Catégorie : Littérature
Genre : Roman, Road-trip, Inclassable
Année : 2003
Nombre de pages : 162
Nation : France
Auteur :Jean-Louis Costes
Sujet : L’histoire d’un couple marginal et scatophile qui part en virée sur les routes de la France et qui va se retrouver confrontéà une multitude de péripéties et d’histoires trashs.
Analyse critique :
(Attention SPOILERS !)
Après avoir abordé une partie de la filmographie de Jean Louis Costes, j’aborde désormais ses œuvres littéraires. Je ne les aborderai cependant pas toutes loin de là.
Costes est un artiste underground touche-à-tout et il a aussi donné dans les bouquins. Quand il rédige un livre, Costes balance tout ce qu’il a sur un papier, sans espace et sans ponctuation. Il envoie ensuite le tout à l’éditeur qui décrypte le contenu et le rend abordable.
Pour ses premiers pas dans l’écriture, Costes rédige un roman au titre évocateur : « Viva La Merda !».
En réalité, Viva La Merda ! pourrait se voir comme un scénario de film avorté. Il a toutes les caractéristiques du road movie. Mais comme Costes n’a que peu de moyens il a choisit de se contenter de l’écrit et c’est ainsi qu’a éclaté son talent d’écrivain.
Viva La Merda ! est donc une œuvre qui s’inscrit dans l’art de Costes. Même si vous ignorez qui est l’auteur, vous comprenez d’emblée que c’est du Costes.
Concernant le style de ce premier bouquin, il est assez éclatant. Le tout est très direct et très efficace. La structure est composée d’une multitude de chapitres en général très courts.
Sur le style d’écriture en lui-même c’est du Costes pur jus. Il y’a un petit côté Céline dans son écriture, mais Céline du pauvre en l’occurrence. Un style trash et radical fidèle à l’univers de Costes.
Ce qui est dingue, c’est que tout ici ressemble à une impro littéraire non réfléchi. Les évènements s’enchaînent avec une grande fluidité. Honnêtement on ne peut nier que le style d’écriture de Costes relève du grand art. On est littéralement entraîné par la lecture du bouquin.
On ne manquera pas non plus de noter une certaine poésie (certes trash et scato) dans les lignes de ce livre underground.
Au niveau des thèmes abordés, on évoquera bien évidemment la scatologie mais également le racisme, les sociétés secrètes, la politique…
Au final, mine de rien, Viva la Merda ! se révèle être une satire « costienne » féroce de la société moderne et de ses fantasmes. Comme toujours chez Costes, il y’a donc un contenu social.
La force de Viva la Merda !est que ce livre vous fait passer par plusieurs stades de sensations et d’émotions, le choc, le dégoût, l’hilarité et même un peu de tristesse sur la fin. A ce niveau là il est donc très représentatif de l’œuvre complète de Costes.
Evidemment, Viva La Merda ! n’est pas à mettre entre toutes les mains. C’est une œuvre trash et assez extrême malgré le second degré permanent revendiqué par l’auteur. Mais clairement ça ne plaira pas à tout le monde.
Pour autant, pour sa première incursion dans la littérature, Costes nous pond une fois encore un petit chef d’œuvre underground fait maison.
Une vraie bombe à lire pour tous les fans de l’artiste.
Note : 16/20