette rapidité de traitement était purement aberrante.

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Au Zénith de Nantes, les médias sont rassemblés en nombre, espérant enfin voir le trouble à l’ordre public tant attendu éclater face à l’annulation, à la dernière minute, du spectacle de Dieudo. Ils seront bien déçus. Le public restera calme et ne clamera qu’une chose « On est juste venu pour rire ». La Marseillaise sera entonnée devant le Zénith. Une signe de nationalisme et d’extrême droite pour certains médias ! (car oui chanter La Marseillaise est devenu un acte d’extrême droite pour l’intelligentsia actuelle), en réalité, on pouvait simplement voir là la nostalgie d’une belle France où on avait encore le droit de s’exprimer. Car cette interdiction de s’exprimer, elle est bien présente ce soir là. En effet, face à l’interdiction du spectacle Le Mur par le conseil d’état, Dieudo pensa jouer un Best-of de ses anciens sketchs pour ne pas laisser repartir le public bredouille. On refusera de le laisser faire. Il demandera à parler à son public par mégaphone pour expliquer la situation et appeler au calme. Là encore, ce droit lui sera refusé, et c‘est son célèbre régisseur, Jacky Sigaux, qui prendra la parole. Il n’y aura aucuns débordements et le public se dispersera dans le calme. Ainsi la provocation de l’Etat a échouée.

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Mais le lendemain, à la ville de Tours, se produit exactement la même chose. Le spectacle est interdit par le conseil d’état. Le jour suivant, Dieudonné doit jouer Le Mur au théâtre de la Main D’or dans l’après midi. Quand elle arrive sur place, l’équipe de l’humoriste découvre avec stupeur, qu’un comité d’accueil les attend. Des CRS bloquent littéralement le passage de la Main d’or, empêchant même les résidents d’aller chez eux. Après avoir fait des pieds et des mains et avoir présenté leurs pièces d’identité, l’équipe parvient à entrer et découvre là encore avec stupeur, que les journalistes eux ont passé le barrage sans encombre et sont déjà installés. Le théâtre a été recouvert de tags de menaces. Là encore, le spectacle prévu pour l’après midi a été annulé par décision du conseil d’état. Une demi-heure plus tard, l’artiste organise une conférence de presse à la Main d’or. Une fois de plus, la police ne laisse entrer que les journalistes mais pas le public alors que la décision du conseil d’état n’interdit au public que la représentation du spectacle Le Mur. Dieudo annonce alors la fin du spectacle Le Mur, se pliant à la décision du conseil d’état. Le Mur ne sera don plus jamais joué. Près d’un an plus tard, le DVD sera également interdit à la vente.

Voilà où nous en sommes arrivés. Mais comment en est-on justement arrivé là ? Premièrement parlons de la décision d’interdire le spectacle. Elle s’est basée sur deux éléments. Le premier fut le trouble à l’ordre public. C’est l’argument invoqué depuis toujours contre l’humoriste. Pourtant jamais dans aucun de ses spectacles, il n’y a eu de trouble à l’ordre public. En l’occurrence le spectacle Le Murétait jouéà la main d’Or depuis juillet 2013 sans qu’aucuns troubles n’aient été observés. D’ailleurs, rappelons que le trouble à l’ordre public était tellement inexistant, qu’Arno Klarsfeld appela lui-même à aller créer un trouble à l’ordre public devant les salles de spectacle afin de faire interdire le one man show de Dieudonné. Et ce sur une chaîne du service public, ce qui est purement aberrant et hallucinant. Normalement c‘est Arno Klarsfeld qui aurait du être condamné pour cet appel et cette incitation. Mais il n’en sera rien. Mais surtout, cela clarifie la situation et démontre bien que le trouble à l’ordre public n’est qu’un prétexte utilisé pour faire taire l’humoriste.

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La seconde base qui a appuyé la décision du conseil d’état est « l’atteinte à la dignité humaine ». C’est cette base qui avait également servi à faire interdire le « lancé de nain ». mais comme le rappellera Bruno Gaccio, c‘est aussi sur cette base qu’on a interdit le vieil Hara-Kiri, (plus précisément on parlait « d’atteinte à la dignité de l’armée ou au moral de l’armée »). Là encore, cette base fut critiquée. Car elle est beaucoup trop vague. Quelle définition donner à la dignité humaine ? Demain  un chrétien choqué par la pièce Golgotha Picnic pourrait dire qu’il y’a atteinte à sa dignité et à la dignité humaine. Un belge peut trouver qu’on a atteint à sa dignité par une blague sur les belges. On peut interdire la pornographie car elle « atteint à la dignité humaine ». Bref, c’est un gouffre sans fin où chacun pourra revendiquer l’atteinte à sa dignité dés qu’un propos lui déplaira. Cela dit, si un chrétien, un belge ou une personne qui n’aime pas la pornographie plaide sur cette base, le juge lui rira probablement au nez en lui rappelant à juste titre que nous sommes dans un état de droit et de liberté d’expression et que ce concept d’ « atteinte à la dignité humaine » est beaucoup trop flou. Pourtant, quand là on invoque cet argument sur les spectacles de Dieudonné cela fonctionne. Notamment sur ces blagues concernant la communauté juive. Ainsi il n’y a qu’à cette communauté que s’appliquerait le concept d’ « atteinte à la dignité humaine », sous entendu, l’humanité ne serait représentée que par les juifs.

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Mais on a aussi évoqué un autre argument pour interdire Dieudonné, on a prétendu que l’humoriste ne payait pas ses amendes et organisait son insolvabilité ce qui amenait à interdire ses spectacles. Là encore, c’est un mensonge et pas des moindres. Comme le rappela Bruno Gaccio, une fois de plus, en France, il existe ce qu’on appelle un ATD (Avis à Tiers détenteur). Cette procédure permet au fisc de se présenter au Zénith où Dieudonné joue son spectacle pour prélever directement dans les recettes ce que l’humoriste doit à l’état sans que le concerné ne puisse s’y opposer. En sachant que Dieudonné est le plus gros vendeur de billet de France, cela n’aurait pas dûêtre difficile. Mais l’état n’en fit rien, car ils savent que les énormes recettes que l’artiste engrange, peuvent lui permettre de régler ses amandes. Ils veulent simplement l’empêcher de parler et pour cela, ils inventèrent ce faux prétexte pour tenter de justifier une interdiction qui n’avait pas lieu d’être. Mais les médias reprirent là encore en cœur cette info, prétendant que Dieudonné ne réglait pas ses amendes ni ne payait ses impôts. Là encore, c’est un mensonge éhonté comme le démontrera le livre Interdit de Rireécrit par messieurs Mirabeau et De Stefano, avocats de Dieudonné qui prouveront, documents et pièces administratives à l’appuie, qu’au 19 février 2014, Dieudonnéétait en règle et que ni lui, ni son épouse n’avaient d’amendes ou d’impôts impayés. Car oui, Dieudonné contrairement à beaucoup d’autres artistes paie bel et bien ses impôts en France. Oui il paie ses impôts, car là encore des médias, dont notamment le pseudo dissident Canard Enchaîné, accusèrent l’artiste de payer ses impôts avec les dons de ses fans « gouroutisés ». Nous avons là un double mensonge. Premièrement il n’a jamais été question de dons mais de prêts de la part des fans envers l’humoristes. Des prêts d’ailleurs régulièrement déclarés à l’administration fiscale et régulièrement remboursés. Quant au règlement des impôts, il ne vient pas de ses prêts mais du ministre du Budget en personne qui accorda une remise sollicité par l’humoriste. 

 

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Autre argument invoqué, « Dieudonné n’est plus un humoriste et ses spectacles sont en fait des meetings politiques ». Monsieur Valls reprendra d’ailleurs la phrase de BHL « il y’a longtemps qu’il ne fait plus rire personne ! ». Il en faut du culot pour oser prononcer cette phrase sans rougir. Une fois encore Dieudonné est l’humoriste le plus populaire de France en termes de vente de billets. Ensuite, ses spectateurs payent pour rire et non pas pour adhérer à un programme. Il est vrai cependant que Dieudonné mêle à son humour ses engagements politiques, mais alors ? Bien d’autres artistes font de même sans être dérangé. Coluche lui-même le faisait. Ensuite, les spectacles de Dieudonné ne sont pas dans le cadre d’un parti politique. Et s’il est vrai que depuis, il a crée un parti politique baptisé« Réconciliation Nationale », il l’a toujours distancié de son travail d’humoriste sur scène et surtout, ce parti n’existait pas encore au moment des faits. Il suffit d’ailleurs d’aller voir les spectacles de Dieudonné pour voir que le public vient pour rire et qu’il y rit. Là encore, la stratégie du « il ne fait plus rire personne » ne fait qu’enfoncer ceux qui la brandissent.    

C’est donc sur ces bases bien fragiles et parfois mensongères, qu’a éclot l’interdiction. Là encore, nous y reviendrons plus loin. Manuel Valls enverra alors à tous les préfets une circulaire pour faire interdire les représentations du spectacle Le Mur. Circulaire totalement approuvée par la garde des sceaux Christiane Taubira.

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Les médias quant à eux joueront leurs rôles en ouvrant une nouvelle campagne de diabolisation à l’encontre de Dieudonné. On évoquera également le geste de la quenelle présenté comme « un salut nazi inversé ». D’où vient cette interprétation ? D’Alain Jakubowicz, président de la LICRA qui dira précisément que la quenelle était « un salut nazi inversé signifiant la sodomisation des victimes de la Shoah. » Nous laisserons à Monsieur Jakubowicz ses fantasmes morbides et malsains, il sera d’ailleurs condamné pour diffamation (information qui n’a bien sûr quasiment pas été relayée par la presse). Interprétation idiote de la quenelle reprise sans vérification par une presse laborieuse. Pour comprendre ce que signifie la quenelle, il suffit de remonter à ses origines. Elle apparaît la première fois dans le spectacle 1905 mis en scène en 2005 pour signifier le fait qu’un dauphin « va nous mettre sa nageoire jusque là ». La quenelle signifie simplement « tu l’as dans le cul » ou « je te l’ai mis profond jusque là ». Tout simplement, c‘est en fait un bras d’honneur à la Dieudonné.

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Ici, certains me diront peut être, « mais comment interpréter les quenelles faites devant Auschwitz, des synagogues ou même celle d’Alain Soral sur le mémorial de la Shoah à Berlin ? N’est-ce pas la preuve que la quenelle est un geste antisémite ?». Là encore, la propagande médiatique fait son effet. Car elle ne nous présentera que les photos de quenelles faites devant des lieux de cultes en rapport avec la communauté juive. Mais il suffit de se rendre sur le site de Dieudonné et de consulter l’album de photos-quenelles qui est régulièrement alimenté par des internautes, pour voir que ces photos de quenelles devant des lieux de culte juifs ne représentent pas la majorité, loin s’en faut. Elles ne représentent même pas le quart. Des quenelles furent effectuées devant des églises et des mosquées également, Dieudonné en effectua une sur le monument-mémorial de l’esclavage au Luxembourg. Des quenelles furent effectuées dans des mariages, des fêtes, des sauts en chute libre, sur des grands 8…. Chacun trouvera une raison de faire une quenelle. Certains ont choisi de la faire sur des mémoriaux de la shoah, d’autres sur ceux de l’esclavage. La conclusion à en tirer n’est sans doute pas qu’on cible des victimes mais qu’on raille l’industrie de la souffrance faite par les élites de certaines communautés. La quenelle est donc tout bonnement un bras d’honneur et non un « salut nazi inversé ». D’ailleurs à ce propos, on peut aussi citer les propos de Roger Cukierman, le président du CRIF qui déclara « il faut que les jeunes comprennent que ce geste n’est pas éloigné du salut nazi, il en est juste l’inverse ». Un tel propos se passerait de réponse tellement il est ridicule. En admettant donc que la quenelle serait bel et bien un « salut nazi inversé », inévitablement la logique nous l’impose, une inversion signifie le contraire, par conséquent la quenelle serait un salut antinazi. Bref ; là encore c’est une fausse polémique montée de toute pièce. Mais la quenelle sera sanctionnée comme nous le verrons plus loin. Certaines célébrités comme Tony Parker, Teddy Riner, Mamadou Sakho ou d’autres préféreront baisser le pantalon et dire qu’ils ne « savaient pas » (seul des athlètes comme Anelka ou Pascal Mancini assumeront).

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En tout cas, le gouvernement lança la chasse à Dieudonné. Les mises en garde à vue et les contrôles fiscaux se multiplieront. Les médias se joignirent à cette persécution, (la chaîne BFMTV notamment dévoila au grand public l’école oùétaient scolarisés les enfants de Dieudonné. Ces derniers durent changer d’école face aux menaces reçues). A ce propos, on retiendra aussi la phrase du président de la LICRA  Alain Jakubowicz qui déclara en plein tribunal à l’encontre de l’artiste « on sait où habitent ses enfants… On va bien rigoler ».

Il y’eut également l’affaire d’un huissier qui se plaignit de s’être fait tirer dessus au flash ball par un résident de la demeure de Dieudonné (son cousin selon les avocats de l’artiste), or cet huissier était entré par effraction dans la maison à 20h15 nuit noire, juste pour remettre à l’humoriste des notifications de mise en demeure. Ce genre de documents est toujours envoyé par voie postale, mais quand il s’agit de Dieudonné tout est permis. Par ailleurs l’humoriste ne se trouvait pas chez lui à ce moment-là. Le président de la chambre nationale des huissiers tenta de justifier cette visite inhabituelle et tardive par le fait que ce jour là, tous les actes devaient avoir été notifiés à 21h00 en raison d’une « urgence particulière du Trésor ». Comme le noteront messieurs Mirabeau et De Stefano, les avocats de l’humoriste, on comprend mal cette excuse, quand on sait que ce jour-là, comme tous les jours, l’administration fiscale avait fermé ses portes en milieu d’après midi entre 16h00 et 16h30. Et de plus, ils précisent également que les services du Trésor n’avaient pas recouvrés les amendes de Dieudonné depuis plusieurs années. Bref, là encore, on a voulu intimider et persécuter l’humoriste qui une fois encore ne se trouvait pas à son domicile. On comprendra aisément que l’huissier fut mal reçu en débarquant à l’improviste de façon illégale dans la nuit noire, surtout au moment où l’humoriste et ses proches reçoivent des menaces de morts par centaines. 

      

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 On se souvient également de la tentative d’expulsion de l’humoriste du théâtre de la Main d’Or. Le paparazzi sioniste Elfassi ne s’en cachera pas, il a contribuéà faire pressions sur les propriétaires pour faire expulser Dieudonné. Depuis, la procédure a perdurait et l’artiste pourrait être expulsé du théâtre au motif que sa société a changé de nom entre temps.

Le régisseur de l’artiste, Jacky Sigaux sera agressé deux fois. La première fois, il s’agissait d’un traquenard sous la forme d’un rendez vous où le régisseur et artiste fut reçu et passéà tabac par un groupe de personne se revendiquant de la LDJ.

Mais le plus frappant, fut la liste dévoilée par le média sioniste pro-israélien et raciste JSS News qui publia la liste des internautes du site de Dieudonné. Cette liste fut obtenue par un hacker qui pirata la Dieudosphère (site de l’artiste). Ainsi JSS News publia, non seulement les noms des personnes qui avaient posté sur le site où avaient acheté des produits, mais également leurs adresses, leurs mails, leurs numéros de téléphone et leurs coordonnées bancaires. Inutile de dire que ces méthodes choquantes, tombent sous le coup de la loi et sont totalement interdites. Elles nous renvoient d’ailleurs aux « heures les plus sombres de notre humanité » que notre intelligentsia aime tant citer. Même Meyer Habib sera choqué par cette méthode de JSS news (c’est dire). Par la suite de cette liste, des gens seront harcelés par mail, courrier ou téléphone. Des expéditions punitives seront menées contre des internautes à Lyon et à Villeurbanne. Un homme sera passéà tabac et séquestré dans le coffre de sa voiture. Les agresseurs se proclamèrent « Justiciers du judaïsme ». Des gens ayant fait des photos de quenelles furent également virées de leur travail. Là encore, cela est tout bonnement illégal, la quenelle n’étant pas juridiquement interdite ou définie, et surtout ne constitue pas un motif de licenciement. Maître François Dangléant, l’un des avocats de Dieudonné proposa même ses services aux employés victimes de ces méthodes. La plupart des patrons savaient que c’était illégal mais la pression et les menaces étaient trop fortes.

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Question ? Oùétait donc passé notre chevalier blanc pourfendeur de « la Haine » Manuel Valls à ce moment là ? Oùétait donc la Garde des sceaux Christiane Taubira ? D’ailleurs il est intéressant de consulter le passé de ces deux donneurs de leçons. Monsieur Valls en 1992 ne posait il pas en photo avec le néo-nazi Terry Cooper ? N’est ce pas monsieur Valls qui en 1995 alors qu’il était maire de la Ville d’Evry, en vidéo se plaignait du fait que dans la brocante il n y ait pas assez de « blancs » de « white » de « blancos », trouvant que ça donnait une « mauvaise image de la ville » ? C’est donc ce monsieur qui aujourd’hui vient nous donner des leçons et se présente comme l’axe du bien et un antiraciste. Ce même Manuel Valls qui nous affirme que « l’antisionisme c‘est la porte ouverte à l’antisémitisme » alors qu’il fut lui-même pro-palestinien et profondément antisioniste en 2008.  Quant à Madame Taubira, ancienne radicale de gauche et membre de la liste Europalestine, elle avait publiquement affiché son soutien à l’humoriste en 2004, alors qu’il était pris des les grandes polémiques qu’on lui connaît.            

Mais sur cette affaire, on notera une fois encore le deux poids deux mesures. Certains vont bien plus loin que Dieudonné concernant l’humour sur certaines communautés sans être jamais inquiété. On peut aussi citer l’exemple des Femens (qui ne sont d’ailleurs pas dans l’humour) défendues quand elles saccagent des églises ou des mosquées. Mais l’un des cas de ce début d’année 2014 sera le sketch télévisé de Nicolas Canteloup sur le génocide rwandais. A l’époque certains se sont dit que puisqu’on était en train de fixer les limites de la liberté d’expression, on pouvait demander à la LICRA d’intervenir contre ce sketch. Alain Jakubowicz répondit simplement qu’il n y avait rien à redire au sketch de Canteloup et qu’il n’avait pas à s’excuser. Je suis d’accord avec lui, mais c’est dur à avaler de la part d’un homme qui quelques jours avant, affirmait qu’on ne pouvait pas rire de la Shoah. On ne me fera pas croire que c’était une maladresse de la part Jakubowicz, ce décalage de propos est une provocation claire qui nous rappelle que la LICRA pourrait reprendre ses anciennes initiales la LICA.

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Mais là où la polémique est allé loin, c’est que cette fois on ne s’en est pas pris uniquement à Dieudonné, mais également à son public. J’ai déjà fait part plus haut des listes noires, des harcèlements et des agressions, mais les médias s’y joindront aussi. Ainsi on entendra certaines personnalités déclarer à la télévision que le public de Dieudonnéétait composé« de néo-nazis, d’idiots incultes manipulés par un gourou ou encore d’islamistes ou gens d’extrême droite ». Le public s’est littéralement fait insulter et cracher à la gueule. A ce niveau là, faisant parti du public de Dieudonné, je le dis : se faire insulter et critiquer, c’est la règle du jeu, il faut l’accepter. Cela dit, là où je ne suis pas d’accord c’est que le droit de réponse n’est pas accordé. En effet, comme le souligne Philippe Sauve dans son livre Fan de Dieudo et pas Facho !Les médias n’ont eu de cesse de se poser la question : pourquoi tant de gens allaient voir les spectacles de l’humoriste. Aucun d’eux pourtant n’a invité un fan à s’expliquer sur un plateau télé. Les seuls qui l’aient fait, c’est en Suisse dans une émission très intéressante baptisée « Infrarouge », à laquelle furent invités des fans de l’humoriste. On a constaté qu’au final les tenants du plateau n’en menait pas larges face à ces « néo-nazis incultes et manipulés » et face à leurs arguments précis, se vautraient littéralement.

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D’ailleurs, en parlant des émissions en France, on se souvient que beaucoup parlèrent de l’affaire Dieudonné sans inviter des fans. Je me souviens qu’on a traité cette affaire, au « Grand Journal », à« On est pas Couché » où encore à l’émission de débat Domenach-Zemmour… Ces émissions étaient toutes pareilles, les « intellectuels » présents sur le plateau voyaient en Dieudonné« un dangereux gourou antisémite, néo nazi… ». Mais là oùça devenait intéressant, c’est qu’à toutes ces émissions, le présentateur finissait toujours avec cette question « Au final, malgré tout, trouvez-vous que Dieudonné est drôle ? » et dans tous les cas, la réponse fut la même de la part de tous les invités : « On en sait rien, on a jamais vu ses spectacles ». Bref on théorise pendant une heure en prenant ses grands airs avant de reconnaître qu’on ne s’est même pas penché sur le sujet. Et c’est le cas de la très majeure partie des détracteurs de l’humoriste et surtout des médias. Et cette polémique va le prouver une fois de plus.      

Mais maintenant venons-en à ce fameux spectacle interdit, qu’en est-il donc ?

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Comme on peut s’en douter, le DVD du Murétait attendu au tournant par les fans, (DVD qui je le rappelle est désormais interdit). Après une telle polémique, on se disait que ce spectacle devait être vraiment corsé et transgressif. De plus, pour le DVD, l’humoriste avait annoncé qu’il enregistrerait une version particulièrement piquante en Algérie. Mais ça ne se fera pas et le DVD sera finalement enregistré au Théâtre de Main d’Or.

Après la vision de ce nouveau spectacle, je constatais que moi-même et plusieurs autres amateurs de l’humoriste avions eu la même réaction : « Tout ça pour ça !». Certes, on savait avant d’avoir vu le spectacle que la décision du conseil d’état été disproportionnée et folle, mais en l’occurrence, ce qui est frappant, c’est que Le Mur, tout en étant un spectacle piquant, transgressif et subversif, est loin d’être le plus piquant, transgressif et subversif de l’artiste. Honnêtement pour moi, au moins trois spectacles que sont : Mahmoud, Foxtrot et J’ai Fait L’Con sont plus corsés que Le Mur. Cela démontre une fois encore que la presse ne regarde surement pas les spectacles et que l’interdiction du Mur ne vise l’humoriste lui-même.

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Mais revenons donc au spectacle. Après une intro d’enfer, où il nous rappelle que la France vient de perdre son triple A, et une superbe entrée, Dieudo commence le show.

Comme d’habitude, il revient sur les polémiques qui l’entourent et avoue que les gens d’en haut se posent des questions. « Allez voir les spectacles de Dieudonné est-il moral ? Ça sera bientôt un sujet du Bac ». Il revient ensuite sur notre président François Hollande et son discours où il déclarait qu’il n’y aurait finalement aucune réparation concernant l’esclavage des noirs. Dieudo rappelle premièrement que personne ne lui avait rien demandé sur ce sujet, mais rit surtout du désarroi de Taubira qui, comme il le souligne, a « bâti son business sur la pleurniche des négros ». Après avoir affirmé qu’il était lui contre les réparations, il en vient évidemment à la comparaison avec le traitement de la Shoah où là, il y’a multitude de réparations pécuniaires (pour en savoir plus sur le sujet, consulter le livre de Norman Finkelstein, L’Industrie de L’Holocauste qui d’ailleurs pourrait être réactualisé encore). Il se moque une fois encore avec habilité du deux poids deux mesures. Mais après ça, il reconnaît qu’on va encore dire qu’il est antisémite en tenant ce genre de propos, il lance alors « Arrêtez avec l’antisémitisme !...Vous me faites de la pub ! ». Evidemment il répond ensuite à ses adversaires avec provocation.

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Puis étant donné qu’on considère son public comme un ramassis de néo-nazis, il choisit d’inviter tous les épouvantails de la république et choisit d’abord d’interpréter un personnage de néo-nazi, Guillaume Laquiche, un belge. Avec le superbe accent qui convient, Dieudo nous fait une parodie de néo-nazi revenant sur le racisme et notamment sur le cas de Jesse Owens le célèbre athlète noir qui gagna la médaille d’or aux JO de Berlin en 1938. Dans son rôle, l’artiste rappelle qu’Owen fut, contrairement à ce qu’on a dit, très bien reçu par l’Allemagne nazie et affirma même y’avoir été mieux traité que dans son propre pays les USA. « Donc sur le racisme envers les noirs, les Rothschild ne vont quand même pas donner de leçons de morale au troisième Reich » ajoute Guillaume Laquiche précisant aussi que si la France avait plus collaboré« elle n’aurait pas perdu son AAA » selon lui. Concernant le racisme toujours, Guillaume Laquiche avoue que l’Allemagne a cru être attaquée par l’Afrique en voyant les tirailleurs sénégalais en première ligne. 

On arrive alors au sketch « Deuxième Classe Ebangué », un ancien tirailleur sénégalais qui raconte son expérience sur le front et son recrutement. L’humoriste interprète également un soldat algérien lui aussi envoyé au front. Là encore, le tout est vraiment hilarant.

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Puis vient « Monsieur Cocofesse » un antillais suprémaciste, racialiste noir. Pour monsieur Cocofesse, le noir, le « Chocoderne » est le premier homme sur terre et donc la race supérieure, alors que le Blanc, le « Vanilloderne » est dépourvu de couleur, ce qui prouve son infériorité et descend de la méduse. Dieudo caricature donc un « raciste » noir et aborde également le sujet de la colonisation en Afrique.

Puis, il choisit de donner la parole à l’un de ses adversaires Monsieur Alain Jakubowicz, le président de la LICRA, qui comme je l’ai dit plus haut avait menacé les enfants de l’artiste au tribunal. « Selon cet homme, je serais le mal absolu. J’aurais inspiré Mohammed Merah, Youssouf Fofana et une partie de la seconde guerre mondiale » déclare l’artiste. Dieudo se livre alors à une superbe interprétation de Jaku pour qui « monsieur Blablabla mablablabla » n’est qu’un « Mollah du rire qui ne fait plus rire personne ». Il demande à ce que l’acte d’acheter un ticket pour aller voir Dieudonné soit considéré comme « une complicité de crime contre l’humanité ». Il raconte ensuite comment il a « convoqué » le ministre de l’intérieur Manuel Valls. Il invite ensuite les spectateurs à quitter la salle. Dieudo revient également sur les propos de Prasquier, qui affirma que Dieudonné resterait dans l’histoire de « l’abjection » comme le premier à avoir fait rire de la Shoah.

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Puis vient « L’effet Ananas » où l’humoriste reconnaît avoir marqué avec sa chanson « shoahnanas ». Il tire un constat peu flatteur et inquiétant sur l’humour actuel et il tacle également quelques humoristes. Notamment Patrick Timsit qui s’en était pris à lui. Il ressort la fameuse phrase de ce dernier dans l’émission « C à vous », « Hitler était un génie ». Comme l’artiste le précise « heureusement qu’il avait la carte du club, sinon il était pendu sur le champ ». Puis il règle ses comptes avec son ancien collègue Elie Semoun qui, ces derniers temps, s’en était pris à lui dans des émissions télé. Dieudo détruit littéralement Semoun avec finesse mais avec beaucoup de punch également. Revenant notamment sur la chute artistique de l’humoriste dont l’heure est passée depuis bien longtemps. Il raconte même la tournée de Semoun à Tel Aviv qui avait été pris à parti par le public concernant Dieudonné. Il parle ensuite d’un SMS fictif désespéré de Semoun lui demandant s’il peut faire la première partie de ses spectacles. Dieudo refuse affirmant « au début quand on a commencé, prendre une tomate dans la gueule ça faisait partie du jeu. Mais aujourd’hui…un ananas ! ». Il entonne ensuite une version dramatique de « Shoahnanas ».

Le sketch suivant concerne donc « Le Mur », ce mur de séparation de deux monde, celui de la liberté et de la vérité et de l’autre celui du mensonge et de l’oppression. Dieudonné en profite pour tailler les médias-mensonges ainsi que l’Education nationale. Il évoque ensuite une discussion avec son fils qui est las de ce côté du mur et qui veut devenir humoriste. Dieudo lui affirme que c’est une profession qui risque de bientôt disparaître et lui conseille plutôt de se lancer dans le trafic d’organes.   

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C’est le thème du second sketch. En réalité, le sketch évoque plus le trafic de bébé, qui sera selon Dieudo amenéà se développer avec le mariage pour tous. Car comme il le précise « même avec énormément d’amour, ce qui sortira ne pourra pas aller à la maternelle ». Il évoque alors le cas de l’Afrique et plus précisément du Nigéria où avait été démantelée une usine à bébé (chose malheureusement courante là bas), « Y’a qu’en Afrique que tu peux trouver des trucs pareils » lance t’il. Avant d’ajouter que les responsables se sont fait choper sans doute parce qu’il n’avait « pas payer leurs cotisations aux droits de l’homme ». Il interprète ensuite un entrepreneur d’une usine de bébé africaine recevant un couple homosexuel désirant acheter un bébé. Là encore, c’est piquant et l’humoriste caricature très bien la façon avec laquelle notre société libérale moderne fait des corps humains de véritables marchandises.

Puis il part sur « La Pédophile », sujet tabou sur lequel il affirme qu’il ne fera jamais de sketch tant c’est houleux. Mais bien évidement, il se lâche et signe un sketch bien gratiné et trash sur le sujet mais comme toujours hilarant. Il dénonce surtout la pédophilie dans les milieux politiques et judiciaires.

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« La Télévision » qu’il taille là encore à merveille, notamment sur son audience qui va en diminuant depuis des années avec l’avènement de l’ère internet. « T’es pas prêt de m’y revoir à la télé, j’me suis barré et je cours encore » dit-il. Puis, il rappelle qu’il est d’ailleurs plus ou moins interdit de télé et qu’il est notamment sur la liste de Patrick Cohen. Ce sujet avait fait polémique même avant le sketch de Dieudonné, car dans l’émission « C à vous », Cohen avait engueulé Taddéi sur certaines personnes qu’il invitait et avait dressé une liste de gens à ne plus inviter qui était composée de : Tariq Ramadan, Dieudonné, Alain Soral et Marc-Edouard Nabe, avant d’ajouter qu’ils étaient des « cerveaux malades ». C‘est donc là que Dieudonné prononce sa fameuse phrase « Quand je l’entends parler je me dis les chambres à gaz tu vois… dommage ». Dans le contexte tout le monde a compris le second degré de cette phrase, mais surtout Dieudo avait ajouté dans une représentation à la Main d’Or « Quoi ? Je dis ce que je veux, j’ai un cerveau malade !». Ici, il répond donc à la pique de Cohen simplement en jouant au « cerveau malade », tout comme il jouait avec un accent allemand hystérique après avoir été traité de nazi, dans son spectacle Mes Excuses en 2004. Mais surtout, comme le notera Gilad Atzmon, et c’est d’ailleurs très clair dans le sketch, Patrick Cohen utilise toujours le chantage à la Shoah face à Dieudonné, il n’y a donc rien d’étonnant à ce que l’humoriste le renvoie dans les cordes sur son propre terrain. De plus j‘ajouterai que quand un an plus tard, il y’eut un incendie chez les Le Pen et que Jean Marie s’en tira très bien, Stéphane Guillon déclara : « Jean Marie (Le) Pen sort indemne de l’incendie qui a ravagé son appart. Pour une fois qu’un hommage à Jeanne d’Arc nous aurait fait plaisir ». Stéphane Guillon ne sera nullement condamné pour ce propos pourtant de la même teneur que celui de Dieudonné.    

Dans son spectacle, l’artiste revient aussi avec humour et autodérision sur le fameux « Mur des cons »établit par le syndicat de la magistrature et sur lequel se trouvait sa photo. La plupart des juristes qui ont jugé l’humoriste avaient d’ailleurs participéà ce mur. « Moi je l’avoue ça m’arrive d’être un connard » reconnaît-il. 

 

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C’est sur cette réplique qu’il fait le lien avec « La fin du monde » le sketch suivant. L’humoriste évoque le phénomène qui avait pris forme fin 2012 à l’annonce de « la fin du monde ». Il joue alors un père de famille qui prétendait amener sa famille à un endroit où il serait sauvé de la fin du monde. Evidemment l’humoriste se moque là du buzz fait autour de l’évènement.

Il termine son one man show avec l’un de ses plus beaux sketchs, « Romain ». Ce sketch, tiré d’une histoire réelle, donne pour l’humoriste tout son sens au geste de la quenelle. En effet, Romain Gauderlot était un jeune homme de 17 ans, atteint d’un cancer et qui était en phase terminale. Ce dernier avait attiré l’attention de l’humoriste en lui envoyant une photo quenelle devant le scanner de l’hôpital alors qu’il était en pleine chimiothérapie. En réalité, l’histoire de Romain est liée à une association appelée « Make-a-Wish » (« fais un vœu ») qui permet aux jeunes entre 2 et 18 ans qui sont en phase terminale ou atteint d’une maladie grave, de réaliser leur rêve comme par exemple rencontrer la personnalité de son choix.  Romain demandera à rencontrer Dieudonné. L’humoriste joue d’ailleurs la situation de façon hilarante. Ce fut en fait la mère de Romain qui contacta l’artiste qui, de son côté, organisa la rencontre et invita même Romain à monter sur scène à l’avant première de son film Métastases (qui traite donc justement du cancer). C’est là que Romain fit une quenelle sur scène. Il en fit plusieurs et Dieudonné y vit là une forme de panache, une quenelle glissée à la maladie et à l’institution médicale. Sur le sketch, l’humoriste ne se prive pas d’aller dans l’humour noir comme dans son sketch sur le cancer du spectacle Mahmoud. Il termine alors en jouant Romain peu avant de mourir qui glisse une quenelle « dans le fion de la peur ».

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Ainsi se termine Le Mur, le spectacle interdit. Une fois encore, ce spectacle ne rentre pourtant pas sur le podium des plus transgressifs de l’humoriste. Quoiqu’il en soit, c’est un show de très haut niveau et de grande qualité. Très bonne mise en scènes, répliques parfaites témoignant encore d’un très grand talent d’écriture, et interprétation magistrale comme d’habitude.

Comme à chaque spectacle tout le monde, en prend pour son grade ! Toutes les communautés, toutes les races, tous les étages de la société.

Dieudo ne perd pas la main avec ce nouveau spectacle hilarant et remarquablement bien foutu.   

La polémique qui entoure Le Mur est ridicule mais témoigne du danger de la censure. Comme le rappela Bruno Gaccio : « Dieudonné, y’a dix ans, on a dit ‘’On va lui faire fermer sa gueule’’, tout le monde ! Déjà faire fermer sa gueule à un artiste je trouve pas ça joli. Dix ans après : 5600 tickets vendus au Zénith, dans tous les zéniths de France, on a pas réussi. ». On peut en effet très bien voir quelle fut la stratégie du système contre l’artiste depuis dix ans. On a d’abord crée le scandale médiatique pour le tuer artistiquement. Echec, puisque ça lui a surtout fait de la pub, ensuite on a évité de parler de lui sauf quand ça pouvait contribuer à sa diabolisation. Là encore échec total, le parrainage avec Le Pen en témoigne. On a donc usé de ce qu’on appelle de la stratégie de l’édredon, à savoir plus un mot sur Dieudonné pour le faire oublier et disparaître. Là encore, c’était sans compter l’espace de liberté que procure internet. En 2013, Dieudo avait atteint des sommets de popularité. Plus possible de faire semblant de l’ignorer et d’agir comme s’il n’existait pas. II fallait donc contre-attaquer. Là aussi, on a tenté la diabolisation, mais ça n’a pas marché, car c’était grotesque. On collait tellement d’étiquettes à Dieudonné pour le diaboliser que ça en devenait non seulement ridicule mais contradictoire. Il était un « néo nazi noir antisémite », « un gourou manipulateur obsédé par l’argent »« un islamiste prônant le terrorisme » mais également « un supporter du Front National » entre autres.

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Dieudonnéétait inarrêtable et le système a dû tomber le masque et le vernis et passer par la répression en interdisant. On ne cherchait plus à convaincre les gens on leur interdisait. Comment peut-on dans un pays démocratique empêcher les gens d’aller voir un spectacle pour rire ? Comment peut-on mépriser l’avis de tous les spectateurs qui vont le voir par milliers dans toute la France ?

Nous sommes donc arrivé aux extrémités où le conseil d’état définit ce qui est drôle ou ne l’est pas.

Par le passé, l’histoire nous a montré qu’on a interdit d’agir, interdit de parler, mais c‘est sans doute la première fois dans l’histoire qu’on interdit de rire ! C‘est dire la gravité de la situation. Nous avons même perdu le droit de rire librement. Après janvier 2014, il y’aura désormais un cadre juridique qui définira le rire. Même George Orwell n’aurait pu imaginer un truc pareil. Le DVD du spectacle Le Mur sera lui aussi interdit à la vente par la LICRA. Mais concernant seulement la décision du conseil d’état, même Jack Lang la défit comme illégale.

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Aujourd’hui, le DVD du spectacle est donc devenu un objet culte et underground (dans le vrai sens du terme).

Certes, le système a gagné la bataille sur le plan juridique mais l’a lamentablement perdu sur le plan intellectuel et moral. Suite à ses polémiques Dieudonné verra son nombre de fans croître à vitesse grand V. Il est vrai que comme on pu le dire certains détracteurs, cette polémique lui a fait de la pub, l’artiste le dit lui-même. Mais c’est un juste retour des choses après l’acharnement honteux (les pressions, les amendes et les attaques) qu’il a subi. Dieudonné est ressorti plus fort de ses épreuves et le gouvernement a ajoutéà son discrédit.

Oui l’artiste a subi un acharnement révoltant. Mais qu’est ce qui leur a fait tant peur chez Dieudonné pour s’acharner sur lui à ce point ? Tout simplement son aura. On le sait, l’artiste rassemble des gens de toutes conditions, de toutes opinions et de toutes catégories sociales ou culturelles. Il compare lui-même son public à une boîte de cayon de couleur. Dans son public on trouve des blancs des noirs, des arabes, des juifs (si si !), des asiatiques…. La France « black, blanc, beur » voulu par le gouvernement, c’est Dieudonné qui la représente sans doute mieux qu’eux. Le phénomène de la quenelle en témoigne. Ce geste fait peur au système, non pas parce qu’il serait un soit disant « salut nazi inversé », mais bien parce qu’il s’agit d’un geste antisystème très populaire. Le gouvernement s’inquiète de voir des étudiants, des ouvriers, des infirmiers, des pompiers, des militaires, des policiers, des serveurs de bars et même des sportifs de haut niveau faire ce geste. La quenelle est un mouvement populaire et ce qui les effraie, c’est de voir l’ampleur de ce mouvement. Dieudo l’avait annoncé« 2014 sera l’année de la quenelle », ce fut bien le cas et cela malgré les poursuites judiciaires. 

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L’humoriste recevra également le soutien courageux de quelques personnalités telles que Bruno Gaccio, Alexandre Astier, Plantu, Jean Marie Le Pen, Gilad Atzmon, Nicolas Anelka, Yannick Noah…

Certains humoristes comme Laurent Baffie et Christophe Alévêque qui ne soutiennent pas l’humoriste s’opposeront cependant à l’interdiction du spectacle.    

Mais plus que tout, une fois encore, le public de Dieudo grandit, et c’est la parole du peuple qui est la plus importante.

Pour terminer sur la polémique, je citerai une phrase du livre Interdit de Rire : « Et si certains propos de l’humoriste déplaisent à ses opposants, ils ont toujours la liberté de ne pas se rendre à ses représentations. Alors pourquoi retirer à ceux qui apprécient Dieudonné la liberté d’assister à ses spectacles ? Pourquoi laisser les détracteurs de Dieudonné décider pour ceux qui comprennent son humour ? »

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La situation est donc claire est limpide, ceux qui n’aiment pas Dieudo ne sont pas forcés d’aller le voir, et ceux qui l’apprécient devraient être libre de se rendre à ses spectacles, point final !

Le Mur reste donc un spectacle polémique qui marquera l’histoire de l’humour français par ses polémiques mais également par sa qualité.                                                       

                   

Note : 18/20

Note Quenellière : Quenelle de 300

Jean-Louis Costes en Musique

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Catégorie : Musique

Genre :Inclassable

Année : 1986-2014

Nation : France

Artiste : Jean-Louis Costes

Sujet : La musique de Jean-Louis Costes à travers une multitude d’albums.

Analyse Critique :

Sur ce blog nous avons abordé l’artiste underground Jean Louis Costes. Nous avons notamment parlé de son cinéma et de sa littérature. Mais aujourd’hui, je vous propose d’aborder l’art de prédilection de Jean-Louis Costes : la musique.

Costes et la musique c’est une très vieille histoire. C’est dans ce registre qu’il a commencéà faire parler. Son premier album Secouez…Crevez, remonte à 1986. Mais il a littéralement imposé sa musique trash et radicale avec le second album qui vint l’année suivante : Les Oxyures. Depuis, Costes n’a cessé d’être prolifique et a tout de même comptabilisé plus de cinquante albums !

Impossible de tous les écouter ou les citer, mais parmi les plus cultes on retiendra clairement Les Oxyures que j’ai déjà cité mais également Livrez les Blanches aux Bicots, Terminator Moule, NTMFN, Pas encore Mort, Enfants Criminels, Enculé en variété

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Oui mais la musique de Costes c’est quoi au juste ? C’est du Costes tout simplement, c’est unique et il n’y a que lui qui peut faire ça. Pour vous donner un aperçu, Jean Louis Costes avoue lui-même qu’il n’écoute pas ce qu’il fait, tellement il trouve ça inaudible. Il se définit lui-même comme un « artiste de merde » mais ajoute, concernant sa musique, « Je sais 100% que ce que je fais c’est important. Parce que déjà, j’ai fait tellement de chansons qui ont couverts tellement de sujets qui ont jamais été faits avant, on va dire que même si ma musique est mauvaise vu qu’elle a exploré des continents qui ont jamais été explorés, si je suis une sorte de Christophe Colomb du cul, de Christophe Colomb de la merde ou de n’importe quoi, on n’a pas le choix ! Il faut prendre Christophe Colomb comme il est ».

Pour vous donner une autre idée de sa philosophie il affirme «  ce qui arrête un artiste c’est de passer pour un con ou un minable. Or moi c’est là que je commence à travailler. Parce que du moment que c’est raté, que c’est nul, c’est là que ça commence à devenir intéressant. »

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Donc la musique de Costes est inaudible, en effet mais c‘est plus ou moins volontaire. J’ai connu un gars fan de musique qui avait rencontré Costes dans un studio et qui m’a affirmé que lorsqu’il enregistrait une chanson, au moment des réglages il mettait toutes les aiguilles dans le rouge, bref tout ce qu’il ne faut pas faire.

Certes, souvent chez Costes c’est inaudible et l’instru a l’air d’avoir été torchée en deux deux, par un mec bourré et défoncé. Mais parfois on peut trouver certaines mélodies vraiment pas mal. De plus, Costes, mine de rien, n’est pas le premier venu et sait y faire à la gratte.

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Parlons désormais des thèmes de ses chansons. Comme nous l’avons évoqué plus haut, Costes aborde une multitude de thèmes. Il y’a évidemment des chansons complètements débiles (là encore c’est assumé) comme « miam miam le caca ». Mais certaines chansons « légères » peuvent se révéler vraiment pas mal, comme par exemple « La gaule du matin ».On en revient à ce que disait Costes : qui avant lui avait eu idée d’écrire une chanson là-dessus ?

Mais il sait aussi aborder des sujets plus tabous et graves de sociétés. La politique, le social, le racisme, l’antiracisme, la délinquance, le sexe… Mais force est de constater que sous ses airs de cheval complètement fou, Costes ne se trompe presque jamais et sort souvent des vérités dans ce registre. On pensera notamment à la chanson « Antiracistes, chiens des racistes » où il démontre entre autres l’arnaque de l’antiracisme.

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Mais sur les sujets tabous, on retiendra certaines chansons polémiques comme l’album Livrez les blanches aux bicots, des chansons comme « Lynchez-les », « Baiser la négresse », « Debout les blancs », « Le blanc qui t’encule », « Le blanc passe devant »… Concernant les deux dernières citées, il s’agit avant tout de règlements de compte, la première avec une certaine « Marie-Laure Chevrotti » une femme de chez Polygram qui refusa de signer un contrat avec Costes et la seconde avec le rappeur de NTM Kool Sheen (qui d’ailleurs n’est même pas noir contrairement à ce que dit la chanson de Costes). C‘est aussi ce qui permet de comprendre l’art de Costes. Car à l’époque, il fut évidemment taxé de réac, de raciste… Il fut d’ailleurs victime de plusieurs agressions et passages à tabac là où il vivait dans le 93. Mais la réalité, c’est que Costes « le grand raciste » est marié avec une antillaise qui est aussi la mère de ses enfants. Le racisme que l’on peut retrouver dans ses chansons n’est que le reflet de notre propre société moderne mais c’est aussi la vision que Costes s’en fait. Une vision très pessimiste et désillusionné qui s’exprime par les termes. Le noir sera le « nègre », l’arabe « le bicot », le juif « le youpin » et le français moyen « le beauf ». Lui-même peut se traiter de connard en chanson. Costes ne fait là qu’exprimer une rage envers la société. Mais une rage canalisée et profonde bien loin de la merde que font les rappeurs.

D’ailleurs à ce sujet, ces derniers sont les ennemis jurés de Costes qui les a beaucoup taillés dans ses chansons. Notamment le groupe NTM auquel il a dédié un album, NTMFN. Costes, il est du genre à enregistrer les menaces téléphoniques de Joey Star et Kool Sheen pour les mettre dans une de ses chansons. Honnêtement l’album est juste à se pisser dessus de rire. Il critique également énormément les « DJ de merde ».

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Mais pour en revenir au racisme, là encore il faut entendre les chansons de Costes pour voir que c’est tellement décalé que c’en est second degré. Mais il y’a aussi une volonté de briser les tabous et le sacré. Et aujourd’hui, l’antiracisme fait bien parti du sacré de notre société. Mais il y’a d’autre sujets qu’il abordera notamment avec par exemple des chansons comme « Où sont partis les nazis ? » ou encore « Bébé Criminel ». Costes est donc un briseur de tabous avant tout. Mais c’est aussi un artiste à chaud. Par exemple, s’il a une brouille avec un arabe du 93, il peut rentrer chez lui et passer sa frustration en écrivant une chanson sur les arabes. Qu’on approuve ou non ce qu’il fait, il y’a là quelque chose d’authentique et de sincère. C’est un artiste qui puise avant tout dans sa frustration mais je dirai plus généralement dans la frustration de la société. C’est un chanteur qui transgresse avant tout et à ce sujet il déclare : « Mimer le crime sur une scène n'est pas de la provoc' mais la base même du théâtre. L'art est le lieu de La transgression symbolique. Les régimes totalitaires (dont les nazis) ont interdit toute forme d'art Transgressif. Art gentil = art nazi ! ».       

Car oui Costes donne aussi ce qu’il appelle des opéras Porno-sociaux. Généralement ce genre de concerts a lieu dans des caves perdues dans des rues sombres.

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La musique de Costes est donc unique en son genre et le paradoxe c’est que sous ses airs barrés et défoncés, cette musique peut avoir un fond bien plus intelligent que la grande majorité de la production musicale mondiale.

Costes est un artiste authentique, un véritable performer trash et radical qui ne se fixe pas de limites. Cela lui a d’ailleurs coûtéénormément de déboires avec la justice de notre pays de « la liberté d’expression ».

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Il est en fait difficile d’aborder son œuvre musicale tant il a composé. Il peut même être capable d’écrire des chansons d’amour. Il continue d’ailleurs à composer et à faire des concerts (il en a même fait aux USA et au Japon apparemment).

Costes en musique c’est au final inabordable (une fois encore plus de 50 albums). Toujours est-il que la musique reste le cœur de son art et celui où il est le plus éclatant. 

Asu Zoa

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Catégorie : Spectacle

Genre : Humour

Année : 2014

Public : Tous Publics

Durée : 1H20

Nation : France

Mise en Scène:Dieudonné M’Bala M’Bala

Interprète : Dieudonné M’Bala M’Bala

Sujet :Asu Zoa : La face de L’Eléphant nous renvoie aux mythes ancestraux de l’Afrique et à sa façon de penser. Après l’effondrement du mur, Dieudonné nous invite dans son univers pour évoquer plusieurs sujets de notre monde. « Le coassement des grenouilles n’empêchent pas l’Eléphant de Boire » proverbe africain.  

 

Analyse critique :

(Attention SPOILERS !)

Continuation de notre cycle Dieudonné avec son quinzième one-man-show : Asu Zoa ce qui signifie « La Face de l’Eléphant ».

Nous sommes en janvier 2014 et Dieudonné se prépare à une tournée prometteuse de son dernier spectacle Le Mur. Seulement voilà, une vague de persécutions frappe l’artiste et le conseil d’état décide d’interdire purement et simplement le spectacle Le Mur. J’en renvoie à ma chronique concernant ce spectacle et son interdiction.

C’est une première en France ! Pour la toute première fois de l’histoire, on interdit aux gens de rire. Le Mur marque donc l’histoire de l’art.

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Face à cette décision imparable et aux pressions et persécutions qu’il subit, Dieudo organise une conférence de presse à son fief le Théâtre de la Main d’or (d’où on cherche à le déloger), et annonce la fin du spectacle Le Mur et la rédaction d’un nouveau one-man-show pour terminer sa tournée : Asu Zoa un spectacle sur l’Afrique.

L’humoriste se couche donc (en même temps il a le gouvernement contre lui) et contre attaque avec un nouveau spectacle qui, cette fois, sera étudié par des censeurs.

C’est ainsi que naît Asu Zoa. En réalité annoncé comme un spectacle sur l’Afrique, Asu Zoa n’est rien d’autre qu’une version édulcorée du spectacle Le Mur. Ainsi les passages jugés litigieux par le conseil d’état ont été supprimés et quelques modifications ont été apportées.

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D’ailleurs, il y’a là une histoire assez amusante concernant les critiques journalistiques de ce nouveau spectacle. A l’époque du Mur, la presse avait décrit un one-man-show antisémite avec des saillies contre les juifs toutes les deux minutes (ce qui n’est pas le cas, j’en renvoie à ma chronique du Mur). Mais là où ils se tirent royalement une balle dans le pied, c’est que pour attaquer ce nouveau spectacle sur le plan artistique, ils reprochent à Dieudonné un manque d’imagination et l’accusent d’avoir repris le même spectacle en enlevant « les quelques minutes de passages litigieux ». De tout un « spectacle avec des blagues sur les juifs non stop », on passe soudain à seulement « quelques minutes litigieuses ». Les médias reconnaissent donc leur mensonge à propos du Mur. On me dira, « certes ils avaient menti, cela dit cette seconde critique est pertinente et dans le fond Dieudo ne s’est pas foulé pour ce nouveau spectacle puisqu’il est quasi-semblable au précédent ». C’est vrai, Asu Zoa n’est qu’une version légèrement modifiée du Mur. Mais comment reprocher cela à un artiste qui vient de subir une censure illégale et injuste ? A l’époque, rappelons que Dieudo se préparait à une tournée dans toute la France qui s’annonçait sous les meilleurs hospices. Des milliers de gens avaient réservés dans les zéniths de leur ville pour venir le voir. Cependant, suite à l’interdiction du Mur, le public de Nantes et de Tours avaient été privés de spectacle. Or l’humoriste avait d’autres dates à jouer le weekend suivant. Il lui fallait donc une solution de secours rapidement pour pouvoir répondre présent à l’appel du public. Sans compter que son nouveau spectacle devait aussi être analysé par le conseil d’état avant d’être rendu valide. L’artiste ne pouvait donc pas se permettre de réécrire tout un nouveau spectacle, il ne disposait que d’environ trois jours. De plus, Le Murétait un spectacle de très grande qualité avec des sketchs très réussis et il aurait été dommage d’en priver totalement le public (ce que dans le fond avait tenté de faire le conseil d’état).

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Asu Zoa est donc lancé sur les rails. Sur plusieurs représentations, des huissiers de justice se trouvaient présents dans la salle afin de contrôler que l’humoriste ne tienne pas des propos jugés interdits. Ce fut d’ailleurs le cas pour la représentation qui eut lieue à Nyon début février 2014 et qui fut celle enregistrée pour le DVD.

Comment se présente alors Asu Zoa ?

Comme je l’ai dit plus haut, il s’agit en fait du spectacle Le Mur légèrement modifié. Dieudo a surtout réactualisé le contexte du spectacle notamment face aux polémiques qui l’entourent.

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Ainsi le mur qui servait de décor au spectacle précédent est ici partiellement détruit et criblé d’impact, symbolisant le sort du one-man-show interdit et la répression qui s’est abattu sur l’artiste. « Ils m’ont allumé » comme le dit bien Dieudo, qui ajoute « le vrai titre du spectacle c’était ‘’Dieudonné droit dans le mur’’ eh beh je l’ai pas raté ! ». Il présente ensuite ce nouveau spectacle qui est Asu Zoa.

On retrouve donc tous les sketchs du spectacle Le Mur : « l’Intro », « Guillaume Laquiche », « 2éme Classe Ebangué », « Cocofesse », « Jakubowicz », « L’Effet Ananas », « Le Mur », « Trafic d’organes », « la Pédophilie », « la Télévision », « La Fin du Monde » et « Romain ».

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Evidemment, des sketchs ont dûêtre modifiés pour passer la censure. L’humoriste a su aussi jouer là-dessus pour créer des effets comiques, ainsi il s’apprête à dire quelque chose puis trou blanc ! Il s’arrête et précise « il y’a des huissiers dans la salle » ou « ça j’ai pas le droit d’en parler ». C’est d’ailleurs finement amené. Il y’a également une caméra infrarouge avec laquelle joue Dieudo pour représenter la censure qui le surveille de près. « Chaud Ananas » devient « Frais Ananas » et même les personnages interprétés par Dieudo tiennent compte de la censure.

Il n’y a donc plus la phrase sulfureuse concernant Patrick Cohen, seule une petite allusion est faite au journaliste.

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Cela dit, l’humoriste privé de certains passages en profite aussi pour en améliorer certains non-censurés. Il tire donc bien profit de ce nouveau one-man-show.

Il conclut le spectacle en saluant et remerciant son public et en appelant à« ne plus avoir peur ».   

Cette version édulcorée du Mur passera donc la censure et la tournée qui avait mal commencé sera un véritable triomphe pour l’humoriste. Il jouera dans presque tous les zéniths de France à guichets fermés. Ce fut un vrai carton.

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Evidemment, la polémique qui a éreinté Dieudonné a également, en contre parti, contribuéà faire la promo de ce nouveau spectacle. Certaines personnes qui ne s’intéressaient pas du tout à Dieudonné iront voir Asu Zoa. Tantôt par sympathie pour le comique qui subissait l’acharnement du gouvernement, tantôt par curiosité pour l’humoriste si polémique devenu l’ennemi public n°1 en l’espace de quelques semaines.  

Le public sera conquis et sera plus grand que jamais. Clairement Dieudonné gagnera des milliers de nouveaux fans.

Mais pour en revenir au spectacle lui-même, Asu Zoa ne présente guère d’intérêt pour quiconque a vu Le Mur. Pour celui qui ne l’a jamais vu, Asu Zoa se révèlera être un excellent show hilarant à la mise en scène superbe, aux dialogues succulents et à l’interprétation impériale.

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Cela dit, quitte à choisir on conseillera plutôt la version non-censurée, à savoir le spectacle Le Mur (dont le DVd est interdit en France je le rappelle). C’est pourquoi à l’époque j’avais refusé d’aller voir Asu Zoa pour découvrir d’abord la version originale Le Mur via le DVD.

Mais objectivement et sans tenir compte du show précédent, Asu Zoa reste un excellent spectacle et une nouvelle réussite de l’humoriste. La France peut être fière d’avoir un génie comme Dieudonné. 

                                      

    

    

 

Note : 17/20

Note Quenellière : Quenelle de 175

Les Films à scandale, polémiques et sulfureux

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Catégorie : Cinéma

Sujet : Les films scandaleux, polémiques et sulfureux tout au long de l’histoire du septième art.

Analyse Critique :

Aujourd’hui je vous propose une chronique un peu différente de d’habitude puisqu’il s’agit d’aborder les films à scandales, polémiques et subversifs de l’histoire du cinéma.

Des films qui ont déchaîné la controverse, il y’en a eu de tous temps.

Je vous propose ici de faire une liste des films à scandale qui ont marqué (ou pas) l’histoire du cinéma. Evidemment, je ne pourrais pas tout citer et certains internautes (je sais qu’il y’a des spécialistes sur la question qui viennent régulièrement ici) me reprocheront sans doute des oublis. Mais bon, j’ai tenté d’effectuer une sélection des œuvres qui ont le plus marqué l’inconscient public, qui ont fait les plus gros scandales ou l’objet des plus grandes censures.

Voici donc la liste des films à scandale, polémiques et subversifs :

Naissance d’une Nation (1915)

 

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Réalisé en 1915 par D.W.Griffith, Naissance d’une Nation est le premier grand scandale de l’histoire du cinéma. Considérée aujourd’hui comme un chef d’œuvre, il est l’un des films les plus importants jamais faits. Durant 3 heures, Griffith innove par sa virtuosité technique et des plans magnifiques, tout en racontant l’histoire de la guerre de sécession et de ses suites. Cependant, le film fait la part belle au Ku Klux Klan montré comme une cavalerie de héros libérateurs face à des soldats nordistes noirs cruels et dégénérés (il s’agit d’ailleurs d’acteurs blancs maquillés en noir). Le film est interdit dans plusieurs salles, ce qui ne l’empêche pas d’être un énorme succès. Il serait à l’origine de la renaissance du Ku Klux Klan aux USA.

 

Scarface (1932)

 

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Dans les années 30, la mode est aux films de gangsters comme en témoigne L’Ennemi public de William Wellman, mais il y’a un autre film qui se démarque, Scarface de Howard Hawks. Le film raconte l’ascension et la chute de Tony Camonte un truand de Chicago sans scrupules et balafré. Howard Hughes le producteur, voulait un film « aussi excitant, réaliste et horrible que possible ». Scarface est un grand succès, il traite du crime organisé de Chicago, avec beaucoup d’humour noir ce qui rend le film plus féroce. Mais beaucoup  y verront  une apologie du banditisme et le film sera censuré et poussera le gouvernement américain à mettre en place le code Hays sur l’interdiction des scènes de violence au cinéma pendant prés de trente ans.

Le Juif Süss (1941)

 

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On ne peut pas dire que Le Juif Süss réalisé par Veit Harlan fut un film vraiment polémique à sa sortie. Film de propagande nazi célèbre, il fut certes décrié par certains médias comme une ignominie antisémite, ce qui ne l’empêcha pas d’obtenir un immense succès dans toute l’Europe de l’époque. Il fut d’ailleurs encensé par le très virtuose Michelangelo Antonioni. Ce n’est qu’après guerre que Le Juif Süss devint donc un film polémique quasiment retiré de la circulation.  

 

 

 

Les Sentiers de la Gloire (1958)

 

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En 1958, Stanley Kubrick est à ses débuts, cela ne l’empêche pas de lever la polémique avec Les Sentiers de la Gloire, un drame sur les exemples de l’armée française durant la première guerre mondiale. On suit donc l’histoire de trois hommes, qui appartenaient à une compagnie, qui s’est trouvé dans l’incapacité de réussir une attaque contre l’artillerie allemande. Un conseil de guerre choisit, pour faire un exemple, de condamner les trois hommes à la peine capitale. Malgré les efforts désespérés de leur colonel, ils ne seront pas sauvés. A la fois dur et émouvant, ce film fait scandale, surtout en France, où il fut interdit pendant dix huit ans.

 

Le Voyeur (1959)

 

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Le Voyeur réalisé par Michael Powell en 1959 annonce ce que seront la plupart des gros scandales cinématographiques à venir. Ce film, jugé particulièrement malsain, met en scène un psychopathe qui prend plaisir à tuer ses victimes et à les photographier. Considéré par certains comme l’origine des slashers, il introduit également le mythe du Snuff Movie au cinéma. Il s’agissait là du premier film que Michael Powell réalisait en solo. Il détruira sa réputation dans le milieu du septième art et ne sera plus jamais diffusé  pendant des années avant d’être réhabilité comme un chef d’œuvre noir.   

 

 

Bonnie et Clyde (1967)

 

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En 1967, Le réalisateur Arthur Penn réalise ce qui est considéré comme le premier film ultraviolent de l’histoire du cinéma : Bonnie et Clyde. Le film s’inspire de la vraie histoire du couple de criminels Bonnie Parker et Clyde Barrow. Ce fut le premier film à nous mettre du côté des gangsters et à nous faire entrer dans leurs méfaits. La scène finale montrant la mort des deux hors la loi sous les balles de la police est d’une violence et d’un réalisme crue pour l’époque. Accusé de faire l’apologie du banditisme, ce film étudie l’aliénation des gens par leurs quotidiens. Bien qu’il est perdu de son côté subversif, il reste un véritable chef d’œuvre qui marque une date importante dans l’histoire du cinéma ainsi que la fin du code Hays.

 

La Horde Sauvage (1969)

 

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Réalisé en 1969 par « Bloody » Sam Peckimpah, ce western d’une grande violence a été le seul du genre à avoir déclenché une telle polémique. L’extraordinaire violence qui règne dans ce film élève rapidement la polémique. A l’époque, on reproche à Peckimpah les gros plans au ralenti sur l’impact des balles et les giclées de sang, de même que les massacres hallucinants qui ponctuent le film sur ses deux heures.  Mais plus que ça, l’idée que cette violence est nécessaire pour survivre. De plus elle semble atteindre tous les protagonistes même les enfants comme le montre la scène d’ouverture.  Ce que beaucoup n’apprécieront pas c’est que Peckimpah nous montre les valeurs réellement fondatrices de l’Amérique : la violence et la brutalité.

 

Les Diables (1971)

 

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Un film qui n’aura pas vraiment le temps de faire scandale, car Les Diables de Ken Russell réalisé en 1971 sera rapidement retiré des écrans peu après sa sortie en salles. Le film relate des événements réels de l’affaire des démons de Loudun pendant l’inquisition. Russell filme alors dans une atmosphère particulièrement malsaine des procès infernaux, des scènes de torture et de meurtre témoignant d’un sadisme crue et d’une violence insupportable pour certains, complaisante pour d’autres de par son esthétisation et sa mise en scène. Violent et érotique à la fois, c’est un film qui reste interdit dans certains pays (en France le film n’existe pas en DVD).  

 

Les Chiens de Paille (1971)

 

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En 1971, Sam Peckimpah lève à nouveau la polémique avec Les Chiens de Paille. Le film sera surtout critiqué pour sa scène de viol explicite qui s’étire interminablement sur plusieurs minutes. Il dérangera également par son contenu qui démonte les mécanismes de l’agressivité et nous montre que la violence permet à l’homme de se forger une identité dans la société. Un constat terrifiant qui vaudra au film d’être retiré des écrans d’Angleterre. Vu par certains comme prônant la loi du talion, le film sera, à l’instar de La Horde Sauvage, traité de fasciste.

 

 

Orange Mécanique (1971)

 

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En 1971, Stanley Kubrick déclenche l’un des plus grands scandales de l’histoire avec Orange Mécanique. On suit le parcours d’Alex un jeune délinquant chef d’un gang ultraviolent qui au cours des soirées multiplie passages à tabac, bagarres et viols. Arrêté pour meurtre, Alex est soumis à un traitement inhumain destinéàéradiquer la violence chez le sujet. La violence du film, son climat malsain et le sadisme exacerbé font rapidement polémique. Cette satire féroce de la société déclenche l’un des plus grands scandales de l’histoire. Le film sera même accusé d’être à l’origine de vagues de violence en Angleterre. Mais dans le fond, on n’a pas pardonnéà Kubrick d’avoir montrer la violence du gouvernement comme pire que celle des délinquants

 

Le Dernier Tango à Paris (1972)

 

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Réalisé en 1972 par Bernardo Bertolucci, Le Dernier Tango à Paris, fut interdit en Italie et censuré dans d’autres pays. Ce qui ne l’empêcha pourtant pas d’être un énorme succès commercial. Ce film plonge un américain et une jeune parisienne dans les affres d’une rencontre exclusivement et explicitement sexuelle. Le film fait scandale en raison de scènes sexuelles explicites, Bertolucci étant accusé de faire de la pornographie. Pourtant, le succès est au rendez vous, pour ce film érotique jugé scandaleux et qui reste considérée de nos jours encore comme un chef d’œuvre du septième art. 

 

 

La Grande Bouffe (1973)

 

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Véritable scandale au Festival de Cannes en 1973, le film fut vilipendé et les acteurs presque lynchés par la foule. Réalisé par le sulfureux Marco Ferreri, cette oeuvre met en scène un suicide gastronomique collectif entre quatre amis. Satire grinçante et féroce critique de la société de consommation, La Grande Bouffe ne sera pas vraiment compris. Avec le temps, il s’est hissé au rang de film culte et de classique du cinéma.

 

 

 

L’Exorciste (1973)

 

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1973, William Friedkin, signe le film qui reste, considéré par beaucoup, comme le plus terrifiant de tous les temps. L’histoire d’une fillette possédée par un démon. Si L’Exorciste a fait scandale, c’est en raison de la violence de certaines scènes, du langage obscène de la jeune fille, et surtout de son sujet sensible sur la religion, qui chamboulera une Amérique catholique, et de façon plus générale le monde entier.

 

 

 

 

Massacre à la Tronçonneuse (1974)

 

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Film d’horreur à petit budget, Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hopper réalisé en 1974, déclencha une grande polémique. La censure française est loin d’être réputée pour sa rigidité et pourtant elle fera interdire le film pendant cinq ans. On suit l’histoire d’une bande de jeunes partis en virée et qui vont être les victimes d’une famille de texans psychopathes massacreurs. Le film déclencha un scandale en raison de son caractère malsain et glauque que l’on ressent à travers son ambiance. Massacre à la tronçonneuse s’inspirait beaucoup de l’histoire vraie du tueur Ed Gein et il donna un nouveau visage au cinéma d’horreur. 

 

 Portier de Nuit (1974)

 

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Liliana Cavani tape très fort avec ce film sorti en 1974 et qui met en scène la relation sadomasochiste entre une ancienne déporté et un ancien SS. Tiré d’une histoire vraie, le film déclencha les polémiques et fut même taxé de « film nazi ». Quoiqu’il en soit, Portier de Nuit lança, sans doute bien malgré lui, une nouvelle fange du cinéma d’exploitation italien, la nazisploitation qui donna jour à des films sulfureux, trashs et de mauvais goût.

  

 

 

Salò ou les 120 journées de Sodome (1975)

 

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En 1975, L’artiste réalisateur Pier Paolo Pasolini signe l’un des films les plus dérangeants de l’histoire. Adapté du livre du marquis de Sade, Les 120 journées de Sodome, transposée à l’Italie fasciste des années 40. L’histoire de quatre notables qui s’enferment dans un château avec plusieurs adolescents et adolescentes auxquels ils vont faire subir les pires sévices. Avec Salò, Pasolini réalise un film très dur, dénonçant le pouvoir et la société consumériste des années 70. Le film reste encore interdit dans de nombreux pays et est parfois considéré comme l’œuvre la plus violente de l’histoire du septième art.    

 

 

L’Empire des Sens (1976)

 

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A sa sortie en 1976, ce film provoque un grand scandale qui ne l’empêche pas de faire aussi un grand succès. Inspiré d’un fait divers authentique, on suit l’histoire de Kichizo et de Sada qui auront une relation extrême et sadomasochiste. L’Empire des Sens déclenche un grand scandale en raison de son caractère pornographique et sera censuré dans plusieurs pays. Là ou certains y voient simplement un divertissement osé et pornographique, d’autres y voient une interrogation sur les limites de l’érotisme et les relations entre raisons et passions.

 

 

Taxi Driver (1976)

 

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Film culte de Martin Scorcese sorti en 1976, il fit lui aussi l’effet d’un électrochoc aux spectateurs. On suit l’histoire de Travis un ancien vétéran marqué psychologiquement par la guerre du Vietnam et désormais chauffeur de taxi à New York. Dépressif, maladroit avec les femmes, il va peu à peu sombrer dans la folie et la violence. A l’époque on reproche à Scorcese l’hémoglobine de la scène finale mais surtout le fond de son histoire, l’homme trouve un refuge dans la violence. Le scandale sera vraiment déclenché quand un homme ayant vu le film tente d’assassiner le président actuel des Etats-Unis Ronald Reagan.

 

 

 

Cannibal Holocaust (1980)

 

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Pourquoi ce film d’exploitation à petit budget réalisé par Ruggero Deodato en 1980  a-t-il déclenché un tel scandale ? Tout simplement parce que Cannibal Holocaust pousse très loin le gore et le violent. Le film contient des scènes extrêmes et réalistes, si bien que Deodato devra prouver devant un tribunal que les acteurs n’ont pas réellement étaient tués. En revanche les meurtres atroces des animaux sont sans trucages. Cannibal Holocaust est donc un snuff assez racoleur qui peut aussi se voir comme une critique acerbe du journalisme et de l’impérialisme.

 

 

 

La Dernière Tentation du Christ (1987)

 

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Film très polémique du catholique Martin Scorsese qui revisite la version taboue de la vie du Christ. Au début, le projet plaît et est même subventionné par Jack Lang. Mais face aux protestations, le ministre de la culture change d’avis. En France, la projection du film est accompagnée de nombreux incidents. Des cinémas sont incendiés et des attentats ont même lieu dans des salles de projection. Le film reste encore interdit dans de nombreux pays.

 

 

 

Tueurs Nés (1994)

 

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En 1994, la mode est aux films violents américains comme ceux de Quentin Tarantino. Il y’en a un qui va très loin dans le genre, Tueurs nés d’Oliver Stone justement tiré d’un scénario de Tarantino. On suit les aventures d’un couple de tueurs qui massacrent pour le plaisir et qui deviennent des stars après avoir commis 52 meurtres. Très crue dans la violence graphique, le langage et dans sa réalisation, ce film expérimental fera polémique, notamment lorsque qu’un lien sera fait avec un fait divers se rapportant à un couple de meurtriers. On parlera d’interdire le film qui serait une apologie de la violence et du meurtre alors que Stone le voit comme une critique acerbe des médias dominants. Plus tard on découvrira que la polémique avait été montée de toutes pièces.

 

Funny Games (1997)

 

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A Cannes en 1997, Michael Haneke déclenche un choc avec son film Funny Games. On suit l’histoire désespérée d’une famille séquestrée et torturée par deux jeunes hommes. Dans Funny Games la violence est toujours hors champs et toujours suggéré. Paradoxalement c’est ce choix de ne rien montrer qui rend le film si terrifiant et oppressant. A Cannes, le scandale éclate, le film étant accusé de faire l’apologie de ce qu’il veut dénoncer. En réalité Haneke avoue surtout vouloir démystifier la violence du cinéma américain en la montrant sous un autre angle et méditer sur la réalité véhiculée des médias. 

 

 

Baise Moi (2000)

 

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Le cinéma français a son lot de scandales. Mais le premier grand scandale cinématographique de ce vingt et unième siècle est Baise-moi de Virginie Despentes réalisé en 2000. On suit l’histoire de Nadine et Manu, deux jeunes femmes qui vivent de sexe, d’alcools, de drogues et de violence. La polémique qui entoura le film se résume à une question : Est-ce une œuvre pornographique ? La censure jugea que non car le film ne fut pas classé dans cette catégorie, malgré son interdiction aux moins de 18 ans.

 

 

 

Irréversible (2002)

 

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Cannes en 2002, le choc est rude pour les spectateurs qui sortent de la séance d’Irréversible de Gaspar Noé, en criant au scandale, certaines femmes se sont même évanouies dans la salle ! Pourquoi Irréversible a-t-il fait scandale ? Car il contient deux scènes (seulement) de violence mais toutes les deux sont particulièrement explicites. La première est une scène de meurtre où Albert Dupontel défonce le crâne d’un homme à coup d’extincteur dans une boite de nuit gay sado maso particulièrement glauque. La seconde est une scène de viol dont est victime Monica Bellucci dans un tunnel sordide. Séquence qui s’étire sur presque 15 minutes et le violeur ira jusqu'à tabasser la pauvre femme et à la défigurer. Malgré tout, le grand scandale annoncé par la croisette et les distributeurs n’aura pas lieu.

 

La Passion du Christ (2003)

 

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Le sujet de la religion est délicat et on le voit à nouveau avec ce film de Mel Gibson devenu un classique. Le film adapte en fait une partie de L’Evangile selon Saint Matthieu, celle concernant le dernier repas du Christ et sa crucifixion. Mel Gibson, réputé pour être un chrétien traditionnaliste ne fait pas dans la dentelle et le film sera très critiqué pour la violence particulièrement crue de certaines scènes. Mais surtout, il sera jugé antisémite par certains milieux. Si bien que pendant un moment il fut même question de l’interdire dans certains pays notamment en France. Au final le film sera autorisé et deviendra l’un des plus grands succès mondiaux de l’histoire du cinéma américain.   

 

 

Martyrs (2008)

 

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Après des films comme Irréversible ou Haute Tension, le cinéma français s’est lancé dans des films glauques montrant l’horreur la plus explicite, que ce soit Frontière(s) ou A l’Intérieur. Mais il y’a un film qui sort du lot, Martyrs de Pascal Laugier réalisé en 2008. Ce film d’horreur gore a frôlé l’interdiction aux moins de 18 ans mais sera finalement classé moins de 16 ans. Particulièrement sombre, cette œuvre relance donc le débat sur la violence au cinéma. Les sectes mystérieuses sont ici abordées de façon fascinante par Laugier et le film sera un grand succès souvent cité parmi les meilleurs films d’horreur européens.

 

 

Philosophy of a Knife (2008)

 

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En 2008 le réalisateur russe Andrey Iskanov signe ce qui est peut être le film le plus violent de l’histoire. Philosophy of a Knife retrace l’histoire réelle de l’unité 731 un camp de prisonnier japonais tristement célèbre et dans lequel furent menés sur des cobayes humain des expériences abominables. Le film met en scène pendant plus de quatre heures les expériences dont ont été victimes les détenus. Des scènes véritablement insoutenables. Le film marque aussi par son atmosphère glauque, clinique et froide. De plus il contient des images d’archives réelles. Interdit dans un grand nombre de pays, ce film s’est taillé une sacrée réputation via le net.

 

 

A Serbian Film (2009)

 

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A Serbian film réalisé par Srdjan Spasojevic en 2009 joue sur l’éternel mythe du snuff movie. Il fit scandale dans un premier temps uniquement grâce à sa bande annonce lancée sur le net. L’histoire du tournage d’un snuff porn qui va se terminer en carnage. Le film ne craint pas d’aller loin et ses séquences très crues et violentes déchaîneront les polémiques et vaudront au film d’être banni de plusieurs festivals. Pourtant, le scandale de A Serbian film semble avoir un goût promotionnel également. Le film obtiendra par la suite un certain succès. 

 

 

 

L’Antisémite (2012)

 

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Tout premier film de l’humoriste et polémiste français Dieudonné, L’Antisémite réussit « l’exploit » d’être interdit avant même la fin de son tournage. Il ne lui sera délivré aucun visa d’exploitation. Il fut jugé comme une œuvre « antisémite et homophobe »« incitant à la haine » et fut même cité comme dangereux par Alain Juppé. Co-réalisé avec le sulfureux Daniel Conversano et mettant en scène des personnalités polémiques telles qu’Alain Soral et Robert Faurisson, cette comédie déjantée obtiendra cependant un certain succès sur le net.

 

 

 

Voilà donc à travers cette courte sélection, un horizon des films à scandale, polémiques et sulfureux. Une liste qui pourrait largement être étendue et complétée.   

La Bête Immonde

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Catégorie : Spectacle

Genre : Humour

Année : 2014

Public : Nazis, Fous, Terroristes, Djihadistes, Satanistes, Islamistes, Psychopathes…..

Durée : 1H40

Nation : France

Mise en Scène:Dieudonné M’Bala M’Bala

Interprète : Dieudonné M’Bala M’Bala

Sujet :« Le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde ». « La Bête Immonde » : Dieudonné, revient sur scène et fait sauter ses chaînes pour aborder des sujets de sociétés tels que la gestion de la mémoire des génocides, l’esclavage, les déviances sexuelles, les serials killers, le glissage de quenelles, les élections présidentielles, les sondages et même Claude Nougaro. 

 

Analyse critique :

(Attention SPOILERS !)

Dernière chronique de ce cycle consacré au génial Dieudonné avec son seizième one man show, j’ai nomméLa Bête Immonde, spectacle là encore, au combien, polémique et subversif. C’est également un spectacle important à mes yeux, car j’ai eu le privilège et le plaisir de le voir en salle, dans les premiers rangs d’un Zénith de Toulouse plein à craquer. C’était le 10 janvier 2015, soit la semaine des attentats de Charlie Hebdo, et on se demandait alors si le spectacle n’allait pas être annulé. Surtout quand on a vu des camions de policiers armés venir cerner le Zénith. Mais reprenons depuis le début. 

Nous nous situons donc en 2014, une année dure pour l’artiste qui subit un acharnement sans pareil de la part du gouvernement, des lobbys et des médias. Acharnement qui a commencé en début d’année avec l’interdiction de son spectacle Le Mur par décision du conseil d’état. Décision injuste et illégale (j’en renvoie à ma chronique du Mur) qui a poussé l’artiste àécrire un nouveau spectacle pour sa tournée, intituléAsu Zoa (qui est en fait une version édulcorée du Mur, là encore j’en renvoie à la chronique précédente du cycle).

 

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Mais cette nouvelle version ne ralentit pas les persécuteurs de l’humoriste qui continuent leur oppression. Contrôles fiscaux, mises en garde à vue, amendes, menaces et condamnations pour des propos se multiplient. Après cette tempête, l’humoriste restera debout notamment grâce au soutien d’un large public.

Cependant, Dieudo est clairement remonté après ce qu’il vient de subir et début avril 2014, il annonce sur une vidéo internet la préparation d’un nouveau spectacle particulièrement corsé intitulé« Incitation à la Haine », ce dont on l’a accusé. Un débat intéressant, et l’humoriste compte parler de l’exploitation de cette expression « Haine », haine fictive inventée par le gouvernement pour faire du chantage. L’humoriste veut également changer la vision programmée que nous donne par exemple le cinéma, où les haineux sont toujours les mêmes. C’est comme ça qu’il présente ce nouveau show « Incitation à la Haine ». Cette accusation d’ « incitation à la haine » est d’ailleurs assez drôle, car on accuse l’humoriste d’inciter ses fans à la haine, mais à ce jour, la seule haine qu’il semble avoir provoqué, c’est bien celle de ses adversaires.

 

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On en finira pas de citer tous les messages de haine qu’on a pu voir envers l’humoriste, on pourrait cependant évoquer Jérôme Guedj qui appela à« pourrir la vie de Dieudonné » ou encore l’acteur Pascal Elbé qui appela à« lui défoncer sa gueule ». Certains me diront qu’on pourrait citer le rabbin Dynovisz qui compara Dieudonnéà un singe et notamment à un gorille, mais je n’y vois pas de la haine, même si il en éprouve clairement envers Dieudonné qu’il appelle d’ailleurs « Diabledonné ». Même Dieudo lui-même répondra dans une vidéo qu’il ne porterait pas plainte contre Dynovicz, étant pour la liberté d’expression. Il mis cependant cette affaire en parallèle avec celle d’Anne-Sophie Leclère qui pour avoir comparé Taubira à un singe fut condamnéà neuf mois de prison ferme, alors qu’il n’y aura aucune condamnation pour les propos de Dynovisz. D’ailleurs, Dieudo organisa un comité de soutien pour Leclère, bien qu’il affirma, qu’il ne trouvait pas sa blague drôle, mais il la soutint au nom de la liberté d’expression et au nom de la paix entre blancs et noirs.

Mais pour en revenir à la haine des adversaires de l’humoriste, on citera évidemment Philippe Tesson, à qui revient la Palme. « C’est un monstre ! C’est un animal ! On l’enferme ! » Déclara t’il à la télé. Quelques jours avant cette slave il avait lancéà la radio : « il n’y a pas de pitié pour ça ! Ce type ! Sa mort par exécution par un peloton de soldats me réjouirait profondément ! C’est pour moi une bête immonde ! Donc on le supprime ! ». C’est donc le vieil acariâtre Tesson alias « Tété » qui donna à Dieudo l’idée du nouveau titre du prochain spectacle initialement nommé« Incitation à la Haine » et qui sera rebaptisé« La Bête immonde ».

 

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« La bête immonde est une allégorie souvent utilisée pour désigner le nazisme, le fascisme, le racisme et l’antisémitisme, ou d’autres idéologies liées à l’extrême droite ». Voilà la définition donnée par Wikipédia. On reconnaît bien là l’image que les médias cherchent à véhiculer concernant Dieudonné. Le titre est donc parfait.

La Bête Immonde est donc lancé et bénéficie d’un petit teaser sur le net. Dieudo annonce qu’au vu des polémiques et des provocations de l’Etat, il va encore monter d’un cran. On peut alors se dire que ce prochain spectacle risque fortement d’être à son tour interdit comme Le Mur. Mais cette fois l’humoriste prend toutes ses précautions. Il travaille son coup avec ses avocats afin de se rendre irréprochable. En réalité ces derniers conseilleront au comique la démarche suivante : Puisqu’on a interdit son dernier spectacle de manière « préventive » il lui faut à son tour prendre les devants et envoyer une copie du spectacle au conseil d’état, au ministre de l’intérieur et même au procureur de la république afin de demander si il y’avait quelque chose de gênant dans le contenu de ce spectacle. La réponse sera : non. A se demander si les gens qui ont formulé cette réponse ont jamais vu un seul spectacle de l’humoriste car comme l’avait annoncé Dieudo, La Bête Immonde est un spectacle beaucoup plus piquant et transgressif que Le Mur, le spectacle interdit. Comment interpréter cela donc ? Sans doute que le gouvernement a compris qu’il valait mieux continuer les attaques envers l’artiste en sous-sol. A savoir le condamner à payer des amendes sans trop ébruiter son cas, puisque la violente polémique au début de l’année 2014 lui avait indéniablement fait de la pub.

     

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Cependant, nous verrons que l’artiste aura quelques problèmes. Cela commencera avec l’affiche du spectacle. A la base, Dieudonné avait choisi comme affiche une illustration de l’artiste Ted publiée sur Facebook. Or, cette affiche parodiait une œuvre de l’artiste luxembourgeois Ken Barthelmey (artiste très intéressant par ailleurs).

 

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Ce dernier en voyant ce détournement aurait alors demandé 500 euros à l’humoriste pour l’utilisation d’une partie de son œuvre et également de citer son nom et son site internet sur l’affiche. L’équipe de Dieudonné accepta les termes du marché et demanda les coordonnées bancaires de l’artiste pour procéder au virement. Mais apparemment, ce dernier envoya une lettre d’avocats à l’équipe de Dieudonné en réclamant cette fois des sommes astronomiques pour l’utilisation de l’affiche. Sa proposition fut rejetée et Dieudonné décida donc de changer de visuel pour illustrer son prochain spectacle. Il lança alors un concours d’affiche sur le net et proposa au gagnant (celui donc l’affiche serait retenue donc) les 500 euros initialement demandés par Barthelmey. Cela donna lieu à des œuvres particulièrement intéressantes et originales :

 

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Finalement c’est l’artiste caricaturiste Krapo, assez connu dans la dissidence, qui remporta le concours en proposant cette affiche qui est rapidement devenue mythique :

 

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On peut y trouver un petit côtéSouth Park.

Dieudonné lance donc sa tournée et commence à Nantes le 27 décembre 2014. Un jour de revanche pour l’humoriste et le public nantais, puisque c’est ici que l’année précédente avait été interdit par décision du Conseil d’état le spectacle Le Mur. Plus de 5000 personnes viendront assister au retour de Dieudonné au Zénith de Nantes. Les médias évoquent alors ce come-back glorieux comme inquiétant. Le CRIF se dit même scandalisé que des zéniths donnent la parole à l’humoriste. La plupart répondront que Dieudonné faisant toujours salle comble, c’était une bonne affaire pour les zéniths.

La semaine suivante il doit se rendre à Pau, puis à Toulouse, mais cette semaine là, l’actualité est marquée par les attentats meurtriers contre Charlie Hebdo. On comprend rapidement que l’humoriste, qui joue toujours sur l’actualité, va sans aucun doute évoquer cette affaire dans son spectacle et de façon piquante. Il le fit le 10 janvier au Zénith de Toulouse, où je me trouvais, par plusieurs allusions et piques tout au long du spectacle.

 

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Mais cependant c’est le lendemain qu’il fit scandale en postant sur son compte twitter un paragraphe se terminant par la phrase « je me sens Charlie Coulibaly » détournant ainsi le slogan « Je Suis Charlie » tout en faisant référence à Amedy Coulibaly, le tueur présumé de l’épicerie casher. Il n’en faudra pas plus pour que l’appareil de répression se mette en branle contre l’artiste. Dieudonné sera placé en garde à vue suite à ce tweet puis après son procès, il sera condamnéà de la prison avec sursis. Assez paradoxal dans un pays qui venait d’organiser une manifestation au nom de la liberté d’expression. Les « charlies » ne viendront pas au secours de la liberté d’expression ici. L’humoriste s’expliquera d’ailleurs sur sa phrase en déclarant : « Mais dès que je m’exprime, on ne cherche pas à me comprendre, on ne veut pas m’écouter. On cherche un prétexte pour m’interdire. On me considère comme un Amedy Coulibaly alors que je ne suis pas différent de Charlie… ». L’humoriste verra également cette phrase comme un symbole de paix. C’est d’ailleurs comme cela que je l’ai perçu dés le début. Les mots « Charlie » et « Coulibaly » ensemble sont un appel à la paix pour tout le monde. Un appel à la paix indispensable, au moment où ces attentats sont récupérés pour servir la politique impérialiste et guerrière au Moyen-Orient. Dieudonné ne fut d’ailleurs pas le premier, puisqu’à la manifestation de soutien à Charlie Hebdo, un certain Thierry Noirtault avait brandit une pancarte « je suis humain, je suis Charlie. Je suis la vie, je suis Kouachi ». Pour cette pancarte appelant à l’apaisement et rappelant que nous sommes tous des humains, l’auteur fut condamnéà trois mois de sursis et 1000 euros d’amendes. Des centaines de personnes qui firent de l’humour ou de l’ironie sur les attentats de Charlie Hebdo furent condamné pour apologie du terrorisme. Certains prirent même de la prison ferme et des enfants furent également convoqués devant la police pour « apologie du terrorisme ».

 

 

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On peut en rire quand on sait qu’on venait de « défendre » publiquement « la liberté d’expression ».

Alors qu’on clame ce droit à la liberté d’expression, Dieudonné est condamné avec d’autres. Cette situation vaudra d’ailleurs à la France d’être raillée à l’étranger. Nombreux sont les pays qui soulignèrent l’hypocrisie totale de cette manifestation Charlie pour, soit disant, la liberté d’expression. Glenn Greenwald, le célèbre journaliste américain connu pour avoir publié le dissident Edward Snowden, dénonça lui aussi l’hypocrisie en twittant sur son compte « Je suis Dieudonné » appelant à tous à faire de même et en rappelant que le défilé pour Charlie Hebdo était « une arnaque » et que ce jour là, on n’avait pas manifesté pour la liberté d’expression, mais pour la liberté d’insulter la religion musulmane. Il montra bien à quel point le point de vue de certains occidentaux sur la liberté d’expression était hypocrite, il déclara : « La liberté d’expression, dans les mains de beaucoup d’Occidentaux signifie en réalité : “Il est vital que les idées que j’aime soient protégées et que le droit de s’en prendre aux groupes que je n’aime pas soit préservé. Tout le reste est une cible légitime.” ».

 

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Greenwald ne fut pas le seul aux USA à dénoncer cette hypocrisie, il y’eut entre autres l’humoriste américain Jon Stewart, peu suspect d’ailleurs d’être un sympathisant de Dieudonné, qui fera un sketch comique sur le deux poids de mesures entre Charlie Hebdo et Dieudonné. Abby Martin de Russia Today dénoncera elle aussi cette partialité et cette injustice.

 L’English PEN qui défend la liberté d’expression viendra également recadrer les choses, Robert Sharp le chargé en communication de l’organisation, dans une interview de soutien à Charlie Hebdo déclara : « Malgré tout, après les événements, nous avons perçu une forme d'hypocrisie du gouvernement français. Quand l'humoriste Dieudonné a dit ou écrit des propos choquants après les massacres, il a été arrêté et condamné pour apologie du terrorisme. On ne peut pas, d'une part, défendre Charlie Hebdo qui attaque et insulte les idées les plus sacrées et les prophètes des religions, et en même temps traduire en justice des gens qui insultent ou moquent les victimes sacralisées d'une tragédie. Cet humoriste n'avait pas àêtre traité de la sorte. »

 

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Le slogan « Je suis Dieudo » va donc également faire son apparition.

 

 Mais dans cette polémique, on se posera surtout la question suivante : si la phrase de l’humoriste « Je me sens Charlie Coulibaly » est considérée comme une apologie du terrorisme, que devrait-on dire alors de l’œuvre du dessinateur Riss publié par Charlie Hebdo le 10/10/2012 et qui titrait « Mohamed Merah reviens ! Ils sont devenus fous » ? Que dire également de la revue « Patience » rédigée par Marc Edouard Nabe dans laquelle son auteur, ridicule et sans talent, vante la décapitation et s’amuse à accoler des photos des fans de Dieudonné avec des photos de têtes décapitées par DAEC ? Ou même à détourner des photos de meurtre commis par des djihadistes en mettant les têtes de Dieudonné et d’Alain Soral sur le corps des victimes et la sienne sur le corps du bourreau ? Alors que Dieudo est condamné pour une petite phrase, Marc Edouard Nabe ne sera pas condamné pour cela, il aura même une publication dans « Les Inrockuptibles ». Mais comprenez bien, ces dessins auraient sûrement faits scandales, s’ils avaient concernés d’autres personnes mais quand il s’agit d’attaquer Dieudonné ou Alain Soral, là, la liberté d’expression est totale ! Et vous pouvez vous permettre toutes les dérives. Ainsi la célèbre phrase de Pierre Desproges « On peut rire de tout mais pas avec n’importe qui » (phrase que l’intelligentsia adore citer) s’est transformé en « On peur rire de tout mais pas sur n’importe qui ». Voilà le système dans lequel nous vivons. Le deux poids de mesures est flagrant et démontre qu’en France on ne condamne pas pour « apologie du terrorisme » mais bien pour « délit d’outrage à Charlie ». Mais surtout, cela prouve bien qu’il existe une justice spéciale Dieudonné. 

 

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L’humoriste aura donc à faire face à un nouvel acharnement. On chercha à nouveau à interdire ses spectacles. Mais l’artiste, comme je l’ai indiqué plus haut, avait pris ses précautions. Cela dit à Metz, il jouera dans des conditions déplorables sur le terrain de Handball d’un gymnase. Son avocat Sanjay Mirabeau parvint cependant à faire annuler 15 interdictions sur la France. Mais à Nice par exemple malgré une manifestation de soutien, le spectacle sera bien interdit par le maire Christian Estrosi, le républicain laïque, qui juge incompatible religion et république, tout en fêtant Hanoucca, une kippa sur la tête, en place publique.

En Suisse, la version du spectacle sera édulcorée suite à des pressions. A Bruxelles, Dieudonné sera également interdit. Il tenta de contourner l’interdiction en annonçant officiellement un rassemblement pour un défilé de mode de la marque fictive « Thor ». En réalité il n’y avait aucun défilé dans le hangar mais le spectacle de Dieudonné. La police Belge sera cependant mise au courant assez tôt pour annuler une nouvelle fois le spectacle. L’humoriste tenta une troisième chance. Un mariage fut organisé entre un couple et dont les invités étaient le public, ainsi que Dieudonné qui devait donner un spectacle devant les invités. Mais là encore la police intervint empêchant même une cérémonie de mariage pour le contrer. De plus les arrêtés n’étaient pas en bonne et due forme.  

 

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La tournée de Dieudonné se frotta donc à quelques embûches mais parvint tout de même à se faire et à remporter un énorme succès.

Qu’en est-il donc du spectacle en lui-même ? Autant ne pas tourner autour du pot, La Bête Immonde est bel et bien la bombe annoncée !

Le DVD fut d’ailleurs enregistré au Zénith de Lyon, devant 6000 spectateurs dans la ville de la quenelle !

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Tout débute par une entrée magistrale de Jacky Sigaux, le plus célèbre des régisseurs qui fait son apparition en grande pompe déguisé en centurion romain avec accompagnement musical.

Puis le spectacle démarre. Sur les deux grands écrans aux extrémités de la scène apparaissent des discours de détracteurs de Dieudonné : Manuel Valls, François Hollande, Rabbin Dynovicz, Philippe Tesson… Sous les huées de la foule, ils diffament ou crachent leur haine envers l’humoriste.

Puis la lumière mime un éclair avec le tonnerre en fond sonore et sur scène, la bête immonde apparaît enchaînée à deux blocs. Elle brise ses liens et s’avance sur le devant de la scène. Dieudonné vêtu avec la combinaison des prisonniers de Guantánamo et enchaîné fait une entrée fracassante.

 

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D’entrée de jeu la mise en scène est impressionnante, originale et drôle. Il en va de même du décor composé de blocs de centres de détention avec des panneaux « Danger »« Défense de monter sur scène ! Danger de mort »« Danger ! Ne pas écouter ! » et même un FAMAS en exposition.

Comme d’habitude, l’artiste revient d’abord sur les polémiques qui l’entourent et sur l’actualité. Notamment la politique désastreuse du gouvernement socialiste. Il explique être décrit par certains comme l’antéchrist. « Toute façon, il faut un méchant dans l’histoire. Moi je veux bien jouer ce rôle là, mais le problème c’est qui incarne le bien aujourd’hui dans le monde ? »

On enchaîne avec le sketch « FAMANANAS » surnom donné au FAMAS. Lors de la représentation à Toulouse, Dieudo précisa que ce n’était pas l’arme qui avait servi pour les attentats contre Charlie Hebdo il y’a trois jours, avant d’ajouter en touchant son arme « Ouh ! Il est encore chaud ». Il nous fait alors une présentation de cette arme française, affirmant avoir choisit un jouet craignant qu’un vrai FAMAS soit chargéà balles réelles par son régisseur Jacky. Il évoque le cas où il tirerait à balles réelles sur son public (mimant la situation). Des faux journaux aux titres hilarants circulent sur les écrans. « Puis alors si dans le lot, tu sais sans le savoir je dégomme un journaliste t’imagine ? Juif de surcroît ! Ah beh là ils sont capables de rouvrir le procès de Nuremberg juste pour moi ». Il a également cette superbe phrase « étonnant ce monde où le bouffon noir représente le mal absolu, alors que les fabricants d’armes et la haute finance, incarnent les droits de l’homme ». 

 

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Son premier vrai sketch traite donc de l’esclavage à la Martinique et notamment de la relation entre Anelka, esclave, ancêtre du footballeur, et Monsieur Hayot un esclavagiste hollandais et juif. Ici Dieudonné fait bien évidemment référence à la célèbre famille Hayot originaire d’Hollande et de confession juive. Pour ceux qui ne connaissent pas le sujet, on leur conseillera de se renseigner via le net sur le sinistre Béké Hayot (un Béké est un descendant d’esclavagiste). Cette famille a par son passé largement exploité les martiniquais. Comme l’humoriste le souligne c’est l’occasion d’aborder un sujet on ne peut plus tabou, le rôle des juifs dans l’esclavage. Pour en savoir plus sur le sujet, on conseillera les travaux de Louis Farrakhan, Israël Sahak, Abraham Léon et Hugh Trevor-Roper entre autres. Revenant à Hayot, Dieudo déclare  « non mais j’aurais préféré qu’il soit chrétien ou musulman pour ne pas avoir de problèmes avec Manuel Valls, mais il est juif » il ajoute aussi « il y’a aussi des ordures dans cette communautés comme dans toutes les communautés, on doit bien avoir le droit d’en parler ».  L’humoriste évoque ensuite l’impunité des Békés qui n’ont jamais eu à payer pour leurs crimes, (ils ont même réussi à récupérer la cause des esclaves) de même qu’il n’y a jamais eu de condamnations ou de réparations pour le génocide amérindien.

 

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Cela constitue le sujet du second sketch. Il évoque d’abord l’ampleur du génocide amérindien « A côté ce qui s’est passé en Pologne : une thalassothérapie […] le commerce des noirs à côté pareil, c‘est Pierre et vacances. ». Il évoque ensuite la façon dont est gérée la mémoire de ce génocide. Pas une seule ligne dans les livres d’histoires de Fernand Nathan et un devoir de mémoire festif géré par Walt Disney. Ici l’humoriste fait référence à Disney Village et à son spectacle sur le Far West et sur le génocide des indiens, le tout dans la joie, le rire et la bonne humeur. « C’est accessible pour les enfants, c’est plus accessible qu’un film comme Nuit et Brouillard » lance t’il avant d’ajouter « Quand tu rentre dans ‘’le mémorial de la shoah des indiens’’, déjà on te met un chapeau de cowboy sur la tête. Beh voilà, c‘est comme si on te mettait un brassard nazi ». L’humoriste se moque donc de la différence du traitement de la mémoire des souffrances des peuples. On célèbre le génocide des indiens dans la bonne humeur et le spectacle à Walt Disney. Imaginez un seul instant si on faisait pareil spectacle made in Disney sur la Shoah ! L’humoriste en profite également pour tacler l’histoire des Etats Unis.

         

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Il revient ensuite au débat entre l’esclave Anelka et le Béké Hayot, interprétant tour à tour les deux personnages avec les accents et la gestuelle correspondante. Le sketch est noir et piquant mais tellement drôle. Le plus intéressant est le moment où Dieudonné jouant l’animateur du débat dit à l’esclave que dans le futur, même des blancs vivent dans des conditions précaires. Il affirme que l’esclave n’a peut être pas d’argent mais qu’il est à zéro alors que l’homme moderne vit à crédit. Il crée donc un parallèle intéressant et pertinent avec le monde actuel. Il interprète un Hayot négligeant ses crimes et se réclamant comme la victime dans cette histoire. Ce personnage est par ailleurs génial et hilarant, un des meilleurs de l’œuvre de Dieudo.

On enchaîne avec le sketch « Gagnant(e) de l’Eurovision ». Après avoir imité avec brio les réactions orientées des médias face à l’information, il enchaîne sur le cas de Conchita Wurst gagnant ou gagnante de l’Eurovision. Il raconte notamment la réaction étonné de son fils.

 

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De là, il part sur le sketch suivant, « Fous-moi tout ce que t’as dans le cul » titre d’une émission du futur et plus précisément en 2050 qui évoque les orientations sexuelles et reçoit Marion une étudiante québécoise en couple avec un cochon et Cocorica, une jeune transsexuelle brésilienne qui s’est faite opérer pour devenir une poule. Dieudo interprète donc tous les personnages avec leurs codes et c’est hilarant. L’humoriste rit là de la décadence et de la bêtise de nos sociétés occidentales et consuméristes. Il interprète par la suite le beauf français moyen qui lui aussi dans le futur s’est laissé aller aux déviances et est devenu « canetosexuel », qui désigne les personnages se pénétrant avec des canettes. Un portrait acerbe mais terriblement drôle de la société moderne, de sa perte totale de repères, de son manque de structure sociale et de ses fantasmes sexuels consuméristes.

 

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Il affirme que suite à ce sketch, certains journalistes l’ont accusé d’être homophobe et anti mariage pour tous, ce qu’il trouve injuste puisqu’il fut le témoin d’un des premiers mariages gay. Il évoque alors sa performance artistique à la prison de Poissy concernant le mariage homo entre les deux tueurs Germain Gaiffe Cohen et Alfredo Stranieri dont il fut le témoin avec le terroriste Ilich Ramirez Sanchez plus connu sous le nom de Carlos. Cette affaire peu ébruitée par les médias dominants avait même provoqué des reproches de la part de certains fans de l’humoriste qui trouvaient qu’on ne pouvait pas rire avec deux tueurs, notamment par rapport aux familles des victimes. De son côté, l’artiste a toujours décrit cela comme une démarche de paix et une volonté de réinsertion par le rire. Car en effet, il a crée à la prison de Poissy « L’Atelier de chanson potaches » dont le but est la « réinsertion » des criminels « par le rire ». Mais cette union entre deux tueurs et également une satire vivante de la part de l’artiste qui affirme ne plus avoir aucun respect désormais pour le livret de famille après avoir vu les noms côte à côte des deux tueurs sur la première pages et le nims des autres détenus en tant qu’adoptés. Il présente ensuite en détail ses trois comparses pour ce mariage. Décrivant les crimes de chacun. Autant dire qu’on tient là l’un des sketchs les plus trashs de l’artiste qui va très loin dans l’humour noir et gratiné. Pourtant le pari est réussi car c’est hilarant. Il évoque ensuite ce que cette expérience lui a permis d’acquérir. Mais surtout, il dresse un lien entre ces tueurs et notre société malade. Il rappelle que le FAMAS est autorisé par la justice française alors que certains de ces DVD set spectacles sont interdits. « Là y’a pas d’atteinte à la dignité humaine » dit-il en désignant le FAMAS (l’atteinte à la dignité humaine est la base sur laquelle on a interdit le spectacle Le Mur).

 

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Il enchaîne avec le « Sporting Club Quenelles » qui apprend le glissage de quenelle. Il tacle ici toutes les stars qui se sont débinés après que des photos où ils effectuaient des quenelles avec l’humoriste ont été rendues publiques. Passent à la trappe Tony Parker, Teddy Riner et bien évidemment Mamadou Sakho auquel il a dédié une chanson humoristique devenue culte et qu’il entonne alors sur scène.

Il part ensuite sur la montée du Front National inquiétant les dirigeants, et tourne également en dérision le droit de vote. Il en vient à parler de l’IFOP, l’institut de sondage dont il fait une superbe parodie. Il démonte ici toutes les ficelles de la mascarade politique actuelle.

Puis il accorde un hommage à son défunt ami Claude Nougaro qu’il imite à la perfection.

 

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Après quoi il imite son père camerounais qui évoque le monde actuel avec un mélange d’innocence et de clairvoyance drôle et touchant.

Le tout se termine avec la chanson de l’humoriste « La Quenelle sauce mafé ».

Dans cette version lyonnaise, il invite également son régisseur Jacky Sigaux à le rejoindre sur scène pour fêter leurs 20 ans de complicité.

On en retire un spectacle hilarant, transgressif et terriblement bien foutu. Mise en scène chiadée et pleine d’effets, dialogues juste savoureux piquants et croustillants à souhait, un régal pour les oreilles. Et bien évidemment, interprétation pharaonique et impériale de l’artiste toujours au sommet.

 

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La Bête Immonde marque un pic et c’est un nouveau chef d’œuvre de Dieudonné. Une véritable bombe qui remportera un vif succès. Pas moins de 15 procédures d’annulation seront prises pour interdire le spectacle. La plupart se solderont par des échecs.

Alors qu’on subventionnait fortement Charlie Hebdo, un journal qui, avant les attentats, était en faillite, (et qui est d’ailleurs visiblement parti pour y retomber), on cherchait au même moment à interdire un artiste qui lui, vit sans subvention, et qui est le plus gros vendeur de billets de France.

D’où vient ce succès ? Dieudonné le dit dans ce spectacle, pour faire rire « il faut dire la vérité. Les gens ne sont tellement pas habitués qu’ils rient ».

 

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La Bête Immonde est rapidement devenu l’un des spectacles les plus cultes de Dieudo.

Beaucoup plus piquant que Le Mur, le spectacle interdit, La Bête Immonde est tout simplement l’une des performances les plus transgressives de l’artiste, mais aussi l’une des plus drôles et réussies.

A peine le DVD sortit, que le procureur de la république lança une procédure pour le faire interdire. L’interdiction est un « label de qualité » que s’impose désormais Dieudonné.

La Bête Immonde est tout simplement une tuerie absolue qui envoie du lourd et où l’on rit sans temps morts.      

Un must !  

            

 

 

Note : 18,5/20

Note Quenellière : Quenelle épaulée !


Les Documentaires à scandale, polémiques et subversifs

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Catégorie : Documentaire

Sujet : Les documentaires les plus scandaleux, polémiques, subversifs et controversés de l’histoire.

Analyse Critique :

Sur E-Pôle-Art, nous avons récemment abordé les films à scandales, polémiques et subversifs de l’histoire du cinéma. Si le cinéma peut se révéler transgressif et politiquement incorrect, il aura toujours la distanciation marqué par la fiction.

Le documentaire reste sans conteste et de loin, le format le plus subversif, car il permet d’aller directement au sujet concerné. De plus, le cinéma garde toujours plus ou moins en tête l’idée de divertir, là ou le documentaire n’a pour seul but que de poser sa théorie ou de critiquer férocement.

Des documentaires polémiques, il y’en a eu ; sur des sujets tabous, particulièrement sensibles et parfois mêmes interdits. Je vous propose une liste de documentaires subversifs qui ont levé les polémiques où se sont vus carrément censurés et même interdits.       

Le Triomphe de la Volonté (1935)

 

1

Le Triomphe de la Volonté reste probablement le film le plus célèbre de la propagande nazie. Il retrace le congrès du parti National-socialiste allemand réuni dans le stade de Nuremberg en 1934. La célèbre réalisatrice Leni Riefenstahl réalise là un film très spectaculaire qui est le fruit de 30 caméras fixées sur des rails et des aéroplanes et 61 heures de pellicule. Evidemment toute la puissance du Troisième Reich est ici mise en avant. A sa sortie, le film remportera beaucoup de grands prix mais sera interdit dans plusieurs pays pour son apologie du national-socialisme allemand.

 

 

1974, une partie de campagne (1974)

 

2

Un documentaire qui a fini par devenir culte et légendaire en France. Il s’agit d’un film réalisé par Raymond Depardon sur la campagne de Valéry Giscard d’Estaing pour l’élection présidentielle de 1974 et qui fut commandé par le futur président. Rien de subversif alors, jusqu’au moment où la sortie du documentaire est annulée par Giscard d’Estaing lui-même, visiblement peu satisfait de certaines images compromettantes. Depardon tente de sortir le film en 1979 et le président engage une action judiciaire pour empêcher cette sortie. 1974, une partie de campagne n’apparaîtra sur les écrans qu’en 2002 près de 30 plus tard ayant au final perdu son aura subversive.    

 

Charles Manson Superstar (1989)

 

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Avec un titre pareil, le côté polémique est assuré ! Le sujet est évidemment houleux puisqu’il traite du tueur qui a traumatisé l’Amérique. Mais surtout, Nikolas Schreck, le réalisateur, ne veut pas se contenter d’une biographie. Tout le film est menée par une interview de Charles Manson lui-même à la prison de San Quentin. Le personnage s’exprime et parvient même àêtre charismatique. Un docu choc et polémique donc qui est devenu extrêmement culte aux USA et semble même avoir ravivé un certain intérêt pour le personnage de Manson.  

 

 

 

Roger et Moi (1989)

 

4Premier documentaire du futur célèbre Michael Moore qui relate ici les drames de sa ville natale Flint. Il est question de la fermeture des usines de la General Motors qui générera une perte de 30 000 emplois dans la ville. Dénonçant la délocalisation au Mexique et le manque de mesures prises par le gouvernement, Moore tape fort avec ce documentaire engagé qui montre la chute d’une ville américaine. Moore a mis tout ce qu’il possédait dans ce film polémique et controversé remettant en cause l’idéologie libérale des USA. A l’époque il devient le plus gros succès jamais connu pour un documentaire.      

 

 

The Truth Behind the Gates of Auschwitz (1992)

 

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The Truth Behind the Gates of Auschwitz, aujourd’hui considéré comme documentaire, n’était à la base que le premier épisode d’une série consacrée aux anciens camps nazis de l’Europe de l’Est. David Cole réalisateur américain de confession juive dût cependant cesser son périple à ce premier opus face aux pressions énormes qu’il subissait. Pourquoi ? Tout simplement parce que The Truth Behind the Gates of Auschwitz opère dans la zone interdite du révisionnisme. Le documentaire met en avant les théories remettant en cause l’existence des camps d’extermination nazis et plus précisément des chambres à gaz homicides. Cole se rend alors à Auschwitz interrogeant les guides, le directeur et les historiens, souvent désarçonnés par ses questions. Faisant entre autres office des manipulations présentées aux touristes qui visitent les lieux, The Truth Behind the Gates of Auschwitz déclenche un véritable tôlé. La judéité de Cole ne le sauvera pas. Suite à ce film, il sera persécuté. Lui et sa famille seront victimes d’agressions violentes et physiques de la LDJ américaine.  The Truth Behind the Gates of Auschwitz est aujourd’hui un documentaire interdit.      

 La Vengeance des juifs après la seconde guerre Mondiale (1995)

 

6On parle énormément des crimes nazis de la seconde guerre mondiale mais très peu de ceux commis par certains juifs suite à cette période. C’est ce que se propose de faire ce documentaire choc qui revient sur des commandos vengeurs de juifs qui assassinèrent certains anciens membres de l’armée allemande et qui faillirent réussir à empoisonner toute une ville entière en Allemagne. On y trouve pas mal d’images d’archives et les témoignages des anciens assassins ou complices. Peu diffusé ce documentaire reste assez confidentiel.

Le Bombardement de Dresde (1997)

 

7

Tout comme le documentaire cité précédemment, celui-là va à contre courant de l’histoire enseignée en mettant en avant non pas les crimes de guerres commis par l’Allemagne Nazie, mais bien ceux commis par les alliés. A ce titre le bombardement de Dresde reste l’un des plus célèbres. Interviews d’historiens et images d’archives se succèdent pour montrer l’horreur de Dresde. Un docu choc qui nous rappelle qu’à la guerre le vainqueur n’a pas de leçons de morale à donner aux vaincus.

     

Serial Killer : Les vrais Hannibal Lecters (2001)

 

8

Documentaire choc également sur les tueurs en série qui ont marqué l’histoire. Ce film se penche plus généralement sur les cas d’Albert Fish, Jeffrey Dahmer, Ted Bundy, Andreï Chikatilo et John Wayne Gacy. Entretenant une ambiance malsaine, ce documentaire propose également des images chocs et les interviews de profilers et psychanalystes. Il fait ainsi part du parcours de ces sérials killers de leur profil et surtout de la fascination qu’ils déclenchent. Une œuvre sordide et percutante.

 

 

 

Fahrenheit 9/11 (2004)

 

9

Le documentaire le plus culte de Michael Moore qui fut couronné d’une Palme d’Or à Cannes. Malgré tout, le film est très transgressif et dénonce notamment la façon dont l’administration Bush a géré et exploité les attentats du 11 septembre. Il dresse également une critique acerbe de la guerre en Irak et des exactions commises sur la population. Véritable brûlot contre le gouvernement de Bush, Fahrenheit 9/11 génère des taux record de recettes. Cela dit, avec les années qui passent, on réalise à quel point ce film est en deçà de sa réputation et qu’il n’a sans doute pas exploité son sujet en profondeur d’où son accueil critique particulièrement chaleureux malgré des polémiques.

 

 

11 septembre vérité et complots (2006)

 

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Un des nombreux documentaires du net sur les attentats du 11 septembre. Episode de Loose Change réalisé par Dylan Avery, ce documentaire conteste la thèse officielle de cet évènement et évoque également l’idée d’un complot à l’origine de ce drame. Il pose aussi des questions sur les incohérences relevées concernant la version officielle des évènements. Assez amateur parfois dans sa réalisation, il n’en reste pas moins un brûlot qui a fait un véritable buzz sur le net. 

 

 

America from freedom to fascism (2006)

 

11

Ce film retrace une histoire peu flatteuse des Etats Unis du début du XXème siècle à celui du XXIème. America from Freedom to Fascism (« De la liberté au fascisme »), montre comment le pouvoir bancaire a su prendre les reines de la politique du pays, pour aller vers une doctrine ultra-libérale et dictatoriale où le consumérisme règne en maître. Il tire un constat sur toutes les crises financières et sociales de l’histoire des Etats Unis, et pointe du doigt les tenants de la réserve fédérale et le pouvoir bancaire. Une terrible critique de l’économie américaine et de sa politique libérale.  

 

 

Occupation 101 : Voice of the silenced majority (2006)

 

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Documentaire particulièrement controversé qui eut d’ailleurs plusieurs ennuis aux USA, Occupation 101 dénonce l’occupation israélienne de la Palestine et la politique criminelle de cet état crée en 1948. Il revient sur l’histoire de l’arrivée du sionisme en Palestine et les premiers crimes commis par ce mouvement politique, l’occupation illégale des territoires et la colonisation violant le droit international. Le film revient également sur les horreurs commises chaque jour par Tsahal sur la population civile palestinienne et alterne entre images chocs et témoignages poignants. Un vrai brûlot contre la politique impérialiste d’Israël.  

 

 

 

Sicko (2007)

 

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AvecSicko, Michael Moore revient en force en s’en prenant cette fois au système de santé américain. Il démontre à quel point il s’agit là d’une véritable industrie bâtie sur la vie des gens. Il dénonce ainsi la privatisation et par la même la libéralisation du système de santé aux Etats Unis s’en prenant notamment au gouvernement en place. Ne pouvant attaquer Moore sur les faits, on l’accuse d’avoir bravé l’embargo de Cuba en emmenant des secouristes sur les lieux. Il fera ainsi l’objet d’une enquête par le FBI. 

 

 

 

ZERO, Enquête sur le 11 septembre (2007)

 

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Réalisé par le député européen Giulietto Chiesa, c’est probablement l’un des documentaires les plus réussis sur le 11 septembre. Faisant intervenir des spécialistes (scientifiques, pilotes, écrivains, anciens officiers de l’armée ou membres de la CIA et du FBI), ZERO, enquête sur le 11 septembre s’appuie sur des arguments techniques, scientifiques pour mettre en avant les incohérences majeures de la thèse officielle des attentats du 11 septembre. Montrant les manipulations utilisées par le gouvernement américain, le documentaire ne craint pas d’aller très loin. Il obtiendra beaucoup de succès en Italie, son pays d’origine. Mais il sera censuré dans beaucoup d'autres et particulièrement controversé.  

 

Les américains ont planifié eux-mêmes les attentas du 11/09 (2009)

 

15Quand on sous entend que la thèse officielle du 11 septembre ne tient pas, on en arrive à la logique que c’est le gouvernement américain lui-même qui a planifié ces attentats. Pour se faire, ce documentaire s’appuie sur plusieurs faits. Notamment concernant les services secrets américains qui n’auraient pas pu ne pas être au courant pour cette attaque, tout prouve au contraire qu’ils savaient. Mais plusieurs documents et faits attestent également d’une vraie planification de ces attentats meurtriers. Ce documentaire que certains diront adeptes des théories du complot fut diffusé sur la chaîne Arte, malgré son sujet polémique.

 

Defamation (2009)

 

16Véritable bombe subversive à sa sortie, ce documentaire réalisé par l’israélien Yoav Shamir a déclenché une vive polémique dépassant les limites de l’Etat hébreu. En tant qu’israélien, Shamir démontre à quel point l’antisémitisme est devenu un épouvantail. Démontant avec brio le mythe d’un « nouvel antisémitisme » en pleine expansion, il prouve au contraire qu’il s’agit là d’une manipulation orchestrée par les lobbies israéliens qui diffusent la phobie d’un antisémitisme fictif pour endoctriner ses citoyens. Il met également en avant la politique identitaire juive qui se base sur l’Holocauste créant ainsi chez les israéliens une obsession victimaire et une paranoïa. Véritable brûlot censuré dans de nombreux pays, il fut cependant encensé par plusieurs intellectuels.    

 

Torture made in USA (2010)

 

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Ce documentaire particulièrement choc retrace les exactions commises en Irak dans la tristement célèbre prison d’Abou Ghraib. Il démontre à quel point les tortures infligés aux prisonniers n’étaient pas le fait de « brebis galeuses » comme tentèrent de le faire croire l‘armée américaine, mais bien une stratégie orchestrée par le gouvernement des Etats Unis pour terroriser la population et assouvir sa domination impérialiste sur le Moyen-Orient par la violence. Interview et images chocs se succèdent dans ce documentaire qui fait froid dans le dos.  

 

 

 

Homme sur la Lune : Vrai ou faux ? (2011)

 

18Au moins 20% des américains n’y croiraient plus. L’homme a-t-il marché sur la Lune ? C’est la question que se pose ce documentaire. La plupart des intervenants estiment que les voyages sur la Lune sont une supercherie destinée à des fins politiques. Ils s’appuient pour cela sur des arguments scientifiques et des photos de ces « voyages lunaires ». Thèse très tabou que ce documentaire illustre à merveille.     

 

 

Un Homme : Robert Faurisson (2011)

 

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Documentaire qui n’hésite pas à braver la loi Gayssot interdisant de réviser les conclusions du Tribunal de Nuremberg. Paul Eric Blanrue filme celui qui est considéré comme « le pape du révisionnisme » le professeur Robert Faurisson. Ce dernier raconte avant tout son parcours, notamment son enfance sous la guerre, son entrée en tant que professeur à l’université Lyon 2, sa rencontre avec Paul Rassinier et ses premiers pas dans le révisionnisme. La façon avec laquelle il a obtenu en 1979 les plans d’Auschwitz que l’on prétendait perdus (et qu’il analyse devant caméra), les persécutions dont il a été victime depuis la mise en avant de ses thèses contestant l’existence des chambres à gaz homicides, la perte de son emploi, les poursuites judiciaires et aussi les agressions sont il fut victime et dont une faillit lui coûter la vie. L’homme derrière la légende, le documentaire fut interdit en vertu de la loi Gayssot, mais les associations n’osèrent pas dans un premier temps l’attaquer en justice, de peur de faire de la pub au film. Cependant face au succès du documentaire sur le net, ils décidèrent de faire un procès à Robert Faurisson et à Paul-Eric Blanrue en 2015        

La Stratégie du choc (2012)

 

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Tiré du célèbre livre éponyme de Naomi Klein, La Stratégie du Choc rend compte d’un « capitalisme du désastre » qui profite de n’importe quel choc mondial : guerre, coup d’état, catastrophe naturelle, attaque terroriste, pour l’exploiter et imposer dans une période de trouble et de chaos les idées ultralibérales qui ne passeraient pas en temps normal. Pointant du doigt les tenants de cette mouvance, le film se veut très documenté en s’appuyant sur des images d’archives et une conférence de Naomi Klein.  

 

 

 

American Radical : les procès de Norman Finkelstein (2012)

 

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Biographie du très controversé professeur Finkelstein, intellectuel juif fils de déportés qui, depuis sa jeunesse, milite contre la politique israélienne et le sionisme. Ce documentaire retrace donc sa vie nous permettant de voir d’où viennent ses convictions. Il permet également à Norman Finkelstein d’exposer ses thèses sur la politique criminelle et terroriste de l’Etat d’Israël et sur l’exploitation de l’Holocauste comme idéologie politique et industrie commerciale. Ce documentaire revient également sur les persécutions subi par l’universitaire pour ses propos provocateurs et dérangeants.

 

 

Sexy Baby : A documentary about sexiness and the cyber age (2012)

 

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Réalisé par la journaliste Jill Bauer et la photographe Ronna Gradus, ce documentaire rend compte de l’évolution de la sexualité dans la sociétéà l’ère d’internet. Suivant les parcours d’une ancienne prostituée, d’une institutrice et d’une fillette de 12 ans, ce film nous montre comment l’industrie pornographique exploite les jeunes filles et comment le net sert de plateforme à tout ce trafic. 

 

 

Les réseaux de l’horreur (2012)

 

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Un documentaire particulièrement dérangeant sur le sujet douloureux de la pédocriminalité. Le film rend d’abord compte des disparitions de jeunes filles en France par an (environ 20 000). La plupart sont enlevés par des réseaux pédocriminels qui les exploitent et les prostituent ensuite. Derrière ces réseaux pédophiles se trouvent des gens issus des milieux politiques, des milieux du show biz et de la franc-maçonnerie. Des réseaux d’où découlent la prostitution, le viol et le meurtre de jeunes enfants. Plus que des réseaux, le documentaire défend la thèse d’un réseau international de l’horreur.  

 

 

Outreau, L’autre Vérité (2013)

 

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Affaire ultra-médiatisée, unanimement considérée comme l’un des plus grands scandales judiciaires de la dernière décennie, mais pas forcément pour les mêmes raisons. On a beaucoup dit et écrit sur l’affaire Outreau, que c’était un fiasco qui avait envoyé des innocents trois ans en prison. Et si en réalité la véritable injustice n’était pas là ? Si la justice n’avait été rendu aux vrais victimes ? Ce documentaire signé Serge Garde revient sur ce scandale judiciaire et montre une autre vision de l’affaire qui a tant défrayé la chronique. Critiquant l’injustice, les aberrations qui entourent l’affaire, Serge garde montre non seulement une autre facette de cette affaire mais également à quel point elle fut la première à consolider le lien entre les médias et la justice. A sa sortie, le film fait evidemment polémique, faisant resurgir les démons du passé. Affaire judiciaire mais également affaire politique. Le documentaire démontre que l’affaire Outreau a laissé des victimes sur le carreau mais a également été instrumentalisé pour bousculer le pouvoir judiciaire et pour ballonner la parole des enfants dans la société.    

 

 

L’Oligarchie et le Sionisme: La supercherie Tribale (2013)

 

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Premier opus de ce documentaire qui revient sur les origines du sionisme et démontre à quel point son emprise dépasse l’état d’Israël et compose même l’idéologie dominante du Nouvel Ordre Mondial et de l’oligarchie internationale et impérialiste qui ravage le monde. Le documentaire va loin en montrant à quel point les sionistes ont détourné plusieurs notions du judaïsme pour se l’approprier et reprendre à leurs comptes cette notion de peuple élu, qui permet de justifier leur politique envers le reste du monde. Le tout à travers des images d’archives et les commentaires  et points de vues différents de penseurs tels que Thierry Meyssan, Gilad Atzmon, Jacob Cohen, Shlomo Sand, Alain Soral, Rabbi Cohen, Rabbi Weiss, Rachid Benaïssa et Samba Diagne entre autres.

 

L’Oligarchie et le sionisme : La Déroute de la Mondialisation (2013)

 

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Second opus toujours réalisé par la regrettée Béatrice Pignède. Continuité du premier épisode, le documentaire démontre cette fois-ci comment le sionisme et la Banque internationale sont liés. Quel est le projet mondialiste ? Plusieurs objectifs en réalité, comme détruire le Moyen Orient qui s’oppose au Nouvel Ordre Mondial et créer un monde consumériste servant les élites. Le sujet de la pédophilie dans les milieux politiques est également abordé. On retrouve là encore des tas d’intellectuels pour évoquer ce sujet.      

 

 

 

 

Main basse sur la Mémoire, Les pièges de la loi Gayssot (2013)

 

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Autre documentaire de Béatrice Pignède, qui met cette fois en avant la très controversée Loi Gayssot qui interdit de remettre en cause la version officielle de la seconde guerre mondiale et de la Shoah sous peine de prison. Loi reconnu anticonstitutionnelle notamment par Badinter lui-même, elle fait ici l’objet d’un débat à travers les interviews d’intellectuels comme Norman Finkelstein, Robert Faurisson, Jacob Cohen, Jean Bricmont entre autres. Revenant également sur la peine de prison du révisionniste français Vincent Reynouard et de la pétition à laquelle elle a donné lieue pour tenter d’abroger la loi Gayssot. Ce documentaire démontre en quoi cette loi est incompatible avec les principes de la république et de la démocratie.  

 

Auschwitz la surprenante vérité occultée (2012)

 

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Documentaire sur la thèse interdite du révisionnisme. Réalisé en Amérique, ce film tend à démontrer que les chambres à gaz homicides sont un mythe de propagande. Pour étayer sa thèse controversée, le film s’appuie sur des données techniques, scientifiques, des documents d’archives et des témoignages d’anciens déportés. Inutile de dire que ce documentaire a provoqué un tôlé aux USA ou il fit l’objet de pressions énormes. En France et en Europe, il a été interdit directement au nom des lois mémorielles. Cela dit, il existe sur le net une version traduite en français par le célèbre révisionniste condamné Vincent Reynouard. Un documentaire interdit !  

 

 

Sur les Pavés (2013)

 

28Ce documentaire se veut être une réponse au reportage Antifas : Chasseurs de Skins. Ici nous suivons donc les traces du sulfureux Serge Ayoub, ancien skin membre fondateur du mouvement nationaliste « Troisième Voie » et des JNR. Celui-ci raconte son parcours et comment tout son mouvement s’est fondé et développé. Il y raconte également son expérience de la rue en tant que skin. Alors que le documentaire Antifas : Chasseurs de skins sera édité et distribuéà la FNAC, Sur les Pavés sera tout bonnement interdit et ne recevra aucun visa d’exploitation.

 

 

 

The light bulb conspirancy-The planned obsolescence (2013)

 

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L’obsolescence programmée est mise en avant dans ce documentaire nous montrant les dessous de diverses industries comme par exemple celle du numérique, du ménager ou de la téléphonie mobile. Des industries qui commercialisent des produits dont l’obsolescence est programmée à court terme. Voyage au cœur d’un système de société de consommation poussant sans cesse à acheter.

 

 

 

 

Adolf Hitler The Greatest Story Never Told (2013)

 

30

Que penseriez-vous si l’on vous disait qu’Hitler n’est pas responsable de la seconde guerre mondiale ? Que les camps d’exterminations n’ont jamais existé ? Que le Führer n’avait pas l’intention d’envahir la Pologne mais de défendre les minorités germanophones qui y étaient massacrées ? Qu’il fut contraint pas l’URSS, qui menaçait d’attaquer l’Europe, de briser le pacte germano-soviétique ? Qu’il a réalisé un miracle économique sans pareil en redressant l’Allemagne d’après Guerre ? Que pendant la seconde guerre, les plus grands crimes ont été commis par les alliés et qu’Hitler a tout fait pour sauver l’Europe ? Ce sont les théories que soutient ce documentaire d’une durée de plus de six heures. Le film étaye sa thèse controversée en s’appuyant sur des discours, des images d’archives, des plans et des documents d’époques, des traités conclus, des témoignages et des interviews de spécialistes et historiens. Inutile de dire que ce documentaire fut particulièrement controversé et fit l’objet de censure aux USA et a été purement interdit en Europe. Pourtant, des sites d’historiens américains sans prendre le parti du film, en ont conseillé le visionnage pour avoir une autre vision de la vie d’Adolf Hitler, de l’Allemagne nazie et de la seconde guerre mondiale. Le documentaire tire également un constat sur l’Europe d’après guerre et actuelle et imagine une Europe après la victoire de l’Allemagne Nazie. Probablement le ou l’un des documentaires les plus polémiques jamais faits.  

Une autre histoire de l’Amérique (2014)

 

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Une Autre Histoire de l’Amérique est une série documentaire en 10 épisodes qui a été proposée par Oliver Stone en 2014. Elle commence sur la seconde guerre mondiale et va jusqu’à la politique de Bush et d’Obama. Les mythes des USA en prennent donc pour leur grade. Stone révise l’histoire des Etats-Unis et démontre à quel point sa politique impérialiste a été criminelle au fil des décennies. Le tout s’appuie sur des images d’archives, des documents et des interviews.      

       

 

 

Voilà donc pour les documentaires à scandales, polémiques et subversifs. Je pércise qu'il s'agit ici de les présenter sans aucun parti pris ou opinion. Certes la liste n’est pas non plus exhaustive et peut être complété. Mais c'est déjà un bon aperçu !   

L'Antisémitisme au Cinéma

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Catégorie : Cinéma

Sujet : L’antisémitisme au septième art à travers divers films, réalisateurs et acteurs.

Analyse Critique :

Le septième art a aussi ses parts d’ombres. La base du cinéma outre de divertir est également de faire passer des idées ou d’illustrer un propos, parfois de façon directe, parfois de façon subtile. Le cinéma a véhiculé beaucoup de choses au fil des années. De la propagande, de l’amour, de la tristesse. Mais parfois aussi du racisme et de l’antisémitisme.

L’antisémitisme au cinéma est évidemment un débat houleux et tabou. Il fut pourtant présent à travers les grands écrans mais également via les propos et les prises de positions de certains réalisateurs, acteurs…

Evidemment quand on parle d’antisémitisme au cinéma on pense directement aux films de propagande du régime nazi ou à Mel Gibson. Le but de cet article ne sera donc pas de s’attarder sur ces cas bien connus, mais plutôt sur les cas peu connus ou insoupçonnables. L’antisémitisme est une notion évidemment vague et certains propos ou certaines images ne pouvant pas forcément être considérés comme antisémites se heurtèrent cependant à des problèmes et laissèrent parfois planer le doute sur certaines vedettes du cinéma. Certains furent également sans doute accusés à tort et l’article référencera des propos de degrés très divers. C’est pourquoi je vous propose ici une brève liste de certains propos ou films pour voir comment « l’antisémitisme » au fil des années a pu se manifester au cinéma.      

George Méliès

 

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George Méliès ? L’inventeur du cinéma ? Pas possible me direz-vous, George Méliès avait livré un chef d’œuvre sur l’affaire Dreyfuss, un film qui se revendiquait clairement Dreyfusard ! Et pourtant ! Six ans après avoir réaliséL’Affaire Dreyfuss, Méliès signe un court-métrage, très peu diffusé de nos jours et qui reste l’un de ses moins connus : Le Juif Errant. Peu de doute sur le caractère anti-juif de cette production qui met en scène un juif errant châtié par Dieu pour avoir envoyé le Christ sur la croix. Aujourd’hui ce court métrage se trouve facilement sur Youtube.   

 

 

 

Sacha Guitry

 

2Réalisateur mais également comédien et metteur en scène de pièces de théâtre. Il contribua à la libération de nombreux juifs pendant la guerre. Cependant il fut emprisonné car on l’accusa paradoxalement d’avoir collaboré. Il avait notamment écrit un livre sulfureux intituléDe Jeanne D’Arc à Philippe Pétain. Concernant les accusations qui pesaient sur lui il écrivit en 1947 dans Quatre ans d’Occupation :

« Antisémite. Mon cas doit être unique. J’ai pendant quatre années passé pour être juif-et je passe à présent pour être antisémite ! J’ai dû fournir aux Allemands les preuves absolues de mon aryanité-Et voilà qu’aujourd’hui je dois me disculper d’une accusation qui n’est pas moins absurde. Me dire antisémite-alors qu’en 1939 j’avais pour avocat Pierre Masse, Pour médecin Wallich et pour producteur Sandberg ! Me dire antisémite alors qu’en somme je confiais ma santé, mes intérêts et mon honneur à trois juifs !

[…]

Or, si depuis un an, nous voyons les israélites soucieux de découvrir tous ceux qui secondaient les allemands dans leur criminelle entreprise-Il ne m’apparaît pas qu’ils aient la curiosité de retrouver ceux qui n’ont pas craint de les défendre-au péril de leur liberté. »  

Jean Renoir

 

3Là encore, beaucoup ne le croiront pas, le réalisateur de La Bête humaine et de La Grande Illusion qui mettait en scène un héros juif ? Qui était lié au Front populaire ? Et pourtant, dés 1940, Renoir s’exilait pour l’Amérique. Son interview donnée à un journaliste portugais la même année nous éclaire sur sa personnalité :

Le Journaliste :« Alors, Monsieur Renoir, Vous quittez l’Europe ? Vous quittez la France ? »

Jean Renoir :« Hélas ! oui… Et ce n’est pas sans regrets. Mais je suis un homme d’humeur et souvent irréfléchi, et j’ai commis quelques imprudences. Je me suis stupidement compromis avec le parti communiste et les gens de la gauche. Mais le temps travaille pour moi. Je reviendrai en France. Hitler est un homme à ma main, je suis sûr que nous nous entendrons très bien tous les deux, car nous sommes confrères. J’ai été victime des juifs qui nous empêchaient de travailler et qui nous exploitaient. Quand je reviendrai, je serais dans une France désenjuivée, où l’homme aura retrouvé sa noblesse et sa raison de vivre. » 

Le Juif Süss

 

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On pourrait parler longtemps du Juif Süss, soit le film antijuif le plus célèbre de l’histoire du cinéma réalisé par Veit Harlan, où les juifs sont mêmes comparés à des rats. Dans les années 40 il y’eut aussi la version Titanic façon nazie, avec des juifs de première classe laissant mourir noyés les autres classes. Mais ce qui est intéressant avec le Juif Süss c’est aussi de découvrir les réactions qu’il a déclenché.    

 

 

 

Michelangelo Antonioni

 

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C’est par exemple le cas pour Michelangelo Antonioni, célèbre réalisateur italien reconnu comme l’un des plus grands qui déclara au sujet de ce film : «N’hésitons pas à dire que s’il s’agit de propagande, bravo ! Parce que le film est puissant, incisif, efficace… Quant à l’interprétation, ce sont les mêmes appréciations, Ferdinand Marian, le juif est simplement formidable, il dessine la figure de Süss avec une finesse subtile.»

 

 

 

David Lean

 

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Le grand réalisateur américain David Lean livra à l’instar de George Méliès une caricature corsé du Juif, dans son film Oliver Twist en 1948. Le film fut même victime de coupes sur ce passage. On y voit en effet un juif avec un nez démesuré très attaché aux valeurs pécuniaires et avec un petit côté pervers.

 

Fernandel

 

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Il y’a eut beaucoup d’acteurs et de réalisateurs qui furent accusés d’avoir collaboré. On peut citer entre autres les cas d’Henri Georges Clouzot, Arletty, Robert Bresson, Marcel Carné. Mais on se souviendra également de Fernandel qui entretenait de très bon rapport avec le ministre de la propagande nazi, Joseph Goebbels comme en témoigne la photo ci-dessus.   

Ingmar Bergman

 

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Le célèbre réalisateur suédois raconta dans son autobiographie à quel point il fut fasciné par un discours d’Hitler dans sa jeunesse. Grand mal lui en pris car cette histoire le poursuivra au-delà de sa mort.

 

 

 

 

 

Claude Autant Lara

 

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On se souvient surtout de lui pour des chefs d’œuvres comme L’Auberge Rouge et La Traversée de Paris. Mais également pour avoir étéélu en 1989 au parlement européen sur la liste du Front National. En septembre 1989 à Globe, il déclarait à propos de Simone Veil :

« Elle devrait s’occuper de sa cuisine, ça serait beaucoup mieux…Que vous le vouliez ou non, elle fait partie d’une ethnie politique qui essaie de s’implanter et de dominer…Oh ! Elle joue de la mandoline avec ça. Mais elle en est revenue hein ? Et elle se porte bien…Bon, Alors quand on me parle de génocide, je dis : En tout cas, ils ont raté la mère Veil !

[…]

Quand on regarde les choses d’un peu près, on voit bien qu’on est bourrés d’histoires, de mensonges…Auschwitz…le génocide, on n’en sait trop rien. Le prétendu génocide…[…] N’est pas génocide qui veut ! […] Je suis antisémite quand ils se conduisent mal et philosémite quand ils se conduisent bien. Malheureusement il n’y en a pas beaucoup qui se conduisent bien […] Il n’est pas tellement créateur le juif »

Suite à ces propos, Claude Autant Lara fut attaqué en justice pour « incitation à la haine raciale ». L’académie des beaux arts, dont il était vice-président, lui interdit de siéger et il dût démissionner de la députation.    

Brigitte Bardot

 

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Actrice souvent controversée pour ses propos, Brigitte Bardot ne s’y trompait pas quand elle disait qu’elle serait ennuyée pour sa lettre ouverte à Amir Peretz Ministre de la défense israélienne. Dans cette lettre l’actrice demande l’arrêt des frappes aériennes sur le Liban :

« Je tiens, en mon nom propre et au nom de ma Fondation, à vous supplier de faire cesser immédiatement les attaques, les bombardements qui touchent et tuent le peuple libanais.

Le monde retient son souffle et nous sommes en pleurs à la vue des dizaines de civils, hommes, femmes et enfants, victimes des combats menés, sous vos ordres, par vos soldats.

Vous le savez, la France condamne fermement les frappes meurtrières de

Cana et je rejoins notre Premier ministre lorsqu'il affirme "la violence appelle la violence ".

Vous vous présentez comme un " homme de Paix ", mais votre inflexibilité nous renvoie plutôt l'image d'un homme de guerre !

Il n'est pas possible de tolérer l'intolérable, de tenter de justifier l'injustifiable, non, l'homme se doit de faire preuve d'un minimum d'humanité.

Bien sûr, votre peuple a terriblement souffert, mais cela ne lui donne pas le droit de semer la mort sans discernement.

L'holocauste est la démonstration absolue de la folie de l'homme, sa capacitéà massacrer d'autres hommes, sans aucun scrupule, aucune recherche de pardon… tout cela au nom d'un Dieu ou d'une religion !

Lorsqu'on a survécu au génocide peut-on, à son tour, se conduire en tyran ?

Je ne le crois pas, ou alors, c'est que l'histoire n'a servi à rien, que l'horreur est sans fin.

En quelques jours, vos bombardements ont tué des dizaines d'innocents et ont provoqué la plus grande catastrophe écologique qu'ait connu la méditerranée… savez vous où vous mènera cette surenchère meurtrière ?

On me reprochera sûrement cette lettre, peu importe, se taire c'est être complice paraît il et je ne veux, en aucun cas, être complice de cette folie dévastatrice. Monsieur le ministre, le monde est tourné vers vous aujourd'hui, ne soyez ni aveugle ni sourd, entendez nos appels au cessez-le-feu.

Etre un " homme de paix " c'est bien plus que de le déclarer… il faut aujourd'hui le prouver !

Je place mon espoir en vous et adresse mes prières aux victimes libanaises. 

 

Paris, le 31 juillet 2006

Brigitte Bardot »

A la suite de cette lettre, l’actrice fut accusée d’être antisémite et même de soutenir le Hamas et le Hezbollah et également d’être une terroriste !

Robert Mitchum

 

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Très grand acteur américain qui resta célèbre pour ses rôles dans des films comme La Rivière sans retour, La Nuit du Chasseur, Les Nerfs à Vifs ou encore le western El Dorado. En Févier 1983, l’acteur était interviewé par le Esquire Magazine. Alors qu’il était questionné sur l’Holocauste et donc sur le massacre de 6 millions de juifs par les nazis, il répondit : « C’est ce que les juifs disent…Il y’a des gens qui en discutent. »

 

 

Pier Paolo Pasolini

 

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Le célèbre réalisateur italien aurait pu être accusé rien que pour certains passages de L’Evangile Selon Saint Matthieu, l’un de ses plus beaux chefs d’œuvre cinématographiques. Mais il était également poète et en 1964 il composa un poème intitulé« Israël » :

« Une journée à Tel-Aviv : passants fraternels pris par leur destin ; et leurs enfants de ce destin encore éloignés, avec la liberté qui leur envient et la supériorité-puisque tout peut avoir lieu pour eux dans l’avenir…

[…]

Mais ce sont des juifs. Pourquoi se comportent ils ainsi comme des enfants de bourgeois aryens des grandes, stupides souches d’Occident ? Pourquoi cet été d’absence de poésie ? Ne sont-ils pas ici pour être tués ? Ne le savent ils pas ?  Pourquoi ces regards d’enfants-parents, face auxquels leurs pères ne sont que de misérables, fétides bêtes dans les courettes des camps d’extermination, dans les trains de marchandises déjà pleins de morts ?

Cette sublime vermine leur a donné naissance : Et maintenant lui reprochent-ils la mort qui est leur vie ? Ils les veulent victorieux : mais ne le sont-ils pas ? »

 

 

Jean Luc Godard

 

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Célèbre réalisateur Franco-suisse auteur de films comme A Bout de Souffle, Le Mépris, Pierrot Le Fou et j’en passe. Il a fortement influencé des réalisateurs tels que Francis Ford Coppola, Martin Scorsese, Brian de Palma, Bertrand Blier, Gaspar Noé, Oliver Stone et Quentin Tarantino entre autres.

Il se proclamait « Juif du cinéma » pour souligner son caractère de persécuté dans le milieu et se plaignait d’avoir eu un grand père maternel qui faisait des blagues sur les juifs.

Et pourtant, Jean Luc Godard nous a aussi lâché quelques perles sur le sujet. Profondément antisioniste et pro-palestinien, le cinéaste a provoqué la polémique la première fois en 1974 sur son Ici et Ailleurs où il superpose au montage une image de la ministre israélienne Golda Meir avec une photo d’Adolf Hitler.

Godard s’est souvent plu à rappeler que dans les camps nazis les juifs étaient appelés « musulmans ». Il déclara à ce sujet :

 « La Guerre au Moyen-Orient est née dans un camp de concentration le jour où un grand clochard juif avant de mourir s’est en plus fait traiter de musulman par un quelconque SS ».

 

Quand il parle d’Hollywood il le décrit comme « inventé par des gangsters juifs » ou bien crée par « ces producteurs émigrés d’Europe centrale ayant compris que faire un film, c’est produire une dette »

 

Mais c’est surtout dans le documentaire Morceaux de Conversations avec Jean Luc Godard réalisé par Alain Fleischer que le cinéaste aurait eu des propos polémiques.

Concernant le conflit israélo-palestinien il déclare « « Les attentats-suicides des Palestiniens pour parvenir à faire exister un État palestinien ressemblent en fin de compte à ce que firent les juifs en se laissant conduire comme des moutons et exterminer dans les chambres à gaz, se sacrifiant ainsi pour parvenir à faire exister l’État d’Israël. ». Le réalisateur estimant que «Au fond, il y’a eu six millions de kamikazes ».

 

Godard s’est également opposé fermement à Claude Lanzmann qui pense qu’on ne peut pas filmer la Shoah et qui jura même de détruire une éventuelle vidéo nazie sur les chambres à gaz s’il en trouvait une. Godard estime que rien n’est « infilmable ». Mais sa réponse à Lanzmann lui attira à nouveau des foudres. A propos de la philosophie « lanzmannienne » qui préfère un témoignage à une image, il déclara : «  Il vaut mieux voir que s’entendre dire » estimant que « L’image c’est comme une preuve dans un procès ». Ces propos lui valurent d’être accusé de « négationnisme ».

 

Toujours provocateur, Jean Luc Godard a offert plusieurs citations de ce style et je ne pourrais pas tout citer.  

 

 

Alain Delon

 

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Le célèbre acteur peut paraître au dessus de tous soupçons. Il n’a jamais tenu de propos sur le judaïsme à ma connaissance. Cependant il y’eut une polémique quand sur le tournage du film Zorro en Espagne il posa en photo avec le célèbre Léon Degrelle ancien SS réfugié en Espagne. 

Michael Audiard

 

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On n’en finirait pas avec tous les dialogues de Michel Audiard. Adepte du politiquement incorrect, et grand admirateur de Céline, il a lui aussi été accusé d’être antisémite. On pourra citer quelques uns de ses dialogues. :

Dans Un Taxi Pour Tobrouk en 1960 :

« Si t’as pas de grand père banquier, veux-tu me dire à quoi ça sert d’être juif ? »

Dans L’Entourloupe en 1980 :

Le personnage joué par Pierre Marielle s’adresse à un juif Monsieur Bensimon :

« Mais cessez donc de vous croire persécuté mon ami ! Les conditions climatiques de cette région ne sont pas inhérentes à l’antisémitisme. Hé ! J’ajouterai que je ne vous ai pas engagé en dépit que vous soyez juif, hein, mais parce que vous êtes juif. Bah oui, je tablais sur certaines vertus ancestrales dont vous êtes malheureusement dépourvu. Vous êtes un déplorable vendeur monsieur Bensimon…Ouais et en plus c’est un sale youpin. Allez ! »

Mais pour évoquer Audiard lui-même il répondit le 4 septembre 1980 dans « Le Matin »à un article du « Canard Enchaîné » contre lui :

« ‘’Monsieur Audiard n’aime pas les juifs’’. En écrivant cela, Monsieur Macé s’inscrit comme un salaud au sens sartrien du terme… et même au sens tout court.

[…]

Pour des raisons strictement personnelles, qui sont par conséquent mes oignons, d’être traité d’antisémite me ferait plutôt marrer. Mais passons […] Préférable d’oublier l’accusation selon laquelle je comploterais à une ‘’réhabilitation’’ de Céline. Comme s’il en avait besoin ! Mais sans doute au ‘’Canard’’, a-t-on la nostalgie du temps où l’on envisageait de flinguer Ferdinand à la sauvette. »    

Sur Céline et les juifs, il ajouta :

« Le cas Céline est très simple : il y a ceux qui avouent avoir été influencés et ceux qui ne l’avouent pas. C’est tout. Mais ce qui est certain, c’est qu’on écrivait autrement la veille. (…) Même la Série noire est inspirée de Céline. Parce qu’on écrivait pas de cette façon avant. On n’employait pas les mêmes mots. (…) On a oublié que les fameux écrits antisémites qu’on lui a tant reprochés ont étéécrits bien avant la guerre.

Donc, avant l’occupation. Alors, pourquoi cette hargne ? Jusqu’à plus ample informé, on avait bien le droit d’être antimaçon ou antisémite. Si on n’avait pas pu, il fallait le dire. Fallait le faire savoir: « Il est interdit d’être antisémite, sous peine de prison ». Alors, il aurait été arrêté. Mais il fallait prévenir. On a donc été de mauvaise foi avec Céline.

Mais où je m’insurge aussi, c’est au moment où les avocats et défenseurs de Ferdinand disent qu’il n’a jamais été antisémite. Alors là, c’est de la connerie. C’est idiot. Cela ne le diminue en rien, bien au contraire. (…) Car finalement, au milieu de cette apocalypse qu’il nous a proposée, la seule chose qu’on retient contre lui, c’est son antisémitisme. Il avait le droit de dire du mal de tout le monde sauf du Juif. Alors là, le Juif nous casse les couilles et vous pouvez l’écrire en toutes lettres. »

 

Jean Yanne

 

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Réalisateur et acteur d’origine juive, on pourra se souvenir de lui pour des films comme Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, Je te Tiens Tu me tiens par la barbichette, mais aussi pour Moi y’en a vouloir des sous et de sa chanson :

« L’amour des sous, pour ceux qui ont des sous, pour la banque de France, pour ceux qui ont du fric, pour la Banque arabe, Pour ceux qui ont du blé, pour les banquiers juifs »

 

 

 

Xaviera Hollander

 

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Actrice porno, Franco-allemande, d’origine juive qui fit également carrière à New York en tant que Call Girl. Elle dit en 1973 dans The Happy Hooker, au sujet des juifs qu’ils constituent « La Majeure partie de mes maniaques sexuels. Nombre d’entre eux sont suivis par un analyste. Leurs problèmes viennent d’une mère dominatrice, ou d’une femme qui les écrase […] La plupart des docteurs juifs qui viennent chez moi sont des détraqués ; en général, Ils veulent être esclaves. »

Rabbi Jacob

 

17Comédie qui aurait sans doute beaucoup plus de mal à passer aujourd’hui bien qu’elle soit « contre l’antisémitisme ». Certains passages pourrait être considérés comme trop limites comme lorsque Louis De Funès déclare : « Vous êtes juif ? Comment Salomon vous êtes juif ? Salomon est juif ! Oh !

-Et mon oncle Jaco qui arrive de New York il est rabbin

- Mais il est pas juif ?

-Si

-Mais pas toute votre famille ?

-Si

-Oh là là !...Ecoutez ça ne fait rien je vous garde quand même… »

Werner Rainer Fassbinder

 

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Très grand réalisateur du cinéma allemand, il déclare en 1985 :

« Je pense que depuis 1945, les juifs ont constamment fait, en Allemagne, L’objet d’un tabou inculqué principalement aux jeunes qui n’ont aucune expérience directe des juifs et que cela peut mener à une hostilitéà l’égard des juifs. Quand j’étais enfant et que je rencontrais des juifs on me disait : ‘’C’est un juif, comporte toi bien ! Sois gentil !’’. Ça a continué comme ça, avec quelques variantes, jusqu’à que j’ai vingt-huit ans et que j’écrive cette pièce. Je n’ai jamais pu penser que cette attitude était la bonne.

[…]

C‘est le dernier tabou en Allemagne cette histoire avec les juifs,  et maintenir ce tabou, à mon avis, ça n’est pas protéger les juifs, mais prolonger une discrimination. Il est logique qu’un tabou se renverse et son contraire. Si on ne peut parler d’eux, cela signifie tout simplement qu’un jour ou l’autre, ils feront de nouveau les frais de quelque chose. »

 

Franco Zeffirelli

 

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Grand cinéaste italien, il est notamment connu pour son film La Traviata. Mais son plus gros succès reste le feuilleton téléJésus de Nazareth en 1977. C‘est d’ailleurs sur le sujet de Jésus qu’il tient des propos polémiques, lorsqu’en 1987, Martin Scorsese sorti son film La Dernière Tentation du Christ. Il rejoint ceux qui étaient contre le film et le qualifia de « pur produit de la chienlit culturelle juive de Los Angeles qui guette la moindre occasion de s’attaquer au monde chrétien ». 

 

 

 

Marlon Brando

 

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Le ou l’un des plus grands acteurs de tous les temps. Marlon Brando aurait pu paraître au dessus de tout soupçons puisque dans sa jeunesse et plus précisément en 1946 joua dans la pièce Un Drapeau est néqui prônait la création de l’état israélien. Cela dit il y’aura de sérieux retournements dans sa carrière. L’acteur que l’on sait engagé pour plusieurs causes, deviendra pro-palestinien à la fin de sa vie. Mais il eut également des propos polémiques envers « les juifs d’Hollywood »

En 1979, alors qu’il est en plein tournage d’Apocalypse Now, il déclare dans une interview pour le playboy magazine :

« Vous avez vu chaque race persiflée, mais vous n’avez jamais vu une image défavorable du Kike (caricature de juif américain), parce que les juifs n’y ont jamais autant veillé. Ils n’ont jamais permis qu’on le montre sur l’écran. »

Mais c’est en 1996 à l’émission de Larry King, où il est invité qu’il déclenche la polémique. Il décrit Hollywood comme un « establishment juif » et l’accuse d’ « exploiter les stéréotypes raciaux ». Il déclare :

«Hollywood est gouverné par les juifs, il est possédé par les juifs. Ils devraient avoir une grande sensibilitéà la souffrance des peuples parce qu’ils ont été eux-mêmes exploités. On a vu le nègre, le gros latino, le chinetoque, le jap dangereux aux yeux bridés mais on a jamais vu le youpin parce qu’on sait parfaitement qu’on va dessiner les wagons autour.»

Suite à ces propos l’acteur sera attaqué en justice par Abraham Foxman chef de l’Anti-defamation. Une croix gammée sera taguée sur son étoile à Hollywood et il fera l’objet de menaces. 

Al Pacino

 

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Le célèbre acteur italo-américain réputé pour ses rôles dans des films tels que Le Parrain, L’Epouvantail, Un Après midi de Chien, Scarface, l’Impasse ou encore Heat fit polémique en critiquant l’Etat d’Israël. Il lança : « il suffit de jeter un regard sur l’histoire d’Israël pour savoir qui est vraiment le terroriste ».

 

Reservoir Dogs

 

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Avant d’entretenir de bonnes relations avec le producteur Harvey Weinstein, QT a pu laisser quelques répliques polémiques sur les afro-américains mais également sur la communauté juive. On pourra citer cet exemple de Reservoir Dogs où Steve Buscemi tient un discours sur le fait qu’il ne faut jamais laisser de pourboire aux restaurants. Le personnage interprété par Chris Penn lui rétorque alors : « Déconne pas mec ! Même un putain de juif aurait pas les couilles de dire ça ! » 

 

 

 

Spike Lee

 

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Le réalisateur afro-américain controversé et engagé Spike Lee, dans une interview à propos du film Bamboozled déclara : « Il existe une loi non écrite selon laquelle vous ne pouvez pas avoir un personnage juif dans un film qui ne soit pas à 100% parfait, ou alors vous êtes qualifié d’antisémite ». 

 

 

 

Fabrice Luchini

 

24L’acteur s’est notamment fait tailler pour avoir osé dire qu’il était fan de Céline. Lorsqu’on l’interrogea sur l’antisémitisme du personnage il déclara : « Entre nous, on peut bien se dire qu’il en était, pur porc…Et quand on le lit, on les aime un peu moins forcément ! »

 

 

 

 

Casino

 

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Le célèbre film de gangsters de Martin Scorsese réalisé en 1995 met en scène un gangster juif Sam « Ace » Rothstein. On pourra alors citer une tirade de son ami d’enfance le gangster Nicky Santoro qui lui lâche :

« Mets toi ça dans la tête, toi, foutu enculé de juif ! Tu existes ici à cause de moi. C’est ça la seule raison. Sans moi, toi, personnellement, tous les foutus petits salopards malins qu’il y’a par ici prendront un morceau de ton foutu cul de juif. Alors où tu vas aller ? T’es averti. Ne passe plus jamais une fois par-dessus ma foutue tête. Foutu enculé de juif.

[…]

Qu’est ce que tu regardes comme ça, tête d’œuf de connard de juif ? »

 

The Big Lebowski

 

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Réalisé par les frères Cohen tous deux de confession juive, le film contient également un passage qui fut jugé litigieux. Il s’agit d‘une conversation entre le Dude et son ami Walter Sobchak qui met en avant le problème de la conversion au judaïsme :

Walter : « Je dis, je vois où tu veux en venir, mec, il a gardé le fric. Mon point de vue est que, nous y voilà, c’est shabbat, le shabbat, que je ne suis autoriséà rompre que s’il est question de vie ou de mort…

Dude : Est-ce-que tu vas arrêter tes conneries, Walter ? Tu n’es même pas un putain de juif mon vieux !

W : mais qu’est-ce que tu me chantes là ?

D : Mec, tu n’es qu’un putain de polack catholique…

W : Mais qu’est ce que tu me chantes là ? je me suis converti quand j’ai épousé Cynthia. Allez, mon vieux !

D : Ouais, ouais, ouais, ouais…

W : Et tu le sais !

D : Ouais, et aussi que ça fait cinq putains d’années que vous avez divorcé.

W : Et alors, qu’est-ce que tu sous-entends ? Quand on divorce, on doit rendre sa carte de bibliothèque ? Tu dois repasser le permis ? Tu arrêtes d’être juif ?

D : Tout ça fait partie de ton obsession pour Cynthia, mon pote. Faire attention à son putain de clébard. Aller à sa putain de synagogue. Tu vis dans ton putain de passé.

W : Trois mille ans de tradition magnifique, de Moïse à Sandy Koufax… (il hurle) Tu as raison sapristi, je vis dans le putain de passé ! » 

Danny Balint

 

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Film qui raconte l’histoire de Danny Balint, un jeune juif qui mal dans sa peau va devenir un skin néo-nazi. Le film se revendique comme une dénonciation de l’antisémitisme mais fera polémique malgré tout et sera accusé d’antijudaïsme. Car effectivement c’est aussi un film sur l’identité et les questions qu’elle engendre :

Guy Danielson : «Les gens détestent les juifs n’est-ce pas ?

Danny Balint : le simple mot les fait trembler. Prenez par exemple les plus grands esprits juifs de tous les temps. Marx, Freud, Einstein. Que nous ont-ils laissé ? Communisme, sexualité infantile et la bombe atomique.

GD : Danny, c’est génial. Mais comment pouvez-vous croire tout cela…Alors que vous êtes juif vous aussi ?

[…]

Laisser moi le dire de cette façon. Les détestons-nous parce qu’ils arrivent à s’insinuer dans des endroits dont ils ne font pas partie ? Ou les détestons-nous en raison de leurs traditions clanesques et parce qu’ils tiennent à eux ? Parce qu’ils sont très dur dans les questions d’argent ou parce qu’ils flambent autour d’eux ? Parce qu’ils sont bolcheviques ou encore capitalistes ? Parce qu’ils ont les plus haut QI ou les vies sexuelles les plus actives ? Voulez vous savoir la vraie raison pour laquelle nous les détestons ? Parce que nous les haïssons. Parce qu’ils existent. »

 

Dustin Hoffman

 

28L’acteur sera traité de « sale juif » par je Jewish Press qui lui en voulu d’avoir participéà la cérémonie de remise d’un prix à un film palestinien. Le journal écrit à ce sujet :

« Hoffman est quelqu’un dont la judéité ne semble avoir joué aucun rôle dans l’existence, sinon d’avoir développé l’antisémitisme, de par sa petite taille, son appendice nasal, sa voix nasillarde et ses rôles de petit mec dégourdi, autant de caractéristiques qu’on attribue typiquement aux Juifs »

 

 

Michael Moore

 

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Le réalisateur polémique Michael Moore célèbre pour ses documentaires Roger et Moi, Bowling for Columbine et Fahrenheit 9/11 déclara dans son essai Tous aux abris :

« Il serait peut être utile de chercher à savoir pourquoi des centaines de millions de personnes, sur trois continents, des rivages atlantiques du Maroc à l’Archipel des Philippines, sont aussi hostiles à Israël. Je ne parle pas des antisémites classiques, tels qu’on en trouve sur les sept continents, Antarctique inclus. Non, ce que je souligne, c’est l’impression fort répandue que les américains soutiennent Israël dans son entreprise d’oppression des palestiniens. Mais comment diable les arabes ont-ils pu se mettre une pareille idée dans la tête ? Peut être que ça date du moment où un petit palestinien a vu un missile lancé par un hélicoptère Apache, s’abattre sur la chambre de sa petite sœur et pulvériser la pauvre enfant en mille morceaux. Vraiment, quelle susceptibilité ! Il y’a des gens qui se fâchent pour un rien.

[…]

En tout cas, j’ai une idée pour mettre fin aux attentats-suicides : Donnez aux palestiniens quelques escadrons d’hélicoptères Apache et laisser-les s’empailler avec Israël sur un pied d’égalité. Aux quatre milliards de dollars que reçoit Israël chaque année des Etats unis, ajoutez quatre milliards de dollars par an pour les palestiniens ; qu’ils se détruisent mutuellement et laissent le reste du monde en paix. »   

   

Sacha Baron Cohen

 

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Célèbre acteur d’origine iranienne et de confession juive il déclencha la polémique dans le film Borat avec sa chanson parodique « Jetez les juifs dans le puits » :

« Dans mon pays il y’a un problème, et ce problème, c’est le juif, Ils prennent de l’argent à tous et ne le rendent pas.

Jetez le juif dans le puits et ainsi mon pays sera libre, et ainsi mon pays sera libre. Vous devez le saisir par les cornes, nous avons un gros parti.

Si vous voyez le juif arriver ; prenez garde à ses dents, vous devez l’attraper par son argent et je vous dis ce qu’il faut faire.

Tous, jetez le juif dans le puits Et ainsi mon pays peut être libre, et ainsi mon pays peut être libre. Vous devez le saisir par les cornes, nous avons un gros parti.

Jetez le juif dans le puits Et ainsi mon pays peut être libre. Vous devez le saisir par les cornes, nous avons un gros parti. »

 

Rachel Weisz

 

31Actrice américaine de confession juive et sioniste revendiquée. Elle reste connue pour avoir joué dans des films comme La Momie et Stalingrad. Malgré son profond attachement à sa communauté elle fit fureur en déclarant à l’Index magazine :

« Hollywood est dirigé par les juifs.

Quand j’avais 19 ans, un agent américain m’a conseillé de changer mon nom de famille.

Et je lui ai dit : “Pourquoi ? Les juifs dirigent Hollywood de toute façon.” »

Elle ajouta :

« D’une certaine façon, le métier d’actrice est de la prostitution, et les juifs d’Hollywood ne veulent pas que leurs propres femmes y participent. Il y a aussi un élément du “Complexe de Portnoy” : ils ont tous envie de belles blondes aryennes.” »

 

Contrairement à Marlon Brando ou d’autres personnalités non juives du cinéma ayant tenu les mêmes propos, Rachel Weisz ne sera nullement inquiétée.

 

Oliver Stone

 

32Célèbre réalisateur américain à l’origine des scénarios de Midnight Express et Scarface et également réalisateur de films polémiques tels que Platoon, Né un 4 Juillet, JFK, Wall Street ou encore Tueurs Nés, il est connu pour son franc parler dans les interviews et tient souvent des propos jugés polémiques.

Il eut plusieurs mots envers la communauté juive et l’état d’Israël. Il déclara : « Les médias contrôlés par les juifs empêchent tout débat sur l’Holocauste ». Il affirma que « la domination juive sur les médias » se focalisait sur les victimes juives au détriment des « 25-30 millions de russes tués par les nazis »

Il déclare également que l’Etat d’Israël avait déformé« la politique étrangère des Etats Unis depuis des années ».

Ses propos déclenchèrent de vives polémiques et le réalisateur dû s’excuser.

 

Mel Gibson

 

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Le cas de Mel Gibson, célèbre acteur et réalisateur est connu à Hollywood. L’artiste fait même figure de mauvais élève. Connu pour ses prises de positions pro-palestiniennes. Chrétien traditionnaliste, il est le fils d’un antisémite et révisionniste revendiqué. Il fut pour la première fois de sa vie accusé d’être antisémite, suite à son film La Passion du Christ qui souligne la responsabilité des pharisiens (juifs) dans la mise à mort du Christ. En 2006, alors qu’il fut arrêté en état d’ivresse il déclara « Les juifs sont responsables de toutes les guerres dans le monde ». Suite à ses propos il publia une lettre d’excuse qui sera rejeté par la ligue « Anti-defamation ». 

Ken Loach

 

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Réalisateur britannique engagé tenant d’une Palme d’or en 2006, il a également soutenu l’appel au boycott de l’état d’Israël. Il déclara dans Haaretz le 27 août 2006 :

« Les palestiniens sont conduits à appeler à ce boycott après quarante ans de l’occupation de leur terre, de la destruction de leurs maisons et l’enlèvement et le meurtre de leurs civils.

[…]

Ils n’ont aucun espoir immédiat que cette oppression finira. Comme citoyens britanniques, nous devons reconnaître notre propre responsabilité. Nous devons condamner les gouvernements anglais et américains pour le soutien et l’armement d’Israël.

[…]

Nous devons aussi nous opposer aux activités terroristes des gouvernements anglais et américains dans la poursuite de leurs guerres illégales et des occupations.

[…]

Il est impossible d’ignorer les appels de camarades palestiniens […] Je déclinerai toute invitation au Festival du cinéma de Haïfa ou d’autres telles occasions. »

Ted

 

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Et oui ! Même les personnages imaginaires et les marionnettes du cinéma arrivent àêtre « antisémites ». Lors de la cérémonie des oscars de 2013 Ted et l’acteur Mark Wahlberg (qui n’est pas juif contrairement à ce que son nom pourrait laisser supposer) vont faire un sketch qui ne sera pas du goût de tout le monde :

Ted : « Regarde ! Tous ces talents réunis ce soir ! Il y’a Daniel Day-Lewis, Alan Arkin et Joaquim Phoenix ! Tu sais ce qui est intéressant ? Tous ces acteurs sont plus ou moins juifs.

Mark Walhberg : Oh ! Ok 

T : Et toi alors ? Tu as ‘’berg’’ à la fin de ton nom. Est-ce que tu es juif ?

MW : Si je suis juif… ? Non en fait je suis catholique.

T : Mauvaise réponse ! Essaye encore !

MW : Quoi ?

T : Tu veux trouver du travail à L.A. ? En tout cas, moi, je suis juif !

MW : Non, c’est pas vrai !

T : Mais si. Mon nom complet est Théodore Shapiro, je voudrais donner de l’argent à Israël et pouvoir rester travailler à Hollywood. Merci je suis juif !

MW : Tu es un idiot !

T : On verra qui est un idiot quand je prendrais mon jet pour aller à la prochaine réunion secrète à la synagogue. » 

 

Lars Von Trier

 

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Le réalisateur danois Lars Von Trier reste l’une des personnalités polémiques du cinéma du vingt et unième siècle. Auteur de films tels que Dogville, Manderlay, Antichrist ou encore Nymphomaniac, il fit notamment scandale au festival de Cannes en mai 2011 en déclarant qu’il « comprenait Hitler ».

« Je pense que je comprends cette homme, ce n’était pas ce qu’on pourrait appeler un brave type, mais oui je comprends beaucoup de choses chez lui et j’ai un peu de sympathie pour lui oui »

Il ajouta dans le même discours : « Je suis bien sûr pour les juifs, pas trop quand même ! Car Israël nous emmerde ! ». Suite à ses propos le réalisateur sera banni du festival de Cannes. Il présentera par la suite des excuses avant de finalement persister et signer dans ses propos.   

 

Gary Oldman

 

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L’acteur américain célèbre pour ses rôles dans Dracula, Léon, Harry Potter et Batman a fait polémique en juin 2014 en prenant la défense de son ami Mel Gibson. Il a justifié l’ostracisme dont est victime Mel Gibson par le fait que Hollywood serait « une ville dirigée par les juifs ». En parlant de Mel Gibson il a également ajouté :

« Il est comme banni, comme un lépreux, vous comprenez ? Mais est-ce qu’aucun juif au bureau n’a jamais laissééchapper un “ce putain de kraut” ou “j’emmerde ces Allemands” ou quelque chose du genre ? On se cache tous et on essaie tous de rester si politiquement correct. C’est ça qui m’énerve.»

 

Suite à ces propos, l’acteur sera attaqué et présentera des excuses ressemblant plus à un spectacle grotesque d’auto-humiliation.

 

Décidemment ! Entre Jean-Luc Godard, Franco Zeffirelli, Marlon Brando, Rachel Weisz, Ted et Gary Oldman, on finirait vraiment par croire qu’Hollywood est contrôlé par les juifs…

 

Nathalie Portman

 

38La superbe actrice Nathalie Portman est célèbre pour ses rôles dans Léon, la Prélogie Star Wars, Closer, V pour Vendetta, Back Swan mais aussi pour sa judéité revendiquée et son amour pour son pays d’origine Israël. Et pourtant, Nathalie tant acclamé en Israël a vu les foudres tomber sur elle lorsqu’elle s’est permis certaines critiques de sa communauté.

 

Alors qu’elle présentait à Jérusalem, Une Histoire d’Amour et de Ténèbres, elle se montra critique envers l’état d’Israël en interview :

« Je suis très étonnée que l’on parle de mon film comme étant patriote, car pour moi il parle surtout de la déception d’un rêve. J’aime ce pays mais je suis également très critique envers lui. Je pense que chaque citoyen engagé doit être très critique, sur ce qu’il estime, que son pays pourrait mieux faire ».

 

Mais la polémique n’aurait sans doute pas été si quelques jours avant, l’actrice ne s’était pas attaqué  à la mise en avant trop poussée de l’Holocauste en interview.

« Nos professeurs ne nous parlaient que de l’Holocauste. Selon moi c’est un problème. » a-t-elle déclaré dans The Independant.

  « Je pense que la communauté juive devrait se demander à quel point il faut mettre en avant l’Holocauste dans l’enseignement. […] Attention, il est évident qu’il est important de se souvenir et de respecter la Shoah, mais pas aux dépens d’autres choses. »

 Elle conclut par :

« L’Holocauste ne doit pas être utilisé comme un moyen paranoïaque de penser que nous sommes les victimes. »

C’est cette interview qui déchaîna les foudres sur l’artiste.

 

 

Cet article était donc un aperçu des propos qui ont pu être tenu sur le judaïsme ou la communauté juive, certains déclenchant de vives polémiques d’autres passant inaperçus.     

Illuminatis, Complots, satanisme et Oligarchies au cinéma

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Catégorie : Cinéma

Sujet : Les illuminatis, les complots, le satanisme et l’oligarchie à travers les œuvres du septième art.

Analyse Critique :

Dans l’inconscient populaire on connaît tous le complot illuminati. Les illuminatis seraient une société secrète malveillante dirigeant le monde. Cette image qui peut paraître caricaturale et mystique, a souvent été utilisée au cinéma pour critiquer l’oligarchie mondiale ou une élite politique. Il est intéressant de voir comment à divers degrés et à diverses époques on a pu retrouver l’évocation illuminati dans le cinéma. On peut parfois le retrouver à travers une imagerie qui se traduit par des symboles maçonniques, judaïques ou encore satanistes. Mais parfois certains films ciblent de façon plus directe l’oligarchie mondiale. D’autres vont plutôt évoquer des sectes secrètes et satanistes. Tous ces éléments se rejoignent finalement dans la théorie illuminati.  

Je vous propose une liste de film qui chacun à leur façon ont évoqué cette idée illuminati d’un petit groupe de puissants dominants le monde et exploitants ces habitants ou se rassemblant en secte pour semer le mal et le chaos.       

Les Rothchilds (1940)

 

1

Film légendaire aujourd’hui interdit dans toute l’Europe, on ne peut le diffuser qu’en Allemagne avec autorisation et il ne faut pas être monsieur tout le monde pour l’obtenir comme vous vous en doutez. Que peut donc mettre en scène ce film pour déranger autant ? Il met en réalité en scène l’ascension de cette célèbre famille souvent associée aux théories du « complot judéo-maçonnique ». On ne sait que peu de choses à son sujet étant donné les interdictions qui l’entourent mais on peut deviner de quoi il était question.

 

Forces occultes (1943)

 

2

Film français devenu interdit, Forces Occultes a cependant réussi à se consolider une petite réputation. Il décrit l’itinéraire d’un député qui rentre dans la franc-maçonnerie et découvre un univers malsain et clandestin composé de personnes haut placés qui complotent et agissent dans l’ombre pour déclencher la seconde guerre mondiale. On retrouve là encore la théorie du complot judéo-maçonnique pour un film très bien réalisé. Certaines scènes étant véritablement marquantes. A la libération, Robert Muzard le producteur du film fut condamnéà trois ans de prison. Le scénariste Jean Marqués-Rivière fut condamnéà mort mais parvint à s’exiler contrairement au réalisateur Jean Mamy qui fut exécuté. C’est dire si le film est polémique et subversif !   

   

Rosemary’s Baby (1968)

 

3

On ne s’y  serait pas vraiment attendu, mais il faut croire qu’au début de sa carrière cinématographique, Roman Polanski n’était pas le même homme. Avec Rosemary’s Baby, un film d’horreur-épouvante culte, il aborde certes les angoisses de la grossesse mais également l’emprise des sectes satanistes. Montrant également une société perdant ses valeurs chrétiennes et sombrant dans le carriérisme et l’avènement de Satan, Rosemary’s Baby fait également référence au meurtre de Sharon Tate, la femme enceinte du réalisateur, par la secte satanique de Charles Manson.  

 

 

 

 

Soleil vert (1973)

 

4

Film culte de Science-fiction avec le très grand Charlton Heston. Cette œuvre choc démontre comment une oligarchie détruit la planète et exploite les humains dans tous les sens du terme. On y voit également en scène un véritable complot du gouvernement américain à travers la firme « Soleil Vert ». Tout cela peut évidemment faire écho de façon indirecte au Watergate ou au meurtre de Kennedy. Les films américains de cette époque commencent à montrer leurs désillusions. 

 

 

 

La Montagne Sacrée (1973)

 

5

Film universel et véritable objet cinématographique de fascination, La Montagne Sacrée a recours à des tas de symboliques à travers lesquelles on retrouve le satanisme et les illuminatis. On se souvient que le film précédent d’Alexandro Jodorowsky : El Topo mettait déjà en scène des symboles illuminatis. Dans La Montagne Sacrée on retrouve cette idée de neufs personnages qui domineraient le monde. En l’occurrence ceux qui veulent devenir ces personnages légendaires sont les parfaits représentants de l’oligarchie du monde occidental libéral. Jodo montre donc comment on manipule les esprits par diverses industries, arts et entreprises. Au final le constat est simple, toute grande entreprise n’est qu’un maillon d’une chaîne destinéà dominer et exploiter le monde. Une vision satirique grotesque mais ultra-pertinente.

 

Salò ou les 120 journées de Sodome (1975)

 

6

Le célèbre film de Pasolini met en scène quatre puissants de l’Italie fasciste et plus précisément de la république de Salò qui s’acharnent sur des adolescents et adolescentes dans un château, leur faisant subir les pires sévices et châtiments. Derrière ce portrait se cache en fait une image de notre société moderne de consommation ultralibérale. Le château représente donc le monde dans lequel nous vivons et les quatre puissants représentent l’oligarchie qui exploite et consomme le peuple représenté par les jeunes victimes. Montrant les dérives du pouvoir, on peut avoir aussi à travers Salò un débat sur les réseaux de l’horreur intimement liés aux oligarchies. Pasolini sera assassiné peu de temps après ce film.  

 

 

1984 (1984)

 

7

On retrouve évidemment là la célèbre adaptation du chef d’œuvre de la littérature écrit par George Orwell. Certains y voient une prophétie des complots illuminatis sur le monde. Le film reprend donc les axes du livre mettant en scène une oligarchie dominante exploitant le monde et contrôlant tout, même les opposants politiques. On peut aussi y voir les simulacres, chimères et manipulations que brandissent ces oligarchies pour assouvir leur domination.   

 

 

 

 

 

Invasion Los Angeles (1987)

 

8

Sous ses airs de petit film d’exploitation de SF des années 80, Invasion Los Angeles, dont le titre original « They Live » est moins vendeur mais plus parlant, est une bombe totale. Bien qu’il ne recoure pas forcément à des symboliques particulières, Carpenter décrit un monde dirigé par des extra-terrestres mêlé aux humains, qui sont la représentation des oligarques et des illuminatis. Ainsi à travers des lunettes spéciales, John Nada découvre le vrai sens des slogans publicitaires qui l’entourent. Une véritable charge contre notre monde libéral et un film inquiétant qui interroge sur qui dirige le monde.      

 

 

 

Eyes Wide Shut (1999)

 

9

Derrière la nouvelle adaptée d’Arthur Schnitzler, le débat sur les relations de couples, sur le sexe dans la société se cache tout autre chose. Dans le film de Stanley Kubrick, il y’a une scène clé d’une orgie se déroulant dans une immense demeure et organisé par des personnages masqués dont on apprend par la suite qu’ils sont des gens très haut placés dans la société. Cette orgie qui met en scène la dépravation sans âme et le meurtre d’une jeune femme (suggéré) est accompagnée d’un chant catholique inversé, appuyant là le côté sataniste de la scène. La demeure où fut tournée cette scène a d’ailleurs jadis appartenu à la famille Rothschild, difficile de croire à un hasard. Le film est d’ailleurs rempli de symboles maçonniques, illuminatis et de référence à la scientologie. Kubrick aurait t’il en réalité voulu nous avertir d’une secte oligarchique agissant dans l’ombre ? Voulait-il nous faire comprendre à travers ce titre énigmatique que nous vivons « les yeux grands fermés ».

 

Martyrs (2008)

 

10Ce film d’horreur de Pascal Laugier sorti en 2008, pourrait au final partager pas mal de points communs avec le Rosemary’s Baby de Roman Polanski. Parti comme un film de vengeance, on finit par entrer dans une œuvre sombre et sordide mettant en scène une secte lugubre profitant de cobayes humains pour des expériences terrifiantes et presque messianiques. On pourrait là encore retrouver l’aspect sataniste.

 

 

 

 

 

Gray State (2012)

 

11

Il ne s’agit pas d’un film mais plutôt d’un projet de film qui n’a pour l’instant pas vu le jour. Gray State dénonce le Nouvel Ordre Mondial et sa dictature. Loi martiale, caméras dans les maisons, puces électroniques implantées sur les individus, crise sociale de masse, répression violente de l’Etat envers les opposants. Gray State ne fait pas dans la dentelle et sa bande annonce terrifiante lancée sur le net déclenchera le choc et le buzz. C’est alors que dans des circonstances très étranges, David Crowley, le producteur du film sera retrouvé mort chez lui avec toute sa famille. Que faut-il en conclure ?         

 

 

Voilà un aperçu de quelques films s’attachant à mettre en relief l’idée d’un complot illuminati se cachant derrière le nouvel ordre mondial, le satanisme et les oligarchies les plus puissantes.    

Pause et programme

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Amis internautes et fidèles du blog,

Je vous annonce simplement une petite pause du Blog pendant une semaine. L’activité reprendra donc le 30/11/2015 avec un cycle dédiéà l’œuvre la plus célèbre d’Hergé : Les Aventures de Tintin. Œuvre universelle qu’on ne présente plus. Vous croyez sans doute tout savoir sur Tintin, je pense que ce cycle vous procurera cependant quelques surprises et vous permettra d’apprendre bien des choses sur cette BD ultra culte.

Tintin-mainSupportingCharacters

Merci pour votre fidélité !

 

Vince 12

Tintin au Pays des Soviets

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Catégorie : Bande dessinée

Genre : Aventure

Année : 1930

Nombre de pages : 141

Nation : Belgique

Auteur : Hergé

Synopsis : Tintin reporter du « Petit Vingtième » et son fidèle chien Milou sont envoyé en URSS pour effectuer un reportage sur le pays. Cependant, tenus au courant de son arrivée à Moscou, les soviétiques décident d’envoyer un agent secret pour l’éliminer. Pour Tintin et Milou c’est le début d’une série de péripéties et d’aventures au cœur de l’URSS.  

Analyse critique :

(Attention SPOILERS)

Comment ne pas évoquer Tintin, tout simplement l’une des égéries les plus célèbres de l’histoire de la bande-dessinée. L’œuvre d’un certain Hergé, qui a su mettre à jour un travail superbe narrant les aventures passionnantes d’un jeune reporter que rien n’arrête. J’ai donc décidé de dédier sur ce blog, un cycle aux aventures de notre héros belge à la houppette.

Georges Rémi dont les initiales R.G donnent Hergé est né le 22 mai 1907 à Etterbeek. Hergé commença à dessiner en 1924 en tant qu’amateur pour une revue scoute (car l’auteur vu boyscout dans sa jeunesse). Puis il se fait embaucher au quotidien « Le Vingtième Siècle ». Il est ensuite chargé de diriger un supplément hebdomadaire destinéà la jeunesse et baptisé« Le Petit Vingtième ». Au début il n’obtient que très peu de succès auprès du jeune public. Il faut aussi dire qu’il est le premier francophone à reprendre le principe de Bande-Dessinée qui vient des Etats-Unis. Mais en 1929, « Le Petit Vingtième » décolle quand Hergé rédige « Les Aventures de Tintin ».

1

Né alors celui qui va devenir l’un des personnages les plus cultes de l’histoire de la Bande dessinée. D’ailleurs comment est né Tintin ? Visiblement il serait inspiré de Totor, l’un des premiers personnages crée par Hergé. Mais Tintin serait aussi largement influencé par le personnage de Léon Degrelle grand ami d’Hergé. Cette influence fait d’ailleurs débat et polémique, pourtant il n’y a guère de doutes à avoir quant au lien entre Degrelle et Tintin. Degrelle était un baroudeur idéaliste et aventurier. Il était d’ailleurs reporter pour « Le Vingtième Siècle » et avait notamment effectué un long reportage au Mexique. Sur certaines photos de l’époque, on peut même le voir avec des culottes de golf semblables à la célèbre panoplie de Tintin et même coiffé d’une houppette. Seulement voilà ! Léon Degrelle est évidemment l’une des personnalités les plus sulfureuses de l’histoire de Belgique. Degrelle était un nationaliste acharné fondateur du mouvement politique Rexisme classéà l’extrême droite. Il collabora notamment avec l’Allemagne Nazie et fut Waffen SS. On comprend que le mythe en prend un coup. Tintin inspiré d’un nazi ? Quelle image douloureuse ! Pour l’intelligentsia il est trop dangereux d’associer un personnage si populaire au nazisme. Et pourtant, que ça plaise ou non, il n’y a une fois encore peu de doutes à avoir concernant cette inspiration. On note par ailleurs qu’en 1930 Degrelle fut accueilli en héros gare Louvain par une immense foule. On retrouve exactement la même scène lors du retour de Tintin à Bruxelles. La Parenté Degrelle/Tintin n’a d’ailleurs pas échappé aux artistes de l’époque comme en témoigne le dessin d’un certain J-l Lejeune.

2

2,5

       

Certes, on pourra rétorquer qu’Hergé s’en ai défendu alors que Degrelle l’a clamé. Alors Degrelle est-il trop vantard ? Ou Hergé a préférééviter le scandale à l’après guerre (rappelons qu’il fut arrêté pour des faits de collaboration) ? On pourra laisser le soin à chacun de trancher la question. Mais notons que cet album s’inscrit également dans l’idéologie du rexisme, le parti de Dégrelle, auquel adhérait Hergé et qui militait entre autre farouchement contre le communisme et l’URSS. De plus, on pourra citer également le livre de Degrelle Tintin mon Copain qui apporte de nombreux arguments quant au fait que Tintin fut inspiré de Degrelle. Le livre fut d’ailleurs interdit et sur les 1000 exemplaires édités, 850 ont été détruit. Cela veut tout dire. Mais le livre reste dispo sur le net en version PDF et comme sur E-Pôle-Art on aime bien les œuvres interdites mais qu’on n’aime pas trop qu’on brûle les livres, Tintin mon Copain sera probablement chroniqué ici.  

3

Mais revenons à l’album qui nous concerne. En 1930, donc Hergé met sur planches les aventures de Tintin qui sont publiées dans le « Petit Vingtième ». Ce n’est que face aux énormes succès qu’elles rencontrent que l’auteur décide d’en faire un album. Cet album, c’est donc Tintin au Pays des Soviets.

Tintin au Pays des Sovietsse présente donc sous la forme de plusieurs aventures se déroulant dans l’URSS de Staline. Tintin est la plupart du temps confrontéà des péripéties ou à des agents de la Guépéou.

3,5

Cet album est donc édité en noir et blanc. On découvre pour la première fois Tintin sous la plume et le crayon d’Hergé. Il a déjà sa célèbre houppette, cependant le dessin n’est pas encore affiné. Au tout début de l’album, Tintin a même une très drôle d’allure, mais sa silhouette se peaufine au fur et à mesure de l’avancement de l’album.

Tintin aux Pays des Soviets connut un immense succès à l’époque mais il fait aujourd’hui partie des albums les plus critiqués. On reproche notamment à cet œuvre d’être trop caricaturale, anti-communiste et propagandiste.

4

Caricaturale ? Certes, en même temps nous nous trouvons dans une BD enfantine et certaines caricatures sont assez drôles bien que certaines soient grosses comme des maisons, on peut d’ailleurs citer les clichés sur les chinois tortionnaires. Anti-communiste ? Là encore clairement, d’ailleurs « Le Petit Vingtième »était un journal nationaliste farouchement opposé au communisme. Hergé avait baigné dans cette ambiance depuis sa jeunesse et suivait donc les mêmes idéaux. J’en renvois là encore au lien avec Léon Degrelle. Propagandiste ? Désolé mais je ne vois pas vraiment. Certes on est dans de l’anticommunisme, mais on est surtout dans de l’antibolchevisme et dans une critique satirique et féroce de l’URSS. Qu’y a-t-il de propagandiste ou de trop caricatural dans Tintin aux Pays des Soviets ? Le fait que les paysans se fassent piller leur blé et subissent des violences s’ils n’en ont pas ? Pardon, mais il suffit de connaître l’histoire des koulaks pour savoir qu’il n y a là rien de surréaliste, bien au contraire même. Est-il propagandiste et trop caricatural de montrer ces enfants affamés se faire rosser quand il demande un bout de pain ? C‘est là encore mal connaître l’histoire de l’URSS dont les pages sombres contiennent tout de même les holodomors. A savoir les exterminations par la famine qui eurent lieu entre 1921 et 1922 et entre 1932 et 1933 et qui firent des millions de morts. La critique que dresse Hergéà ce niveau est plus que justifiable. On peut même saluer son courage car il fut à l’époque l’un des rares à dénoncer l’Holodomor qui est sans aucun doute la pire horreur du vingtième siècle.  

5

Il critique ici un gouvernement totalitaire dont l’idéologie, désolé de le rappeler, est restée à ce jour la plus meurtrière de l’histoire. C’est d’ailleurs même reconnu officiellement.

Certes, une fois encore on peut trouver des dessins très caricaturaux, comme le vote sous la menace d’armes, mais il s’agit d’une métaphore satirique pour souligner la falsification des élections organisées par les bolcheviks. Il y’a donc plusieurs dessins caricaturaux je ne le nie pas, mais je ne vois pas de propagande réelle dans cet album. J’y vois la critique et la satire d’un régime politique. Il n’y a donc aucune raison à mes yeux de s’offusquer qu’on soit d’accord ou non avec cela.

6

Mais on a également accuséTintin au Pays des Soviets d’être antirusse et de présenter ce peuple comme un ramassis de brutes et de dégénérés. Si l’album n’est pas tendre avec les bolcheviks, il n’en va pas de même avec le peuple russe exploité, notamment les paysans et les affamés qui sont montrés avec beaucoup d’humanité. Là encore donc, la critique n’est pas justifiée.

Mais en fait ce qui semble réellement gêner certains avec cette album, c‘est que cette satire est réalisé par un nationaliste pour un journal catholique traditionnaliste. Si Hergé avait été un socialiste de la gauche modérée, sans doute que l’album n’aurait pas fait de vagues au fil du temps.

7

J’ajouterai qu’à l’époque il était moins évident de critiquer l’URSS dont les crimes n’étaient pas officiellement reconnus et qui était défendu par une bonne partie de la gauche européenne. 

Mais pour en revenir à cette BD en elle-même, on peut dire qu’on a droit à une série d’aventures de bonne facture. Certes, on est loin de ce que deviendra le mythe Tintin et il s’agit de petites aventures parfois anecdotiques avec des effets tantôt burlesques, tantôt épiques. D’ailleurs, il est marrant de voir que Hergé qui impose un peu Tintin comme un modèle de jeunesse, n’hésite pas à le tourner parfois en ridicule pour amuser son jeune public. Ce Tintin est assez différent de celui que nous connaîtrons par la suite. Il est ici assez fanfaron et parfois même quelque peu fantasque.

8

Mais nous parlons beaucoup de Tintin, il ne faudrait pas oublier son fidèle compagnon, le fox terrier Milou qui le suit partout. Ce personnage est le plus enfantin et donc taillé pour le jeune public.

Mine de rien Hergé signe donc une bonne BD d’aventures.

A sa sortie, Tintin aux Pays des Soviets sera d’ailleurs un grand succès auprès du jeune public. Il imposa d’emblé le mythe de ce reporter à la houppette. Ce n’est que bien des années après que viendront les polémiques le concernant. C’est sans doute en raison de ces polémiques que Tintin aux Pays des Soviets est le seul album de la série à n’avoir jamais étéédité en couleur. Il fut également banni lors de l’adaptation télévisée en dessin animée Les Aventures de Tintin.

9

Pour ma part, je considère Tintin aux Pays des Soviets comme un premier essai tout à fait honorable qui a certes encore pas mal de défauts mais qui critique de façon féroce la doctrine et la politique de L’URSS ainsi que le bolchevisme.

Une légende est en marche.                     

           

Note : 16/20

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